Faits Divers

Louis Didier Papie: l’escroc qui jonglait avec chèques sans provision et faux billets

Louis Didier Papie, 53 ans, possède un lourd casier judicaire. Cet habitant de Sodnac, Quatre-Bornes, est tristement connu pour ses frasques. Banques, compagnies, commerçants, particuliers, tous représentent une véritable mine d’or pour celui qui a goûté à sa première arrestation en 1988.

La MBA met en garde

Le 21 janvier 2016, la Mauritius Bankers Association (MBA) a appelé le public à la prudence. « La Mauritius Bankers Association a été informée du fait que de faux chèques bancaires sont actuellement en circulation à Maurice au préjudice de ses membres, des entreprises et des individus. La MBA lance un pressant appel au public en général afin de faire preuve de prudence et de vérifier les chèques avant de les accepter », dit le communiqué. La MBA demande aussi au public de prendre les précautions suivantes : (i) s’assurer de la présence du logo de la banque qui émet le chèque et les motifs guillochés (ii) demander que le chèque soit soumis à la lumière ultraviolette en banque et chez les commerçants (iii) s’assurer que le chèque contient un filigrane (iv) effectuer un test à l’eau (Une goutte d’eau sur un faux chèque et le frotter suffirait à causer des bavures d’encre) (v) s’assurer que le numéro du chèque est imprimé seulement une fois au bas de celui-ci.

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À ses débuts, en 1988, il s’est fait pincer pour une série d’émissions de chèques en bois, sept au total. Il s’en était sorti avec une amende de Rs 1 000 pour chacun des chèques non autorisés. Quatre années plus tard, le voilà qui récidive. Il émet un autre chèque sans provision et se fait coincer. Traduit devant le tribunal de Rose-Hill, il écope d’une amende de Rs 1 500. Qui a bu, boira. Louis Didier Papie ne fera pas mentir ce proverbe. Trois mois plus tard, il est remis en prison pour le même délit. Cette fois, il a sévi dans la capitale. En une année, il se fera arrêter deux fois pour les mêmes raisons. Il avait réglé des achats de matériaux de construction et d’appareils sanitaires avec des chèques en bois.

Changement de registre

En 1994, il change de registre. Il est arrêté pour escroquerie. Il écope d’une amende de Rs 2 000. Une fois dehors, il sait que la police de Rose-Hill le surveille de près. Il délaisse alors les potentielles victimes de la région. Durant les deux années suivantes, il fait ses frasques ailleurs. Il devient un habitué des limiers de Moka, de Pamplemousses et de Rivière-du-Rempart. Il émet pas moins d’une douzaine de chèques sans provision. En août 1998, il est arrêté pour séquestration, agression et attentat à la pudeur sur une femme de 23 ans à Quatre-Bornes. Il est remis en liberté le 25 septembre 1998.  Au mois de septembre de la même année, Didier Papie est accusé d’avoir détourné une somme de Rs 70 000 au préjudice de  l’ex-Delphis Bank. Il avait alors été inculpé d’entente délictueuse. Un mois plus tard, il est reconnu coupable devant la cour intermédiaire pour recel. Il sera condamné à trois ans d’emprisonnement. En 2001, il fait encore face à la justice. Il est accusé, devant le tribunal de Moka, de faux et d’usage de faux. Il est condamné à six mois de travaux forcés. à sa sortie, il change de fréquentation. Il côtoie des faux monnayeurs. En 2002, il est arrêté en possession de faux billets de banque. Lors d’une descente à son domicile, les policiers tombent sur des feuilles de papier partiellement imprimés et qui comportent déjà des inscriptions semblables à celles figurant sur des billets de banque. Il prend deux ans de prison. Au fil des années, il acquiert l’art d’amadouer les gens. Et en 2008, il se retrouve au cœur d’une affaire qui a défrayé la chronique. Il  est arrêté pour avoir offert des services financiers à travers la Fast Leasing Co. Ltd, sans détenir de permis d’opérer. L’arnaque a fait plusieurs victimes. Adith Kumar Jhungree, le président de la compagnie, avait lui aussi été appréhendé à l’issue de l’enquête policière. Les victimes avaient effectué des versements à la compagnie afin de bénéficier de crédit bail, mais les contrats n’ont jamais été honorés. La Financial Services Commission s’était saisi de l’affaire et avait découvert que la compagnie ne détenait pas de permis d’opération. 2011. N’ayant pas retenu la leçon, il est arrêté pour détournement de fonds. Son dernier méfait remonte à quelques mois. Depuis le 2 février 2016, il est détenu en cellule policière.
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