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Lindsay Rivière : «Les jeux sont loin d’être faits»

Nad Sivaramen, Subash Gobine et Lindsay Rivière étaient les invités de Nawaz Noorbux, dans l’émission Au Cœur de l’Info.

Les prochaines élections s’annoncent particulièrement disputées et pourraient se décider jusqu'au dernier moment, selon Lindsay Rivière, observateur et journaliste invité hier de Nawaz Noorbux dans l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus.

Selon Lindsay Rivière, le résultat des élections dépendra de deux chiffres clés. Le premier est celui des 50% d’indécis qui, selon lui, peut faire basculer les résultats en faveur d’un bloc ou de l’autre. « À près de deux mois du scrutin, il est impossible de prédire avec certitude vers quel camp ces indécis vont se tourner », explique-t-il.

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Le deuxième chiffre est « 63% ». « Ce pourcentage, que nous avons observé dans divers sondages, représente soit le pourcentage de ménages rencontrant des difficultés financières, soit celui de la population insatisfaite de la situation actuelle du pays et du fonctionnement de ses institutions. Ce facteur pourrait influencer significativement le choix final des électeurs », ajoute-t-il.

D’un autre côté, poursuit Lindsay Rivière, la stratégie de l'alliance de l'opposition est de transformer cette élection en un véritable référendum sur le gouvernement de Pravind Jugnauth. « C'est pour cette raison que l'opposition, dans ses discours, ne parle pas de ‘les’ mettre dehors mais de ‘le’ mettre dehors. Ils ont personnalisé cette élection de manière extrêmement marquée », explique-t-il.

Selon Lindsay Rivière, le problème réside dans le fait que Pravind Jugnauth pourrait se retrouver en position vulnérable. « En personnalisant et en présidentialisant de plus en plus le pouvoir, il montre d'une part qu'il est le chef incontesté et qu'il contrôle tout, mais d'autre part, il s'expose comme une cible privilégiée », estime l’observateur et journaliste.

En revanche, Lindsay Rivière observe que Navin Ramgoolam, le leader du Parti travailliste ainsi que celui de l’alliance PTr-MMM-ND, adopte une attitude plus discrète. Cette stratégie semble être délibérée pour concentrer l'attention de la campagne sur Pravind Jugnauth plutôt que sur lui-même. « Navin Ramgoolam bénéficie du soutien du MMM, des Nouveaux Démocrates, de Rezistans ek Alternativ et des indécis, tandis que le MSM n’a pour allié que le PMSD », précise Lindsay Rivière.

Toutefois, il souligne qu'il est encore prématuré de tirer des conclusions sur l’issue des élections à venir. Selon lui, le scrutin s’annonce « très serré » et pourrait se décider jusqu’au dernier moment. « Il ne faut pas écarter l’un ou l’autre des blocs trop rapidement. La tentation de spéculer est grande, mais il est crucial de se rappeler que les jeux sont loin d’être faits. Une semaine est une éternité en politique, et deux mois représentent un temps considérable. De plus, l’issue d’une élection se décide souvent dans la dernière semaine précédant le jour du vote », conclut-il.

Subash Gobine, observateur et journaliste, propose une perspective différente sur la situation politique actuelle. Il exprime des réserves quant à la fiabilité des sondages, soulignant que les Mauriciens ne révèlent pas toujours leurs véritables opinions lorsqu'ils sont interrogés. « Beaucoup se plaignent de la misère et des difficultés financières. Cependant, ces 63% d'insatisfaits pourraient voir dans les récentes annonces de Pravind Jugnauth des solutions à leurs problèmes », explique-t-il.

Selon Subash Gobine, chaque semaine, Pravind Jugnauth renforce sa position en dévoilant des mesures telles que l'internet gratuit pour les 18-25 ans et les prêts sans intérêt pour les 18-35 ans. Il prévoit même qu'une annonce supplémentaire pourrait survenir prochainement, comme la possibilité d’un 14e mois de salaire pour tous les employés. « Le gouvernement cherchera alors à rassurer le secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises, quant au financement de cette mesure. Gouvernman pou dir pena problem, ti deza ede dan peryod covid », ajoute-t-il. 

De plus, Subash Gobine anticipe des développements significatifs sur le dossier Chagos, suggérant que les négociations concernant la location de Diego Garcia aux Américains pourraient bientôt aboutir. « Lwaye ki amerikin kav peye, morisien kav aret travay », dit-il avec un brin d’humour. 

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