Louis Eddie Rémy : motard à 84 ans

À voir défiler ce Quatrebornais sur sa Honda 125 cc, nul ne pourrait deviner que le pilote est un octogénaire. Et pourtant… Louis Eddie Rémy, du haut de ses 84 ans, avec sa veste en jeans et son casque intégral, a toujours belle allure au guidon de sa bécane. Les motos, il connaît pour les avoir pilotées depuis plus de 70 ans.

Né en 1933 et habitant Quatre-Bornes, Louis Eddie Rémy est un bel exemple de civisme et de courtoisie sur la route. « Pourtant, dit-il, les choses ont bien changé. La mentalité des gens sur la route et leur façon de conduire et de se conduire, tout a changé. Les gens sont toujours pressés. Certains ne respectent plus rien au Code de la route. On vous insulte, on vous klaxonne à tout-va. Rien n’est plus pareil », dit notre octogénaire.

Notre homme, ancien secrétaire au Parquet et passionné de photographie, pilote des motos depuis qu’il a 14 ans. Il se souvient, d’ailleurs, de sa première moto « comme si c’était hier ». Pourtant, 70 longues années se sont écoulées depuis. « Ma première moto, je l’ai achetée en 1947. Ce sont des petits boulots que je faisais ça et là qui m’ont permis d’en faire l’acquisition », nous narre ce père de trois enfants. Il concède cependant avoir « roulé sans permis pendant sept ans » car, à l’époque, « on ne pouvait passer le permis qu’à 21 ans ». Et d’ajouter : « Même si je n’avais pas de permis, je n’ai jamais été impliqué dans un accident. »

Louis Eddie a aussi été témoin de tous les changements apportés aux infrastructures routières. « Je garde en mémoire tous ces changements. Que ce soit au niveau des infrastructures ou au niveau des véhicules motorisés. Même s’ils sont plus puissants, je conseille toujours de respecter les limitations de vitesse. Si on vous dit 60 km/h, alors roulez à 60 km/h. Cela évitera bien des désagréments », recommande le motard, qui dit n’avoir jamais eu de contravention en 70 ans.

Cependant, il y a une chose qui le fatigue. « J’avais garé ma moto en face d’une banque à Port-Louis. Je le fais depuis des années. Mais le 2 décembre dernier, j’ai vu un policier noter tous les numéros des motos stationnées à cet endroit. J’ai alors compris que j’allais être verbalisé. Si je reçois une lettre, je vais contester la contravention. Pourquoi n’est-ce que maintenant que les gens sont verbalisés pour avoir garé leurs motos à cet emplacement ? Cela aurait dû être fait depuis longtemps », dit-il en colère.

Louis Eddie Rémy pense mettre sa moto au garage d’ici 2017. « Je sens qu’il est l’heure, vu mon âge. Surtout avec la route qui devient de plus en plus dangereuse », dit notre interlocuteur, plein de santé et qui œuvre également dans le social.