A l'ONU, les Etats-Unis défendent le droit d'Israël à reconnaître le Somaliland
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Defimedia.info
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Les Etats-Unis ont défendu lundi à l'ONU le droit de leur allié israélien à reconnaître la république autoproclamée du Somaliland, le comparant à la reconnaissance de la Palestine par de nombreux pays.
"Israël a le même droit de mener des relations diplomatiques que n'importe quel Etat souverain", a déclaré l'ambassadrice adjointe à l'ONU Tammy Bruce lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
"Plus tôt cette année, plusieurs pays, y compris des membres de ce Conseil, ont pris la décision unilatérale de reconnaître un Etat palestinien qui n'existe pas et aucune réunion d'urgence du Conseil n'a été réclamée pour exprimer l'indignation du Conseil", a-t-elle noté, accusant ses collègues de "deux-poids-deux-mesures".
Alors que Donald Trump s'est dit opposé à une reconnaissance du Somaliland, la diplomate a précisé que son argument ne signifiait pas de changement de politique des Etats-Unis sur le sujet: "Nous n'avons aucune annonce à faire concernant une reconnaissance par les Etats-Unis du Somaliland".
L'ambassadeur slovène Samuel Zbogar, dont le pays a reconnu l'Etat palestinien, a rejeté le parallèle fait par Washington.
"La Palestine ne fait partie d'aucun Etat, elle est illégalement occupée, comme l'ont dit la Cour internationale de justice et d'autres", a-t-il insisté. Alors que le Somaliland "fait partie d'un Etat membre de l'ONU et le reconnaître viole" la charte des Nations unies.
Israël a annoncé vendredi la reconnaissance officielle du Somaliland, une première pour cette république autoproclamée qui a fait sécession de la Somalie en 1991.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont souligné lundi leur attachement à l'unité territoriale de la Somalie, sans pour autant s'en prendre directement à Israël.
"Nous regrettons toute action qui risque de saper la paix et la sécurité de la région", a notamment commenté l'ambassadeur britannique par intérim James Kariuki.
Alors que la Somalie est en ce moment un des membres élus du Conseil, son ambassadeur Abukar Osman, s'exprimant aussi au nom de la Sierra Leone, de l'Algérie et du Guyana a condamné un "acte d'agression" d'Israël "destiné à encourager la fragmentation" de la Somalie, et réclamé l'abrogation de cette reconnaissance.
"Ce n'est pas un acte hostile contre la Somalie, et ça n'empêche pas un futur dialogue entre les parties", s'est défendu le représentant israélien Jonathan Miller, y voyant au contraire une "opportunité" de renforcer la stabilité de la Corne de l'Afrique.
AFP