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L’Online Monitoring Platform contestée plus d’une année après son introduction 

Selon des pharmaciens, la plateforme n’est pas aussi efficace que celle de la Mauritius Revenue Authority.

Les amendements du Finance (Miscellaneous Provisions) Bill (No. XI of 2023) prévoient la soumission électronique des transactions liées aux substances dangereuses. Cependant, les parties concernées attendent des précisions supplémentaires. Elles expriment leur mécontentement quant à l’échec de la mise en place de  l’Online Monitoring Platform en juin 2022.

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«Avec les amendements apportés au Finance (Miscellaneous Provisions) Bill (No. XI of 2023), les fabricants, importateurs, exportateurs, grossistes et détaillants de drogues dangereuses sont tenus de tenir un registre de leurs transactions. Ils doivent ensuite soumettre ces registres aux autorités par voie électronique. » Cependant, toutes les pharmacies n’utilisent pas le système électronique mis en place par le ministère de la Santé en collaboration avec la Mauritius Revenue Authority (MRA).

L’Online Monitoring Platform (OMP) est en vigueur depuis le 1er juin 2022. Mais les pharmaciens n’ont pas adhéré au système et expriment leur mécontentement quant à la charge de travail supplémentaire imposée par le ministère de la Santé. Actuellement, seulement une vingtaine de pharmacies utilisent la plateforme pour la vente des médicaments classés sous les Schedule II, III et IV du Dangerous Drugs Act 2000 (voir encadré).

L’OMP peut donc être considéré comme un « flop ». Dès son annonce, les pharmaciens ont exprimé des préoccupations concernant le manque de confidentialité médicale des patients. Ils déplorent également la complexité de l’utilisation du système, qui est loin d’être convivial. Ces raisons expliquent pourquoi de nombreuses pharmacies n’utilisent pas la plateforme qui leur a été « imposée ». 

« Les pharmaciens ne sont pas opposés à un système de contrôle des médicaments classifiés. Si la plateforme fonctionnait aussi efficacement que celle de la MRA pour la déclaration des revenus et le paiement des impôts, tout le monde aurait adopté l’OMP », indique un apothicaire. Selon lui, il s’agit d’un bon moyen de contrer les éventuels abus dans la prescription de médicaments classifiés. Cependant, le système doit être amélioré, fait-il comprendre. 

Il exprime sa frustration quant à la quantité de temps nécessaire pour effectuer les saisies sur la plateforme. Bien que la MRA, qui héberge l’OMP sur son site, ait pu résoudre certains problèmes rencontrés par des pharmacies, selon lui, le système n’a pas été amélioré pour autant. Il souligne que l’OMP peut gérer les « retours » mais pas la liste des médicaments, des médecins, des pharmaciens, des psychotropes, etc. « Si la MRA parvient à corriger toutes les lacunes du système et à le rendre plus facile à utiliser, les pharmacies n’auront aucun problème à l’adopter », affirme-t-il.  

Le président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, Chetan Dookun, explique que la majorité des pharmaciens n’utilisent pas l’OMP depuis son lancement, car ils s’opposent au partage d’informations des patients avec une tierce personne chargée de collecter les données sur leurs traitements. Cela représente un travail supplémentaire pour les pharmaciens, dit-il. Avec les amendements à venir, il est d’avis que de nombreuses pharmacies cesseront de vendre des médicaments relevant des Schedule II, III et IV du Dangerous Drugs Act 2000 afin d’éviter des tracas administratifs. 

Nous avons sollicité la MRA, mais elle n’a pas encore répondu à nos questions. Mais nous avons appris que l’organisme travaille actuellement à corriger les lacunes du système.

Les médicaments classifiés

  • Schedule II : Médicaments (antidouleurs) à base d’opioïdes, tels que la morphine.
  • Schedule III : Médicaments psychoactifs pour le traitement de douleurs neuropathiques, médicaments anxiolytiques dérivés des benzodiazépines et triazolo benzodiazépines.
  • Schedule IV : Précurseurs (ingrédients pouvant être utilisés pour la fabrication de drogues synthétiques, comme les cétones).

 

 

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