Live News

Ludovic Lamarque : «Tant qu’on aime, on vit»

La musique, dit-il, l’accompagne depuis qu’il est tout petit.

Ludovic Lamarque partage son parcours bouleversant, entre douleurs et renaissances, et sa foi intacte en l’âme sœur. Après AVC, cancer et séparations, il prouve que la vie, malgré tout, vaut la peine d’être chantée.

Publicité

Il a connu la chute, le silence, le noir. Un corps qui lâche, un esprit prisonnier, des mots qui s’évaporent. Ludovic Lamarque, alias 
Mr Love, a survécu à un AVC, à un cancer, à des séparations douloureuses. Ses cicatrices ne sont pas invisibles, elles vibrent encore dans sa voix. Et pourtant, il est toujours debout.

Le 3 mai 2024, à Lyon, il doit monter sur scène et chanter avec un groupe réunionnais. Une salle l’attend, son nom résonne dans les haut-parleurs. Il s’avance, prêt à chanter. Puis, le trou noir. « J’ai fait un AVC. » L’artiste s’effondre, happé par un silence brutal. 

Transporté d’urgence à l’hôpital, plongé dans le coma, il se réveille deux jours plus tard, branché à des machines, incapable de parler. Ses parents, depuis Maurice, apparaissent sur l’écran d’un appel vidéo. Lui les regarde, muet, impuissant, les larmes aux yeux.

Il restera deux mois en France. « Avant, j’étais bien. Je ne m’attendais pas à ça. » Suit une longue rééducation. Chaque mot retrouvé est une conquête, chaque phrase une petite victoire. Jusqu’au 15 août, jour de l’Assomption, où, entouré de croyants priant pour lui, il retrouve sa voix. 

Ce jour-là, son père l’emmène prier. Le prêtre invite les fidèles à poser les mains sur les malades. Ludovic, à genoux, sent une cinquantaine de mains se poser sur lui. Rentré à la maison, il s’endort. À 15 heures, sa sœur vient le réveiller : « Maman t’attend pour couper le gâteau Marie. » Alors, dans un souffle clair, il répond : « J’arrive dans un instant. »

Pas un mot bégayé. Pas une hésitation. Sa sœur éclate de joie, appelle leurs parents. Pour Ludovic, c’est une renaissance. « Ce jour-là, ma voix est revenue. Avec elle, j’ai retrouvé mon envie d’écrire, de chanter, de vivre. »

Le destin n’en avait pourtant pas fini avec lui. La suite est une succession d’épreuves : une lourde opération pour un cancer de la prostate en décembre, un mini-AVC en mars. Mais rien ne l’arrête. « Je suis tombé, mais je me suis relevé », dit-il simplement. La scène est son refuge, sa thérapie. Il prépare un nouvel album, prévu pour l’année prochaine. « Tant que j’ai ma voix, j’ai ma vie. »

Il habite aujourd’hui Tamarin, marche au lever du jour face à la mer, parle de purification, de renaissance. « La mer me donne de la force, elle me purifie. » Un petit Spitz allemand l’accompagne partout, lui qui avait la phobie des chiens. « Après un AVC, on a besoin de présence. »

Mais derrière la résilience, un autre fil rouge : l’amour. Depuis l’enfance, il chante ce mot comme d’autres un mantra. « J’ai toujours chanté. Depuis petit, je savais que c’était ma vie. » La musique, il la porte dans ses veines. Les mots viennent d’eux-mêmes, les mélodies jaillissent comme des confidences.

Sa première inspiration, il la puise chez ses parents, toujours main dans la main à plus de soixante ans : son père est aujourd’hui âgé de 67 ans, et sa mère a 63 ans. « Leur amour est un modèle. C’est ma plus grande source d’inspiration », confie-t-il avec émotion.

À 17 ans, Ludovic tombe amoureux. Sept ans plus tard, il épouse la jeune femme qui a fait battre son cœur. De leur union naît un fils, aujourd’hui âgé de 17 ans. Mais la vie d’artiste fragilise le couple : absences, engagements, déséquilibres. Quatre ans de mariage, puis la séparation. 

Il fera une autre rencontre. Le couple partagera 13 ans de vie commune. Leur bonheur donnera naissance à une fille, aujourd’hui âgée de 9 ans. Mais là encore, le temps, les différences et les épreuves érodent l’histoire.

Aujourd’hui, père célibataire, il n’a rien perdu de sa foi en l’amour : « Je crois à l’âme sœur. Je sais qu’un jour je rencontrerai la femme avec qui je partagerai le reste de ma vie. Celle qui saura me comprendre. »

Dans ce parcours cabossé, il a trouvé une force : la foi. Elle l’ancre, l’empêche de sombrer. « Je ne baisse pas les bras. Il y a toujours de l’espoir. » Interrogé sur ce qui le définit le mieux, il répond sans hésiter : l’amour. C’est son nom de scène, son moteur, son credo. « L’amour, c’est ce qui m’a fait tenir. »

Alors il prépare un nouvel album. Entre ses enfants, sa musique et ses prières, Ludovic Lamarque avance. Ni héros, ni martyr. Un homme debout, persuadé que la vie, malgré tout, vaut la peine d’être chantée. « J’ai connu les plus belles joies et les pires douleurs. Mais je continue. Parce que tant que l’on vit, on peut aimer. Et tant qu’on aime, on est vivant. »

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !