Lors d’une visite chez un ado : des officiers de la CDU agressés et chassés à coups de pierres

Être officier à la Child Development Unit (CDU) n’est guère un métier facile. Ces hommes et femmes qui œuvrent pour la sécurité, le bien-être, le respect et le soutien des mineurs au quotidien sont aux premières lignes quand le développement d’un enfant est menacé. Descentes à des heures tardives dans des milieux défavorisés pour la plupart, incursion au cœur de familles brisées et gestion de situations de tensions relationnelles, tel est le lot de ces officiers qui se donnent cœur et âme dans leur métier.

Une jeune femme de 30 ans, qui travaille à la CDU, n’est pas près d’oublier sa journée du 1er août. Avec trois de ses collègues, elle s’est rendue chez une famille à Cap Malheureux pour faire un suivi auprès d’un adolescent de 14 ans. Une fois sur place, ils ont décliné leur identité à la mère de l’enfant et ont demandé à parler avec le mineur. La mère leur a ouvert la porte pour qu’ils puissent exercer leur devoir.

Au cours de leur entretien avec l’enfant, le compagnon de la mère, Joseph M., est arrivé. Il a réclamé des explications quant à la présence des officiers de la CDU dans le salon. Les officiers lui ont expliqué la raison de leur visite, mais Joseph M., âgé de 50 ans, s’est mis en colère et a injurié les officiers. Il s’est approché de la jeune femme de la CDU, a cogné sa tête contre une table en bois. Avec l’aide de ses collègues, la jeune femme a pu s’extirper des griffes de son agresseur. Les officiers ont couru jusqu’à la voiture pour se mettre à l’abri, mais c’était loin d’être fini. En effet, Joseph M. a poursuivi les officiers et a lancé des pierres sur leur véhicule qui a été endommagé. Les officiers de la CDU ont dû quitter les lieux. Ils se sont rendus au poste de police de Grand-Baie pour consigner une déposition. Leur collègue a reçu des soins à l’hôpital SSRN, Pamplemousses. 

Le lendemain, des éléments de l’Anti-Robbery Squad (ARS), supervisés par le sergent Kookoor, ont procédé à l’arrestation de Joseph M. qui a été remis entre les mains de la police de Grand-Baie. Il a reconnu les faits et a expliqué aux policiers qu’il en avait assez des visites des officiers. Il a soutenu que l’adolescent ne manque de rien. Le compagnon a passé la nuit en cellule policière avant d’être inculpé sous une charge provisoire d’agression envers un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Il a dû s’acquitter d’une caution pour bénéficier de la liberté conditionnelle.

« Nous devons être disponibles 24 heures sur 24 pour faire notre travail. Nous nous déplaçons dans des quartiers chauds et en retour nous sommes malmenés, injuriés et agressés. De plus, nous sommes sous-payés. C’est démotivant », lâche un officier sous couvert de l’anonymat.