Comment décrire L’Essoufflée, qui s’inspire des faits avec des dates et de vrais patronymes, pour servir de trame à un récit où le non-dit se ressent du début à la fin ? Christine Duvergé, l’auteure, est une Mauricienne qui vit aux États-Unis avec son mari et leur fils. Elle enseigne le français à University of California. Elle est à son deuxième roman après Camp Agonie (Pamplemousses Editions).
Récit autobiographique ou histoire née d’une imagination servie par des mots forts, L’Essoufflée a pour trame la course à pied et les deux principaux personnages sont des collégiennes, Coralie et Melissa. Celle-ci, devenue une femme d’affaires, mariée et rangée, revient sur son passé lorsque sa fille de 15 ans fait une tentative de suicide. Ce passé-là n’a pas été un long fleuve tranquille, car les rapports étranges entre les deux adolescentes, toutes deux motivées par le désir de briller dans les courses, semblaient trop complexes pour être une banale concurrence entre athlètes. Certains mots et des descriptions laisseraient deviner un amour interdit. On est d’autant réconforté dans cette impression lorsqu’on saura que Coralie est une grosse consommatrice de gandia. Ce qui ajoute à l’opacité du récit et lui donne un relief tout particulier.
L’ouvrage de Christine Duvergé n’est pas qu’un roman qu’on lirait un dimanche après-midi lorsqu’on n’a rien à faire. Il appartient à cette catégorie de livres qu’il faut savoir décrypter.
L’Essoufflée, de Christine Duvergé (270 pp)
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