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Lors d’une conférence de presse - Peine capitale: des chefs religieux donnent leur avis

L’évêque Mgr Maurice Piat et le pandit Ved Gopee font partie des religieux qui se sont exprimés sur la question lors d’un point de presse.
Le débat sur la peine capitale a refait surface après le double meurtre de Camp-de-Masque-Pavé, survenu le 26 février. Si certains la considèrent comme une solution contre la criminalité, d’autres, en revanche, émettent des réserves. Plusieurs chefs religieux, participant à une conférence de presse sur le dialogue interculturel et interreligieux, la semaine dernière, ont exprimé leur position sur la réintroduction de la peine de mort à Maurice. Force est de constater que les avis divergent sur ce sujet. Pour Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, le débat sur la peine de mort est tout simplement futile. « C’est une perte de temps que de s’y attarder, surtout pendant l’année de miséricorde. Je suis d’avis que tous les pays doivent abandonner la peine de mort et se tourner vers d’autres solutions », a-t-il déclaré. De son côté, Mgr Ian Ernest, archevêque de la Province anglicane de l’océan Indien, soutient que le rôle de chacun dans une société moderne est de promouvoir les valeurs. « Il faut se rendre à l’évidence que, quoi que nous fassions, le crime ne va jamais disparaître. Ce que nous pouvons faire, c’est tenter de diminuer le taux de criminalité. Nous y parviendrons non pas en ayant recours à la peine de mort, mais en mettant l’accent sur l’éducation. Il faut savoir transmettre les valeurs. S’attarder sur la peine capitale est pour moi une perte de temps. Un temps précieux qu’on doit utiliser à améliorer la réhabilitation. »

Insécurité grandissante

La peine de mort est un sujet qui doit être débattu sur le plan national. C’est l’avis du pandit Ved Gopee. « Nous sommes tous conscients de l’insécurité grandissante dans la société actuelle. Dans l’hindouisme, on décrit souvent le gouvernement comme le représentant de Dieu. Celui-ci doit veiller à la sécurité de son peuple. C’est son devoir et il doit faire de son mieux pour l’accomplir. Je ne suis ni pour, ni contre la peine de mort. Je suis d’avis que tout le monde doit participer à ce débat », a-t-il dit. L’imam Arshad Joomun, représentant de la communauté musulmane au sein du Conseil des Religions, est, lui, catégorique. Il est pour la réintroduction de la peine de mort. Il explique qu’on ne peut pas se fier à l’éducation et à la sensibilisation, des démarches qui, selon lui, ne semblent pas porter leurs fruits. « Il existe plusieurs écoles de pensées sur la peine capitale au sein de l’islam. Plusieurs pays islamiques l’appliquent sous la charia pour des crimes, tels que l’adultère ou autre. Toutefois, il existe des conditions qui doivent absolument être respectées, comme le nombre de témoins et leur fiabilité. Les pays islamiques ne sont pas les seuls à avoir recours à la peine de mort. » Selon l’imam, Maurice n’est pas pour autant prêt à appliquer cette mesure dissuasive contre le crime. « Les policiers et les enquêteurs doivent être formés, car sous la peine capitale, ils n’auront pas droit à l’erreur. Ils ne pourront pas se contenter d’enfermer les gens. Leurs enquêtes devront être plus profondes avant d’avoir recours à la peine capitale », a-t-il soutenu.
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