Rony, 27 ans, habite Saint-Pierre; il est marié et père d’un enfant de cinq ans. Selon lui, le 14 avril 2017, il a été embauché comme chauffeur de camion pour le compte d’une compagnie de distribution de fruits. Il touchait un salaire de base de Rs 15 600. Le 29 novembre 2017, il a été licencié, son employeur le soupçonnant d’avoir volé une boîte d’oranges, sans pour autant pouvoir le prouver. Rony estime que son renvoi est injustifié et illégal. Il s’est tourné vers le ministère du Travail.
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Il explique que, « comme chauffeur, je prends mon emploi vers 2 h 30 du matin. Je finis ma journée vers 15 heures. J’ai pour tâche d’effectuer des livraisons de fruits d’abord à la foire de Vacoas, puis je fais la tournée pour distribuer mes cartons dans les boutiques à travers l’île. Je reviens sur mon lieu de travail, en vue de refaire le plein de ma cargaison pour préparer la distribution des fruits du lendemain. En principe, le camion reste avec moi. J’en suis le chauffeur attitré et il y a un salesman qui travaille avec moi », précise Rony.
Le mercredi 29 novembre, comme à l’accoutumée, Rony se rend à son boulot. Vers 7 h 15, son employeur téléphone au ‘salesman’ pour lui dire qu’il manque une boîte d’oranges. Rony dit avoir vérifié dans le camion, et il n’y avait aucune boîte restante. Il avait déjà effectué la livraison des fruits destinés à la foire de Vacoas, tôt le matin. « Mon patron m’a appelé et m’a accusé d’avoir volé la boîte de fruits. J’ai protesté et il m’a intimé l’ordre de lui retourner la boîte en question », ajoute Rony.
Sûr de n’avoir jamais volé quoi que ce soit, et d’avoir effectué sa tâche honnêtement, il n’a pas porté attention aux mises en garde du patron et était prêt à lui donner sa version des faits. « Vers 14 h 30, quand je suis rentré au bureau, j’ai terminé l’embarquement des livraisons pour le lendemain. Le patron m’a ordonné de lui laisser les clés du camion et de revenir le lendemain prendre la somme qui m’est due. J’ai protesté contre ce licenciement brutal, pour une chose que je n’ai pas faite. Il m’a accusé à tort de vol », indique le jeune homme.
Mesure de précaution
Rony s’est rendu à la police pour consigner une mesure de précaution contre son employeur. « Je n’ai jamais commis de vol. Une boîte d’oranges vaut Rs 300, j’ai une femme et des enfants à nourrir, jamais je n’aurais mis mon boulot en péril », devait-il déclarer. Rony s’est aussi tourné vers le bureau du Travail, car il n’a reçu aucun préavis de licenciement et n’a pas été convoqué devant un comité disciplinaire. En sus, outre son mois de salaire, son patron ne lui propose qu’un demi-mois de salaire pour toute compensation, soit Rs 7 000. Il estime qu’il a droit à un mois de salaire de préavis.
Le ministère du Travail a expliqué à notre rédaction que l’employeur a été convoqué, mais ne s’est pas présenté. Le bureau du Travail a proposé à Rony d’accepter under protest les Rs 7 000 que son employeur lui a proposées. Le cas sera référé devant la cour industrielle et Rony placé sous le Welfare Programme.
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