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L'ONU appelle l'Inde et le Pakistan en plein bras de fer à la retenue

Des personnes rendent hommage aux touristes assassinés par des hommes armés à Pahalgam, au Cachemire, lors d’un rassemblement à Calcutta, le 24 avril 2025

L'ONU appelle l'Inde et le Pakistan à "la retenue maximale" après deux jours d'escalade à coups de suspension des visas, d'expulsion de diplomates et de fermeture de frontières, prélude possible à des ripostes militaires pour les experts.

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Depuis l'attentat ayant tué 26 civils au Cachemire indien mardi, le gouvernement indien pointe du doigt Islamabad qui, en retour, réclame des preuves et dénonce des accusations "irrationnelles et illogiques".

Les voisins, qui possèdent tous les deux l'arme nucléaire et se sont déjà menés trois fois la guerre depuis leur partition dans la douleur en 1947, se sont lancés dans une spirale de mesures punitives et de rétorsion censées rendre coup pour coup.

En 2019 déjà, après une attaque meurtrière contre un convoi de militaires indiens, les deux pays avaient échangé des tirs. Le pilote d'un chasseur indien avait été capturé puis rendu à New Delhi, un épisode que les responsables pakistanais ne cessent de rappeler depuis mardi.


- "Heures les plus sombres" -

De nombreux experts anticipent une riposte militaire de New Delhi et, dit Praveen Donthi, de l'International Crisis Group (ICG), l'attentat au Cachemire, toujours pas revendiqué, "va faire revenir les relations entre les deux pays à leurs heures les plus sombres".

Dans ce contexte, l'ONU plaide pour "une résolution pacifique".

"Nous exhortons les deux gouvernements (...) à la retenue maximale et à s'assurer que la situation ne se détériore pas", a affirmé jeudi soir à la presse à New York le porte-parole des Nations-Unies Stephane Dujarric.

Mais New Delhi comme Islamabad tentent de contenter des opinions publiques chauffées à blanc par des médias prompts à accuser le voisin de tous les maux --tout en rejetant la responsabilité de l'escalade de l'autre côté de la frontière.

Jeudi soir, la diplomatie pakistanaise a ainsi expliqué avoir rencontré les chancelleries d'Islamabad pour "les mettre en garde contre les tentatives de l'Inde de faire escalader les tensions" tout en ajoutant aussitôt que le Pakistan "est prêt à contrer tout aventurisme".

Pour sa première réaction publique après qu'au moins trois tireurs, selon la police indienne, ont mené à Pahalgam, dans les contreforts de l'Himalaya, l'attaque la plus meurtrière visant des civils depuis 2000 dans ce territoire, Narendra Modi n'avait pas mâché ses mots.

"Je le dis au monde entier: l'Inde identifiera, poursuivra et punira les terroristes et ceux qui les soutiennent. Nous les poursuivrons jusqu'au bout de la terre", a-t-il lancé.

Plusieurs dirigeants étrangers lui ont exprimé leurs condoléances, tandis que les Etats-Unis ont assuré se tenir "aux côtés de l'Inde".


- "Nous sommes prêts" -

Mercredi, le ministre indien de la Défense Rajnath Singh avait menacé de représailles "ceux qui ont organisé ça en cachette", visant implicitement le Pakistan.

Le ministre pakistanais de la Défense a répondu.

"L'Inde mène une guerre de basse intensité contre nous et s'ils veulent faire monter les enchères, nous sommes prêts. Pour protéger notre terre, nous ne plierons devant aucune pression internationale", a dit jeudi Khawaja Asif.

Mercredi, c'est l'Inde qui a ouvert le bal des sanctions avec une myriade de représailles diplomatiques.

Entre autres mesures largement symboliques, la suspension d'un traité sur le partage des eaux de l'Indus, la fermeture du principal poste-frontière terrestre et le rappel de diplomates.

A l'issue d'une rare réunion de son Comité de la sécurité nationale, le Pakistan a riposté en appliquant à chaque sanction une mesure de réciprocité.

Si l'attaque qui a déclenché ce nouveau bras de fer n'a pas été revendiquée, la police indienne a diffusé les portraits-robot de trois suspects, dont deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Taiba (LeT), basé au Pakistan.

Ce groupe est soupçonné des attaques jihadistes qui ont fait 166 morts dans la mégapole indienne de Bombay en 2008.

Le Cachemire a été partagé entre l'Inde et le Pakistan à leur indépendance en 1947. Ils continuent depuis à réclamer la souveraineté sur l'ensemble du territoire.

Depuis 1989, les combats entre insurrection séparatiste et troupes indiennes ont fait des dizaines de milliers de morts.

Jeudi encore, un soldat a été tué dans un accrochage à Basantgarh, a rapporté l'armée indienne.

© Agence France-Presse

 

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