Il avait des soucis financiers. C'est pourquoi il a accepté de livrer de la drogue et des articles illégaux à la prison centrale à un détenu, le 24 janvier 2013. Sheik Mahazam Pheerungee a plaidé coupable des accusations retenues contre lui devant la cour intermédiaire. Son procès a été ajourné au 26 novembre 2018.
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Sheik Mahazam Pheerungee, un gardien de prison de 35 ans, répond de quatre accusations devant la cour intermédiaire : possession de cannabis, possession de drogue dangereuse et avoir permis que des articles illégaux soient remis à un prisonnier. Le délit a été commis le 24 janvier 2013 à la prison de Beau-Bassin.
Il a plaidé coupable et est défendu par Me Shaukatally Oozeer. La poursuite est représentée par l’inspecteur Sungkur. Le procès est présidé par la magistrate Razia Jannoo-Jaunboccus.
Sous la première accusation, il lui est reproché d’avoir été en possession de 7,028 grammes et 1,251 gramme de cannabis. Cette drogue devait être livrée au prisonnier Jean Wendy Carré, condamné en octobre 2008, par la cour d’assises, à 22 ans de prison, dans le sillage du viol collectif d’une adolescente de 17 ans à Flic-en-Flac en mars 2008.
Sous le deuxième chef d’accusation, la poursuite lui reproche d’avoir été en possession de comprimés Clonozepam à être livrés au détenu Jean Wendy Carré.
Sous les troisième et quatrième chefs, l’accusé avait en sa possession des articles illégaux : trois portables, des batteries de téléphone, des cartes à puce et quatre écouteurs. Ces articles devraient être également remis à Jean Wendy Carré.
À l’ouverture de son procès, le jeudi 4 octobre 2018, deux témoins ont été entendus, le constable Ramessur et l’inspecteur Jeean. Ce dernier a produit les quatre dépositions du prévenu dans lesquelles il a expliqué les circonstances de ses actes.
C’est en juillet 2002 que Sheik Mahazam Pheerungee a postulé pour le poste de garde-chiourme. Il a travaillé aux centres pénitentiaires de Grande-Rivière-Nord-Ouest, Petit-Verger, La Bastille, puis à la prison centrale de Beau-Bassin. Ses déboires ont commencé lorsque son épouse le quitte pour se rendre en Angleterre, l’abandonnant avec cinq enfants. Le prévenu se retrouve face à des problèmes financiers. Trois de ces enfants vivent avec lui. Le quatrième habite avec ses beaux-parents et le cinquième chez un proche. Pour subvenir aux besoins de sa famille, le prévenu explique qu’il a contracté deux prêts auprès de la Mutual Aid. Hélas, il ne parvenait pas à rembourser ses prêts et se retrouve avec une dette de Rs 53 000.
Fouille revelatrice
Le prévenu précise qu’il touchait un salaire de Rs 15 000 par mois. Il vivait chez ses parents qui l’aidaient en s’acquittant des factures d’eau et d’électricité. Alors que lui débourse Rs 6 000 pour subvenir aux besoins de sa famille chaque mois.
Il relate avoir dû commencer le troisième ‘shift’ qui est de 19 heures à 7 heures du matin, dans le but de subvenir aux besoins de ses enfants. C’est un habitant de Ste-Croix qui lui a remis la drogue et les articles illégaux destinés au prisonnier Jean Wendy Carré. La rencontre a eu lieu route des Pamplemousses, Port-Louis.
Cet habitant de Ste-Croix, il l’a connu alors que ce dernier purgeait sa peine à la prison de Beau-Bassin. Le jour où il devait remettre la drogue et les articles illégaux, les autorités pénitentiaires ont effectué une fouille sur lui. Dans son sac, les gardiens ont découvert la drogue et les articles dans un récipient. Il a été remis aux membres de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu) pour enquête. Il a été arrêté ce jour-là. Ensuite, il y a été confronté avec le détenu Jean Wendy Carré qui a réfuté les allégations portées contre lui lors de cet exercice.
L’inspecteur Jeean a estimé la valeur de la drogue saisie en possession du prévenu à Rs 10 000. Le procès a été ajourné au 26 novembre 2018 pour qu’un Probation Officer soit entendu dans le cadre de cette affaire.
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