« Baie-du-Jacotet : qui aura le dernier mot ? » C’était le thème de l’émission « Au cœur de l’info », animée par Florence Alexandre et Prem Sewpaul ce jeudi soir. Les intervenants ont diversement commenté cette affaire.
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Ce sont les citoyens qui auront le dernier mot, affirme l’observateur Lindsay Rivière, appelé à envisager les conséquences politiques éventuelles de l’affaire du « survey » à Baie-du-Jacotet. « La communication du gouvernement ne correspond pas à la gravité des choses. Mais les Mauriciens n’oublient pas. », dit-il.
Pense-t-il que le pays se dirige vers des élections législatives anticipées ? « C’est possible qu’il y ait des élections générales anticipées. Mais c’est la prérogative du Premier ministre. Nous constatons qu’il y a eu une centralisation des décisions où le citoyen n’est qu’un observateur », répond-il.
Lindsay Rivière estime que le chef du gouvernement « aurait dû démissionner le temps de l’enquête ». « Mais je ne pense pas que Pravind Jugnauth démissionnera, quelles que soient les pressions. Li pou rod tini tini. » Malgré tout, ajoute-t-il, « il faut surveiller les alliances politiques et observer si le gouvernement va continuer sur la même voie ou passer à autre chose ».
Sherry Singh, déplore-t-il, n’est pas allé jusqu’au bout dans sa volonté de dénoncer. « Il n’a révélé qu’un bout. C’est dommage. Maurice est traîné dans des controverses géopolitiques très graves. Ce qui est exaspérant, c’est que l’information est dispensée au goutte à goutte. »
Il se dit aussi « déçu » par l’allocution télévisée du Premier ministre mercredi soir. « Nou pe koumans pile anplas. Bizin plis dimoun koze, ek koze laverite pou bouz dan enn system pli transparan afin d’avancer. C’est la transparence qui aidera à mettre de l’ordre », termine-t-il.
Milan Meetarbhan : «La vérité ne viendra pas nécessairement de Maurice»
« Le principe du ‘rule of law’ doit prévaloir dans tous les cas. Je suis inquiet lorsqu’on justifie le non-respect de la loi par les exigences. Je souhaite que le dernier mot soit la vérité », dit le juriste Milan Meetarbhan. Cependant, selon lui, « la vérité ne viendra pas nécessairement de Maurice ».
Trilock Dwarka : «Une boîte de Pandore qui s’ouvre»
« C’est une controverse qui a généré une série de controverses. C’est une boîte de Pandore qui s’ouvre », soutient l’ancien président de l’Independent Broadcasting Authority, Trilock Dwarka. Pour lui, c’était la responsabilité de Sherry Singh, en tant que CEO de Mauritius Telecom, de se tourner vers l’ICTA, et non celle du Prime Minister’s Office.
Me Ashley Hurranghee : «Certains hommes d’État prennent des décisions dans l’intérêt supérieur du pays»
Pour l’avocat Ashley Hurranghee, il est « trop tôt » pour dire qui aura le dernier mot dans cette affaire. « C’est facile de pointer du doigt et de dire qu’il y a eu haute trahison. Certains hommes d’État prennent des actions, sans suivre les procédures, dans l’intérêt supérieur du pays », souligne-t-il.
Ram Seegobin : «Rien de nouveau»
Après avoir écouté le message à la nation de Pravind Jugnauth mercredi soir, Ram Seegobin, du parti Lalit, estime qu’il n’y a « rien de nouveau ». « Le Premier ministre n’a fait aucun commentaire sur les documents qui ont été rendus publics. Il n’a fait que répéter ce qu’il a dit au Parlement et dans des rassemblements socioculturels. »
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