Lors d’une dispute : Khusboo Rojah étranglée par son beau-frère

Le village de Camp-de-Masque-Pavé est en émoi. Khusboo Badruddin Satar Rojah, 46 ans, a été étranglée par son beau-frère, Arzaad Rojah, 52 ans.

Le corps de la victime a été découvert par une voisine, mercredi matin. La CID de Flacq a arrêté le suspect. En toile de fond de ce drame : le partage des biens.

Cela faisait bientôt un an que Khusboo Rojah a perdu son époux, Rehad, emporté par la maladie. Ce dernier gérait un commerce spécialisé dans la fabrication et la distribution d’épices et de vinaigre. Son épouse avait repris les rênes de l’affaire à son décès. Les relations de la veuve avec son beau-frère, Arzaad, avaient alors commencé à se détériorer. Dans ses aveux, le suspect a avoué s’être disputé à plusieurs reprises avec la victime, « pou di bien ».

Mardi soir, il est allé voir sa belle-sœur. « Je suis allé lui demander de me prêter une balance à épices. Elle a refusé », a-t-il expliqué. Les choses se sont envenimées. «  Nou finn gagn laguerre. Monn finn tapp li », devait ajouter le beau-frère. Les faits se sont produits dans la maison. La veuve est tombée sous les coups.  « Je l’ai emmenée à l’extérieur et elle respirait encore », a-t-il précisé.  Il dit avoir quitté les lieux, laissant la victime à son sort.

Entre-temps, David Sham, qui devait contracter le Nikkah avec la victime, a tenté vainement de la joindre. C’est vers 8 h 15, mercredi, qu’une voisine, Aicha Jugroo, 69 ans, a trouvé le cadavre de Khusboo Rojah sous un goyavier.

« Je suis allée lui rendre visite mais elle n’était nulle part. C’est en allant cueillir une goyave que j’ai trouvé son corps. J’ai alerté le voisinage », explique la sexagénaire. La police de Camp-de-Masque, les éléments de la Scene of Crime Office, ceux de la CID de Flacq, la MCIT et une équipe canine se sont rendus sur les lieux. Le corps a été transporté à la morgue. L’autopsie, pratiquée par le chef du département médicolégal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le Dr Prem Chamane, a attribué le décès à une compression du cou. La victime portait également des marques de coups à la tête.

Arrestation

Les soupçons se portent immédiatement sur le beau-frère. Arzaad Rojah est appréhendé peu après par les hommes du sergent Rujub et de l’inspecteur Appadoo. Après ses aveux, il a comparu devant le tribunal de Flacq pour être inculpé de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Il devra fournir plus de détails du drame aux enquêteurs. Une reconstitution des faits est prévue dans les jours à venir. L’enquête est supervisée par l’ASP Bancharam.

La disparition tragique de Khusboo Rojah a choqué tout le village. Voilà sept ans que cette ressortissante indienne s’était installée à Maurice. « Elle travaillait dans une banque en Inde. Elle a rencontré Rehad. Ils se sont aimés et ont contracté le Nikkah en Inde avant de rentrer », nous explique Nawshad Rojah, un des beaux-frères de la victime. Elle aidait son époux dans son commerce. « Khusboo était très débrouillarde. Elle n’hésitait pas à mettre la main à la pâte. Elle communiquait en ourdou ou en anglais », confie Aicha Jugroo, qui travaille avec elle depuis trois ans.

« Rehad est tombé malade. Il a suivi un traitement par dialyse. Il est mort en août 2017», se souvient Nawshad. « Le couple n’avait pas d’enfant. Avec l’associé de son époux, la veuve a poursuivi le business et a aidé à le redresser. Son travail, c’était sa vie », lâche la voisine. Toutefois, les querelles étaient fréquentes avec son beau-frère pour le partage des biens.  

Il y a un mois et demi, Khusboo fait la connaissance de David Sham, habitant de Port-Louis. « C’est à la suite d’une demande que nous nous sommes connus », explique ce dernier. Le courant est bien passé. « Nous avions pris la décision de nous marier.  Nous attendions que la mère de Khusboo vienne à Maurice pour finaliser cette union », ajoute David Sham. Mardi soir, il aura été une des dernières personnes à entendre Khusboo.

« Vers 18 h 15, nous avons discuté au téléphone. Elle était occupée et avait promis de rappeler plus tard dans la soirée. J’ai rappelé à maintes reprises, mais en vain. J’ai essayé toute la nuit. Le matin, j’ai alerté sa voisine qui est allée la voir. Elle a découvert son corps », se désole le fiancé. Au lieu d’assister au mariage de sa fille, c’est désormais pour organiser ses funérailles que la mère de Khusboo est attendue.