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L'ONU appelle à un cessez-le-feu urgent à Gaza, devenu un «cimetière pour les enfants»

La bande de Gaza est devenu "un cimetière pour les enfants", a dénoncé le chef de l'ONU, qui a plaidé pour un cessez-le-feu urgent dans la guerre entre Israël et le mouvement palestinien, une possibilité une nouvelle fois rejetée par le Premier ministre israélien.

"Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un entretien télévisé avec ABC News, au cours duquel il a aussi affirmé qu'Israël prendra "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" à Gaza après la guerre.

Car "lorsque nous n'avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l'éruption de la terreur du Hamas", a-t-il ajouté.

Les bombardements israéliens dans le territoire palestinien, lancés en représailles de l'attaque menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le Hamas, ont fait 10 022 morts, en majorité des civils dont plus de 4 000 enfants, selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas lundi.

La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden avait évoqué la "possibilité de pauses tactiques" avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Lors d'une conversation téléphonique, MM. Biden et Netanyahu ont "discuté de la possibilité de pauses tactiques pour fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s'assurer que l'aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d'otages", selon la Maison Blanche.

En Israël, plus de 1 400 personnes ont péri d'après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël. Le mouvement palestinien a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza.

Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé une campagne de bombardements plus intenses pendant "plusieurs jours" tandis que ses soldats mènent parallèlement une opération terrestre depuis le 27 octobre.

Selon le Hamas, au moins 292 personnes ont été tuées dans les frappes nocturnes dimanche.

"C'était comme un million de tremblements de terre combinés (...) Nous n'avons reçu aucun avertissement, rien, et soudain nous avons été surpris par des missiles qui nous tombaient sur la tête, sans arrêt", a raconté Saad Abou Sariya après des bombardements sur Rafah (sud).

Pour le chef du Croissant-Rouge palestinien Younis Al-Khatib, "ce que vit Gaza est une honte pour la communauté internationale".

"Nous assistons chaque jour à des crimes contre l'humanité. Des milliers et des milliers de civils sont tués (...) Nos hommes ont été tués. Nos volontaires ont été tués. Les hôpitaux ont été attaqués. Les hôpitaux ont été bombardés", a-t-il dénoncé.

Les Etats-Unis ont reconnu que des "milliers" de civils avaient été tués ou blessés à Gaza. Fin octobre, Joe Biden avait dit ne faire "aucune confiance" aux bilans du Hamas.

"Cauchemar" 

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza, désormais encerclée et qui abrite selon Israël le "centre" du Hamas. L'armée a également affirmé avoir coupé en deux le territoire, entre nord et sud.

"Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité", a affirmé le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant qu'un "cessez-le-feu humanitaire" devient "plus urgent à chaque heure qui passe".

M. Guterres a également réitéré sa condamnation des "actes terroristes odieux" du Hamas le 7 octobre et fustigé le mouvement palestinien qui utilise "les civils comme boucliers humains et continue à tirer des roquettes vers Israël sans distinction".

Il a par ailleurs insisté sur l'aide humanitaire insuffisante passant par Rafah, point de passage avec l'Egypte. Avec 400 camions en deux semaines, "le goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins".

Lundi, un nombre indéterminé de blessés et de binationaux sont arrivés en Egypte en provenance de Gaza via Rafah, a indiqué un responsable, marquant une reprise des évacuations après une suspension de deux jours.

En visite à Ankara après une tournée au Proche-Orient, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé que son pays œuvrait "très activement" pour acheminer davantage d'aide.

1 400 bougies 

Devant le mur des Lamentations, lieu le plus saint du judaïsme à Jérusalem, 1 400 bougies ont été allumées lundi lors d'une cérémonie en présence de familles de victimes de l'attaque du 7 octobre.

Israël "mène la bataille de la civilisation contre la barbarie (...) c'est une bataille mondiale", a lancé Benjamin Netanyahu devant des ambassadeurs étrangers.

Près de la frontière avec Gaza, de jeunes soldats israéliens affichaient leur "fierté" de servir leur pays, sans cacher leur peur à l'idée d'aller se battre dans "cet endroit terrible".

Au moins 30 soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués depuis le 27 octobre.

Les bombardements israéliens touchent durement les civils du petit territoire de 362 kilomètres carrés peuplé de quelque 2,4 millions d'habitants, placé depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé les livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture.

La bande de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005 après une occupation de 38 ans, était déjà soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir en 2007 du Hamas.

La guerre a entraîné le déplacement de 1,5 million de personnes à Gaza, selon l'ONU.

Les Emirats arabes unis ont envoyé lundi vers l'Egypte des équipements médicaux destinés à Gaza pour y installer un hôpital de campagne d'une capacité de 150 lits, selon l'agence officielle émiratie WAM.

Après un mois de guerre, la communauté internationale craint toujours une extension du conflit, notamment en Cisjordanie, où Antony Blinken a appelé dimanche à l'arrêt des "violences des extrémistes" contre les Palestiniens dans ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Lundi, six Palestiniens y ont été tués par les forces israéliennes, selon l'Autorité palestinienne. Plus de 150 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après cette même source.

A Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte annexée par Israël, une policière israélienne est morte après une attaque au couteau commise par un Palestinien de 16 ans qui a été tué, selon la police.

Autre foyer de violences, la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne d'une part, et le Hezbollah et ses alliés dont le Hamas, des mouvements proches de l'Iran, de l'autre.

Lundi, le Hamas a annoncé avoir tiré 16 roquettes sur le nord d'Israël depuis le Liban.

Depuis le 7 octobre, 83 personnes ont été tuées du côté libanais, dont au moins 11 civils selon un décompte de l'AFP. Le Hezbollah a fait état de la mort de 61 de ses combattants. Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués.

Au Yémen, les rebelles Houthis pro-iraniens ont affirmé avoir mené une nouvelle attaque aux drones contre Israël, qui n'a pas été confirmée dans l'immédiat.

© Agence France-Presse

 

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