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Linda est opérée sans anesthésie : l’enquête traîne depuis quatre ans

linda Comment peut-on opérer sans anesthésier le patient, se demande Linda.

Linda, 53 ans, avait subi un curetage sans anesthésie à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, il y a quatre ans de cela. Une plainte a été consignée, mais, à ce jour, elle n’a aucune nouvelle des conclusions de l’enquête.

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Tout a commencé le 18 juillet 2014 pour cette habitante de Pointe-aux-Sables. Elle ressentait des douleurs à l’abdomen. Elle s’est rendue à l’hôpital de Port-Louis où le médecin lui avait prescrit des médicaments pour soigner une ‘inflammation’. «Mais en avalant ces médicaments, la douleur devenait atroce. J’ai souffert de saignements et de pertes d’eau, comme-ci j’allais accoucher. Paniquée, j’ai consulté un gynécologue du privé. C’est là qu’il a diagnostiqué un gros fibrome et que cela pouvait déclencher un cancer», relate Linda.

Faute de moyens, elle se rend à l’hôpital pour une intervention chirurgicale de toute urgence. Le 25 août 2014, selon le diagnostic du médecin, un prélèvement doit être fait pour déterminer s’il faut retirer l’utérus ou pas. « Je n’étais pas convaincue, je lui ai demandé de procéder à l’intervention (NlR : un curetage). J’ai été admise » poursuit Linda. Cette dernière a poireauté trois jours durant lesquels elle est restée à jeun.

« Je croyais que l’opération aurait lieu, mais le médecin ne s’est jamais pointé. C’est quand ma fille a interpellé le surintendant et lui a réclamé des explications sur mon cas, que le médecin a procédé à l’intervention. Mais il m’a informé qu’il n’y avait pas d’anesthésie et qu’il fallait que je coopère avec lui. J’ai accepté, sans savoir les souffrances qui m’attendaient! Dès qu’il a commencé, j’ai senti mon âme sortir de mon corps. Je ne pouvais pas tenir cette douleur atroce. J’ai commencé à crier de terreur et le médecin a tout arrêté. Il était furieux, il a signé ma décharge et a demandé à ma fille de me ramener à la maison sans qu’il n’achève son intervention » continue Linda. Les larmes perlent à ses yeux quand elle évoque tous ces détails sordides de l’opération.

Merci au ministre

Ce jour-là, un ancien ministre de la Santé effectue une visite dans la salle. La fille de Linda se précipite vers lui et lui explique le calvaire que vit sa mère auprès des services de l’hôpital. « Étonnamment, on m’a immédiatement référée à un autre praticien. Le nécessaire a été fait, sans problème. Malgré cela, j’ai logé une plainte au ministère de la Santé et au poste de police de l’hôpital. À ce jour, l’enquête est toujours en cours » fulmine Linda.

Quelques jours passent et le médecin en question prend contact avec sa fille pour prendre des nouvelles de sa mère. « Il nous a demandé de retirer la plainte ». Linda, elle, veut toujours aller de l’avant pour réclamer justice. Sauf que l’enquête traîne et elle ne sait pas pourquoi. « Je ne comprends pas qu’on prend tout ce temps pour boucler une enquête. Je sollicite donc l’intervention de la rédaction d’Xplik ou K. Selon moi, ma plainte a été prise à la légère» martèle la quinquagénaire.

La rédaction a sollicité l’attaché de presse du ministère de la Santé, Jameer Yeadally, sur le dossier de Linda. « Vu qu’une enquête est en cours, aucun commentaire ne peut être fait. Mais certainement, je peux demander à l’administration d’informer Linda de l’évolution de son dossier » nous a-t-il répondu.

 

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