Dans le cadre du combat contre la misère, le gouvernement a promis des logements à un prix abordable à ceux vivant dans la misère extrême. Entre les bonnes intentions et les promesses, la réalité est dure à vivre pour certains. Voici le récit poignant d’une veuve.
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Chrita Devi Rita Gunga habite Roches-Noires. Cette mère de deux enfants âgés de huit et 16 ans ne sait plus à quelle porte frapper. La vie de cette famille a basculé le 9 juillet 2017. « Mon époux a été retrouvé mort à la maison. Les circonstances du décès restent floues. Il portait une blessure à la tête. Il est décédé peu après son arrivée à l’hôpital. L’autopsie a conclu à une mort naturelle. Je reste convaincue qu’il y a anguille sous roche. Mon époux a été tabassé une semaine auparavant. Faute de moyens, je ne peux pas aller plus loin dans cette affaire. Le décès de mon mari nous a plongés, les enfants et moi, dans une grande misère », raconte la veuve de 37 ans.
Elle explique que cela fait 25 ans qu’elle vit dans une maison de quatre pièces faite de bois sous tôle et appartenant à des proches. « Elle est érigée sur un terrain de 11 perches. Il n’y a pas encore eu de partage entre les dix héritiers. Ma mère en fait partie. Elle devrait elle aussi bénéficier de deux perches de terre, ce qui suffit à peine pour construire une maison. Certains héritiers commencent déjà à réclamer leur part. Je sais que tôt ou tard je devrais partir. Mais où ? » se désole Rita.
Un malheur ne vient jamais seul
Comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que l’un de poteaux du logis a commencé à céder. « Les poteaux sont pourris. Quand il pleut, on se croirait sous une passoire. Les héritiers nous interdisent de bâtir en dur parce que le partage n’a pas encore été fait », confie la jeune femme.
En avril 2017, son mari avait entamé des démarches auprès de la National Housing Development Co. Ltd (NHDC) pour obtenir un logement à Piton. Après son décès, Rita explique s’être rendue à la NHDC en novembre 2017 pour transférer la demande faite par son défunt époux à son nom. « Quand j’ai rempli les formulaires, un officier m’a informée que pour obtenir une maison de la NHDC à Piton, je devrais faire un dépôt de Rs 267 000. Monn eksplik li ki mo enn vev ek ki mo tou sel travay pou nouri de zanfan. Monn dir li kot mo pou trouv tou sa kas-la ? Linn dir mwa pa pou kapav fer nanie dan sa ka-la », indique Rita désespérée.
Cettte dernière est ouvrière dans une usine et perçoit une pension de veuve. Elle dit pouvoir faire un dépôt de Rs 50 000 et qu’elle est disposée à payer ses mensualités avec sa pension de veuve. « Je bénéficierai de cette pension jusqu’à mes 60 ans. La NHDC pourrait la prendre comme une sorte de garantie de paiement », argue-t-elle.
Sollicité, un préposé de la NHDC a expliqué que l’organisme propose divers types de maisons, à des prix variables en fonction des moyens des demandeurs. Plusieurs critères, tels que l’âge et les revenus mensuels du demandeur, sont pris en considération. Le montant du dépôt et la mensualité à payer sont calculés à partir de ces données.
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