
À la veille de la présentation du Budget 2025-26, les enjeux et les attentes ont été abordés durant l’émission « Au Cœur de l’Info » animée par Jane Lutchmaya. Parmi les invités : Lindsay Rivière et Amit Bakhirta qui ont livré une analyse. À leurs yeux, ce budget pourrait marquer le début d’un nouveau cycle de développement pour Maurice.
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«Nous sommes à un tournant crucial de l’histoire de ce pays. » C’est en ces termes que Lindsay Rivière, observateur politique et ancien journaliste, a décrit la conjoncture, à la veille de la présentation du Budget 2025-26. Il était un des invités de l’émission « Au Cœur de l’Info » le mercredi 4 juin 2025. « Ce budget marque l’entrée d’un nouveau cycle de développement. Il ne s’agit plus de gérer le quotidien, mais de tracer une vision claire pour l’avenir », a-t-il affirmé, appelant à des réformes économiques profondes.
Selon lui, le modèle économique actuel montre des signes alarmants d’essoufflement. « Si des actions concrètes ne sont pas prises immédiatement, nous risquons de nous retrouver au bord d’un précipice économique, à l’image de pays comme le Sri Lanka ou la Grèce », a-t-il averti.
Lindsay Rivière a insisté sur l’urgence d’adopter des mesures audacieuses afin de relancer la croissance et contenir l’inflation. Il a également mis en lumière la nécessité de réformes structurelles profondes pour renforcer la compétitivité de l’économie mauricienne sur le long terme.
Amit Bakhirta a, de son côté, souligné l’importance de la discipline budgétaire et d’un retour à l’orthodoxie économique. « Nous aimerions surtout voir des mesures concrètes pour la recapitalisation de la Banque de Maurice ainsi que pour le redressement de la politique monétaire du pays », a-t-il souligné. Selon lui, les fondations économiques du pays se sont progressivement fragilisées, et il faudra sans doute du temps avant d’observer de réels changements.
Sources de financement durables
« Les équipes dans les institutions se mettent en place à peine maintenant. Ce premier Budget devrait être celui d’un rééquilibrage », a-t-il ajouté. Amit Bakhirta a également mis en garde contre un potentiel déclassement du pays par l’agence Moody’s si les fondamentaux ne sont pas renforcés.
Ali Mansoor, ancien haut fonctionnaire et économiste, a appelé à une gestion prudente des finances publiques. Pour lui, toute politique budgétaire doit s’accompagner de sources de financement durables. « Des dépenses publiques excessives, sans sources de financement durables, pourraient compromettre la stabilité économique à long terme. » Selon lui, ce Budget marquera une rupture avec le passé et une croissance de 7 % serait l’objectif idéal à atteindre.
Intervenant par téléphone, Shamima Mallam-Hasham, présidente de Mauritius Finance, a évoqué le coût élevé de faire des affaires à Maurice. « Le coût de la vie et les salaires ont augmenté, mais ce sont surtout les obligations imposées par les juridictions qui rendent les coûts d’exploitation plus élevés », a-t-elle expliqué. Elle a également souligné les défis liés à la compétitivité et à la fiscalité.
- Cette retranscription ne couvre qu’une partie des échanges tenus durant l’émission qui a duré deux heures. L’intégralité est disponible sur les plateformes du Défi Media Group et la chaîne YouTube de TéléPlus

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