Les dirigeants de Linite Militan critiquent l’« alliance forcée » entre le PTr et le MMM. Ils estiment que ce sont les mauves qui ont tout fait pour pousser le PMSD vers la sortie. À ce stade, disent-ils cependant, il n’y a pas de contact avec les bleus.
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Les dirigeants de Linite Militan, qui se sont exprimés lors de la conférence de presse du samedi 20 avril, ne semblent pas exclure le PMSD. Interrogé par la presse sur l’existence de contacts actuels entre le gouvernement et les bleus, ou sur une éventuelle intégration au sein de Linite Militan, Alan Ganoo répond que pour l’instant, la question ne se pose pas : « Le PMSD a subi des défections et il faut lui laisser du temps pour guérir de ses blessures, avant de dire s’il y aura des développements entre notre alliance et le PMSD. À ce stade, c’est prématuré. »
En réponse à une autre question de la presse, Alan Ganoo affirme qu’il n’y a aucun contact avec le PMSD pour le moment, tout en précisant que Linite Militan suit la situation de près. Il rappelle que le PMSD a une histoire. « Il sera intéressant de suivre son prochain move », dit-il.
Commentant la situation au sein de l’opposition, et notamment l’exclusion du PMSD, Alan Ganoo estime que cela démontre l’instabilité latente de l’alliance entre le PTr et le MMM. « C’est une alliance basée uniquement sur le partage des ‘tickets’, le positionnement et la hiérarchie. C’est un regroupement politique fragile, contenant des germes de fragilité et d’autodestruction », dit-il.
De plus, ajoute Alan Ganoo, il est clair, face aux déclarations de Paul Bérenger, que le MMM a poussé le PMSD vers la sortie pour obtenir plus de tickets et un meilleur rapport de force. Pour lui, il est impossible qu’une alliance entre le PTr et le MMM fonctionne. Et Paul Bérenger de rappeller les causes de la cassure entre ces deux partis : « En 2014, nous avons vu pendant les négociations et la campagne électorale que les relations entre le PTr et le MMM étaient conflictuelles et tendues. Il y avait un manque de confiance manifeste lors des réunions entre les leaders, avec des critiques mutuelles et de la méfiance déjà installée avant les élections de 2014. »
Steven Obeegadoo s’attarde, lui aussi, sur l’alliance PTr-MMM. Ce n’est pas une coïncidence, dit-il, que Linite Militan a été créé en 2024. « Depuis longtemps, il y avait des spéculations sur la possibilité de concrétiser ce projet de réunification des militants. Cette alliance entre le PTr et le MMM nous a forcés à nous unir. »
Pendant 25 ans, fait-il ressortir, le principal adversaire du MMM a été le PTr. Puis, en 1995, le MMM a décidé de prendre un nouveau départ avec un nouveau leader et a formé une alliance avec Navin Ramgoolam. « Alan Ganoo et moi-même faisions partie de l’équipe dirigeante qui a négocié avec le PTr pour les élections. Pendant les élections, de nombreuses difficultés ont commencé à émerger. Un an après, beaucoup de choses ont changé. Au MMM, on avait vu que le PTr avait paralysé le levier du pouvoir », raconte-t-il.
Considérant qu’il s’agit ni plus ni moins d’une alliance forcée, Steven Obeegadoo est d’avis que « Paul Bérenger a été contraint d’accepter 17 tickets et son sort. C’est pathétique et affligeant. Aujourd’hui, le MMM est un ‘paillasson’ pour le PTr. »
Ainsi, pour lui, « la question posée à l’électorat MMM est la suivante : êtes-vous prêts à remettre Navin Ramgoolam et le PTr au pouvoir ? Ce sont les diktats de Ramgoolam acceptés par le MMM, avec le pire accord jamais accepté par le MMM. Si vous remportez le pouvoir, le MMM sera mis dehors et le contrôle absolu sera donné au PTr ».
Abordant de nouveau les raisons de la création de Linite Militan, Alan Ganoo indique que l’objectif est de rassembler les militants, de leur offrir un soutien et de les sortir de l’opposition. « Nous nous dirigeons vers une grande victoire aux prochaines élections générales. Nous voulons faire comprendre aux militants que c’est lorsque nous sommes au gouvernement que nous pouvons faire avancer le pays, comme Steve et moi l’avons fait. Le pays connaît des avancées économiques, infrastructurelles, sociales et culturelles majeures. Les militants ne peuvent pas se contenter de rester en marge du développement pendant encore plusieurs années », martèle-t-il.
Cependant, ajoute-t-il, tous les militants doivent s’unir pour construire l’avenir du pays. « Nous avons démontré qu’il est possible d’intégrer les valeurs militantes dans la construction du pays, notamment dans les politiques de logement social, d’éducation, de santé et de lutte contre la pauvreté », avance-t-il.
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