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L'Ukraine veut se battre "jusqu'au bout", Boris Johnson à Kiev

Six mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le président Volodymyr Zelensky a assuré mercredi que son pays se battrait "jusqu'au bout", fermement soutenu en cela par les Occidentaux, avec une nouvelle aide militaire des Etats-Unis et, plus symboliquement, la visite-surprise à Kiev pour le Jour de l'Indépendance du Premier ministre britannique Boris Johnson.

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"Aujourd'hui, marque un jalon triste et tragique", a de son côté déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en évoquant cette date anniversaire du déclenchement le 24 février des combats qui ont fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.

Après avoir déploré les conséquences de cette "guerre absurde bien au-delà de l'Ukraine", il a notamment réitéré sa "profonde inquiétude" concernant les activités militaires sur le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, qui a subi des frappes dont les deux belligérants s'accusent mutuellement.

"Toute nouvelle escalade de la situation pourrait conduire à l'autodestruction", a-t-il averti, tandis que  les directeurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi et de l'Agence atomique russe Rosatom Alexeï Likhatchev se sont rencontrés à Istanbul pour discuter d'une inspection de ces installations.

Autre illustration de la grande inquiétude de la communauté internationale à ce sujet, le pape François a exhorté le même jour à prendre des "mesures concrètes" pour "mettre fin à la guerre et écarter le risque d'un désastre" à Zaporijjia.

La Russie doit stopper sans conditions son "chantage nucléaire et simplement se retirer de la centrale" qu'elle occupe depuis début mars, a quant à lui martelé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo diffusé au Conseil de sécurité des Nations unies.

"Nous allons nous battre pour (notre terre) jusqu'au bout", avait auparavant proclamé le chef de l'État ukrainien, précisant qu'il s'agissait de "l'Ukraine toute entière (...) sans aucune concession ni compromis", englobant le bassin du Donbass (est), en partie aux mains des séparatistes soutenus par Moscou depuis 2014, et la Crimée, annexée par la Russie la même année.

Joe Biden a pour sa part confirmé l'octroi d'une aide militaire de près de trois milliards de dollars à Kiev, la plus importante des Américains depuis le début du conflit. Et ce, a expliqué le président américain, pour permettre aux Ukrainiens d'"acquérir des systèmes de défense aérienne, des systèmes d'artillerie et des munitions (...) ainsi que des radars".

- Sirènes et couvre-feu -
Après un semestre de guerre, cet anniversaire de l'indépendance acquise en 1991 vis-à-vis de l'URSS ne devait pas donner lieu à des festivités.

Volodymyr Zelensky et son épouse ont rendu hommage aux soldats ukrainiens tués en observant une minute de silence et en déposant des bouquets jaune et bleu - aux couleurs du drapeau national - devant un mémorial du centre de la capitale, avant d'assister à un rassemblement dans la cathédrale Sainte Sophie, auquel les chefs des principales confessions religieuses ont participé.

Les autorités de Kiev, où des sirènes d'alerte ont retenti dans la matinée, y ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi et, dans le nord-est, le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.

Dans les premières heures de ce 24 août, des explosions ont retenti dans plusieurs villes, comme Kharkiv, Zaporijjia et Dnipro (centre), selon les autorités locales.

"C'est triste à dire mais les gens ont commencé à s'habituer, ils essaient de continuer à vivre de la même façon", a raconté Mykola, un soldat de 33 ans rencontré à Mykolaïv, une cité méridionale sur laquelle les missiles pleuvent quotidiennement.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est, où les Russes ont lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, également très lente.

- "Résistance exceptionnelle" -
Allié de Moscou, le président bélarusse Alexandre Loukachenko, qui a ouvert le territoire de son pays aux troupes russes pour qu'elles lancent l'assaut sur l'Ukraine en février, a néanmoins félicité le peuple ukrainien pour sa fête nationale, lui souhaitant "un ciel pacifique".

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a qualifié cette démarche de "cynique" et de "bouffonnerie", évoquant "la participation active aux crimes contre l'Ukraine" de M. Loukachenko.

De leur côté, les Européens avaient réaffirmé leur soutien à Kiev mardi pendant le sommet de la "plateforme de Crimée", pré-existante à l'offensive russe et réunissant les principaux alliés de l'Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron a adressé mercredi un nouveau message de soutien aux Ukrainiens, disant qu'ils pouvaient "être fiers" de leurs 31 années d'indépendance et de leur "résistance exceptionnelle" face à l'armée russe depuis six mois.

"Nous nous mobilisons aujourd’hui et nous nous mobiliserons demain pour aider à la résistance militaire de l’Ukraine et des Ukrainiens, et aussi pour aider demain à reconstruire", a-t-il assuré.

© Agence France-Presse

 

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