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Lord Parveen Seebun : en route vers la noblesse

Le jeune avocat entouré de ses proches en Cour suprême.

À seulement 30 ans, Me Lord Parveen Seebun souhaite incarner la noblesse, tant dans son prénom que dans sa carrière. Après avoir quitté la fonction publique, il réalise son rêve d’enfance : devenir avocat.  

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Il n’a que cinq ans lorsqu’il aperçoit un avocat pour la première fois. « Je m’en rappelle comme si c’était hier. En allant chez le dentiste à Flacq, j’ai aperçu un homme en toge au tribunal. J’ai alors demandé à ma maman, Sudhira Sumessur Seebun, pourquoi cet homme était habillé ainsi. Elle m’a répondu que c’était un avocat », raconte Lord Parveen Seebun à Le Dimanche/L’Hebdo. Curieux comme seuls peuvent l’être les enfants, il questionne sa mère sur le métier d’avocat. Elle lui explique que le travail d’un homme de loi consiste à défendre des citoyens contre l’injustice. L’inspiration est immédiate.

Vingt-cinq ans plus tard, Lord Parveen Seebun a bien grandi. Et aujourd’hui, enfin, son rêve d’enfance de porter la toge se concrétise. Il a prêté serment comme avocat le 27 septembre 2024.

« Where there is a will, there is a way ». Ce dicton, l’un de ses préférés, illustre d’ailleurs bien son parcours. Né le 29 novembre 1994 à Camp-Thorel, un petit village de l’île Maurice, Lord Parveen Seebun a grandi dans une famille modeste, pour qui l’éducation était une priorité et le travail acharné valorisé. Dès son plus jeune âge, il a manifesté un intérêt pour les études, une passion qui l’a mené à exceller à l’école. Il fera ses études secondaires au collège New Eton. En raison de la distance, il devait se lever tôt pour prendre le bus en direction de Rose-Hill. « Je devais sortir à 6 heures pour arriver au New Eton College à 8 heures », révèle-t-il.

Après son School Certificate en 2010 et son Higher School Certificate en 2012 au New Eton College, Lord Parveen Seebun a poursuivi ses études à l’Université de Maurice, où il a décroché son LLB avec Honours en 2017. Sa dissertation portait sur la constitutionnalité du délit de sodomie entre adultes masculins consentants.

Son désir d’exceller l’a ensuite conduit à parfaire sa formation juridique. Alors que la pandémie de COVID-19 imposait des restrictions, il a obtenu un Graduate Diploma in Law en 2021 et a terminé son Bar Practice Course (BPC) en 2022 à distance avec l’Université of Law.

Malgré son jeune âge, Lord Parveen Seebun a accumulé des expériences variées, enrichissant ainsi son parcours professionnel. Dès 2013, il a débuté au ministère du Travail dans la division des permis de travail. Par la suite, il a occupé divers rôles, allant du soutien informatique au ministère de l’Éducation jusqu’au poste de secrétaire à l’Anna Medical College.

Après avoir intégré le système judiciaire en tant qu’huissier de justice en 2019, il a été affecté au tribunal de Flacq, puis à la Cour Suprême. C’est ainsi qu’il a acquis une expertise précieuse sur le fonctionnement du système juridique mauricien. En 2021, il a même publié une analyse critique du cadre juridique international relatif au naufrage du MV Wakashio, un événement marquant pour Maurice.

Lord Parveen Seebun a également enseigné à temps partiel à l’Open University de Maurice en 2023. Son parcours est marqué par plusieurs stages auprès de grandes figures du barreau mauricien, dont Mes Gavin Glover, Senior Counsel, et Ghanshyamdas Bhanji Soni, ainsi qu’auprès du bureau du Directeur des poursuites publiques et du bureau de l’Attorney General.

S’il a quitté la fonction publique pour se consacrer à son rêve d’enfance, Lord Parveen Seebun confie qu’il a ressenti un peu d’appréhension. « C’était un grand risque à prendre. J’ai délaissé la sécurité d’emploi et un salaire fixe pour rejoindre le privé. Cependant, aujourd’hui je me sens bien dans ma peau. Je ressens la satisfaction au travail », confie le jeune avocat.

En effet, Me Lord Parveen Seebun a récemment rejoint un cabinet juridique. Quelques jours après avoir prêté serment, il a déjà défendu son premier client en Cour. Son dévouement et son éthique de travail lui ont permis de débuter sa pratique indépendante peu après le 27 septembre 2024. À seulement 30 ans, il souhaite aujourd’hui offrir ses services aux personnes de son entourage, en se concentrant particulièrement sur les régions de St-Julien, Quartier-Militaire et Moka. 

Lorsqu’il n’est pas plongé dans ses dossiers ou ses recherches, Lord Parveen Seebun se consacre à ses passions : la natation, le football, la lecture, la randonnée et l’aquariophilie. Il dédie aussi une partie de son temps libre à aider les personnes âgées en difficulté. Il dit trouver « désolant qu’un enfant puisse abandonner ses parents », lui qui a toujours pu compter sur le soutien parental.

Un prénom atypique

Comment en est-il arrivé à porter le prénom « Lord » ? « Mon père, Parmanand Seebun, aujourd’hui âgé de 77 ans et enseignant à la retraite, voulait que ses enfants incarnent la noblesse et le respect. Il m’a donc donné le nom de Lord à ma naissance. Mon petit frère s’appelle d’ailleurs Lord Parmish », explique l’avocat. Un prénom auquel il s’évertue de faire honneur. Il n’est donc pas étonnant qu’un autre de ses dictons préférés soit : « Manners make the man ».

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