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Lois du travail : les prochains amendements divisent

Une manifestation syndicale contre les lois du travail. Une manifestation syndicale contre les lois du travail.

Pour Reeaz Chuttoo, secrétaire  de la Confédération des syndicats du secteur privé, c’est inadmissible qu’on amende l’Employment Relations Act sans que le  High Powered Ministerial Committee ne rencontre les dirigeants syndicaux. Il annonce des actions syndicales d’envergure dans les jours à venir.

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«Ce jeudi même nous avons envoyé une lettre au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, pour réclamer une réunion urgente, car c’est inacceptable que  12 ministres prennent des décisions qui touchent l’avenir de milliers de travailleurs sans même discuter avec leurs représentants syndicaux », indique Reeaz Chuttoo, secrétaire  de la Confédération des syndicats du secteur privé (CTSP). Il ajoute que ces derniers sont complètement « dans le noir en ce qui concerne ces amendements ». 

De plus, les syndicats n’ont reçu aucune correspondance venant du comité ministériel. Ainsi, Reeaz Chuttoo prévoit des actions syndicales « très visibles » d’ici la semaine prochaine pour dénoncer cette situation. « On annonce, et ce n’est pas la première fois, qu’une ébauche des amendements sera rendue public en août prochain, dit-il. J’espère que cette fois, ce ne sera pas que du vent. »

Entretemps, explique le syndicaliste, les travailleurs continuent de faire face à plusieurs problèmes. « La marmite dans le monde du travail est en ébullition et tôt ou tard, des milliers de travailleurs risquent de descendre dans la  rue. » À cet effet, Reeaz Chuttoo dénonce les embauches sous contrat déterminés qui, selon lui, sont légion dans certains secteurs dont la construction. Il regrette que les compagnies de construction étrangères n’embauchent presque pas de Mauriciens.

Reeaz Chuttoo condamne aussi le fait que dans certaines compagnies, on cherche maints prétextes pour licencier les personnes au-delà de 50 ans dans le but caché de ne pas devoir leur octroyer une ‘lump sum’ à l’âge de la retraite. « Je participerai à un forum international sur le secteur de la construction et je ne manquerai pas de dénoncer cette situation. » Parallèlement, il annonce une grève de la faim des cleaners des écoles primaires, le 28 juillet, pour protester contre leur salaire mensuel de Rs 1 500.


Ce que pensent les salariés du secteur privé

« Qu’on le veuille ou non, les lois du travail sont toujours en faveur du patronat. Avant 2008, les travailleurs étaient écrasés sous l’Industrial Relations Act. Après des années de lutte, cette loi a été remplacée par  l’Employment Rights Act et on constate qu’elle est pire que la précédente », avance Jean Marc, 35 ans.  Le préavis de licenciement a été réduit à 30 jours, fait-il ressortir, et le patronat peut facilement licencier pour des raisons économiques.  « Je ne crois pas que les prochains amendements seront en faveur des travailleurs », souligne Jean Marc. Un avis que partage Anand, 50 ans. « Aussi longtemps qu’on n’a pas une loi sur le financement des partis politiques, les lois du travail seront toujours en faveur du patronat, malgré les promesses des politiciens. »


Le patronat en faveur d’amendements qui assurent les affaires

Du côté du patronat, on affirme que tout amendement aux lois du travail ne doit nuire aux intérêts des entreprises et de la bonne marche des affaires. De son côté, le ministre du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, Soodesh Callichurn, laisse entendre que les points de vue des syndicats et du patronat sont pris en considération.

Les propositions des principales fédérations syndicales

CTSP

  • Que tout retard dans le paiement des réclamations des travailleurs en cour industrielles soit frappé d’un taux d’intérêt de 12 % par an.
  • L’inclusion d’une clause dans  la loi obligeant les employeurs à accorder à tout salarié, qui a porté plainte contre son patron, une permission pour se rendre en cour.  Il se plaint que des employés, qui n’ont pas eu de permission, ont été contraints d’accepter des arrangements moins favorables avec leurs employeurs.
  • L’introduction d’une ‘Portable Severance Allowance’ pour les employés du secteur privé.
  • Un amendement dans la loi afin que les syndicalistes aient  libre accès sur les sites de travail pour inviter les travailleurs à se syndiquer.
  • Que les négociations soient menées au niveau sectoriel et non au niveau des entreprises, car plusieurs entreprises ferment leurs portes aux syndicalistes.
  • La mise sur pied d’un ‘Council of arbitrators’ indépendant pour présider aux comités disciplinaires et qu’un rapport sur tout cas traité soit soumis au ministère.

National Trade Union Confederation

  • Le paiement d’une journée de travail à tout employé qui doit aller à un rendez-vous à l’hôpital après s’être blessé sur son lieu de  travail
  • L’octroi d’un moyen de transport gratuit ou le remboursement des frais de transport à tout employé qui habite à plus de 1.5 km de son lieu de travail.
  • L’octroi des congés de maternité (avec une demi-journée de salaire) à toute employée qui compte moins de 12 mois de service continu.
  • L’octroi de trois semaines de congés payés immédiatement à toute employée victime d’une fausse couche.
  • L’octroi de 21 jours de congés de maladie additionnelle pour tout employé qui est admis à l’hôpital ou en clinique ou pour récupérer après une maladie.
  • Que le préavis de licenciement passe de 30 à 120 jours.
  • Que le ‘Recycling fee’ d’un travailleur décédé en service soit payé à sa famille ou héritier.
  • Que l’allocation mortuaire passe à un mois de salaire de base.
  • Que  l’allocation repas passe à Rs 100 par jour.

Government Services Employees Association

  • Que dimanche ne soit plus considéré comme un jour normal et de ce fait, ceux qui travaillent ce jour-là, doivent bénéficier d’une journée de salaire double.
  • Que les heures supplémentaires soit calculées sur la base d’une semaine de travail et non plus après chaque quinzaine et 90 heures de travail.
  • Que le nombre de congés de maladie passe de 15 à 21 jours, comme c’était le cas dans le passé.
  • Que les fonctionnaires aient le droit de déclarer litige sur n’importe quelle recommandation du rapport du PRB.
  • Que les employés bénéficient de leurs salaires s’ils sont en grève légale.
 

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