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Licenciement de 1 765 employés : la classe politique face à ses contradictions

Les débats ont été vifs et sans détour dans l’émission « Au cœur de l’info », le vendredi 16 mai 2025, sur Radio Plus. Animée par Ashna Nuckcheddy-Rabot, l’émission réunissait Roshan Jhummun, député du Parti travailliste (PTr), Harish Chundunsing, ancien journaliste, et Raj Ramlugun, ex-cadre d’Air Mauritius. 

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Au cœur des échanges : la révocation, jeudi et vendredi, de 1 765 employés recrutés dans les conseils de district et municipalités du 1er janvier au 3 octobre 2024, dont 998 ont été embauchés du 3 septembre au 3 octobre 2024, soit durant le seul mois précédant les élections générales. Si le gouvernement défend une volonté de remise en ordre, l’opposition, elle, dénonce un règlement de comptes politique. 

Pour Harish Chundunsing, cette affaire illustre une réalité récurrente : « Il y aura toujours de la récupération politique. C’est de bonne guerre. Mais il faut voir si les recrutements ont été faits dans les règles. » Il appelle à une clarification du processus de décision et à une campagne d’explication de la part du gouvernement, estimant que les personnes concernées ont été placées dans une situation de grande vulnérabilité à travers leur contrat « on a day-to-day basis ».   

Roshan Jhummun, quant à lui, ne cache pas sa critique à l’égard de l’administration précédente. « Ces personnes ont été recrutées sur une base temporaire, sans aucune garantie d’emploi. C’est, selon moi, un pot-de-vin électoral. » Le député du PTr affirme que le gouvernement entend rompre avec ces pratiques : « Nous relancerons des appels à candidatures via la Local Government Service Commission en bonne et due forme. »  Avis partagé par Raj Ramlugun, qui dénonce un « clientélisme enraciné dans l’ADN de la classe politique ». L’ancien cadre dépeint une démocratie gangrenée par la logique du « pouvoir à tout prix ».

Au-delà du débat politique, les trois intervenants ont souligné la dimension humaine de cette crise. « On est aujourd’hui dans une situation dramatique. Des gens souffrent. Il faut un leadership qui dise que ça suffit », a déclaré Raj Ramlugun. .

Le second volet de l’émission s’est concentré sur l’état critique d’Air Mauritius, compagnie nationale placée en administration volontaire en 2020 et toujours en quête d’un redressement crédible. Le constat est sévère.

Pour Roshan Jhummun, l’ère pré-électorale a été synonyme d’ingérence politique à un niveau inédit. Il accuse l’ancien gouvernement d’avoir nommé à la tête de la compagnie « un chef de cuisine au lieu d’un pilote », dénonçant une gestion guidée par des intérêts personnels. « On doit revoir toute la stratégie de la compagnie. Il faut repenser les ressources humaines, revoir le modèle, travailler en profondeur. »

 

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