Le chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, a fait porter vendredi aux Etats-Unis la responsabilité de la guerre en cours à Gaza et estimé que "toutes les options" étaient ouvertes pour un élargissement du conflit sur le front libanais avec Israël.
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Dans son premier discours depuis le déclenchement de la guerre du Hamas contre Israël le 7 octobre, il a affirmé que son mouvement "ne craignait pas la flotte" dépêchée par les Etats-Unis en Méditerranée, et qu'il était prêt à y "faire face".
"Vous, les Américains, savez très bien que si une guerre se produisait dans la région, ni votre flotte, ni les combats aériens ne vous seront utiles", a-t-il averti. "Vos intérêts, vos soldats et votre flotte seront les victimes et les plus grands perdants".
Washington a réagi en avertissant le Hezbollah qu'il ne devait pas "chercher à profiter" de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le discours de Hassan Nasrallah était très attendu, pour savoir s'il allait entraîner le Liban de plain-pied dans le conflit. Les combattants du Hezbollah sont intervenus contre Israël à la frontière entre les deux pays dès le lendemain de la guerre, mais les combats sont restés limités.
Saluant la bataille "héroïque" du Hamas à Gaza, Hassan Nasrallah a affirmé que le mouvement islamiste palestinien, son allié, avait pris seul la décision de déclencher la guerre contre Israël, et n'en avait pas informé le Hezbollah ou l'Iran.
Il a fait assumer aux Etats-Unis "l'entière responsabilité" de la guerre à Gaza, affirmant qu'Israël n'était "qu'un instrument" d'exécution.
"L'Amérique empêche le cessez-le-feu et l'arrêt de l'agression" à Gaza, a-t-il encore dit, dans son discours télévisé retransmis à des dizaines de milliers de ses partisans dans la banlieue sud de Beyrouth et d'autres régions libanaises.
Il a cependant souligné à l'intention des Etats-Unis, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken a effectué vendredi une visite en Israël, que "celui qui veut empêcher une guerre régionale doit arrêter rapidement l'agression à Gaza".
"Bataille bénie"
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël, qui a fait au moins 1.400 morts, essentiellement des civils.
Hassan Nasrallah a affirmé dans ce cadre qu'Israël avait "commis des massacres" en reprenant le contrôle des kibboutz (villages agricoles collectivistes) et localités proches de Gaza que le Hamas avait attaqués.
Les frappes israéliennes qui ont suivi sur la bande de Gaza ont fait plus de 9.000 morts, en majorité des civils, selon le gouvernement du Hamas.
Evoquant le front libanais, Hassan Nasrallah a affirmé que "nous sommes entrés dans la bataille depuis le 8 octobre" pour soutenir le Hamas.
"Ce front est un front pour soutenir Gaza (..) et il mobilise le tiers de l'armée israélienne", a-t-il affirmé.
Le Hezbollah, qui dispose d'un important arsenal, a annoncé avoir perdu 54 combattants depuis dans des affrontements avec l'armée israélienne dans les zones frontalières.
"La possibilité que ce front connaisse une escalade additionnelle ou une guerre totale (...) est réaliste, et peut arriver, et l'ennemi doit s'y préparer", a encore dit Hassan Nasrallah.
Il a estimé que "toutes les options" étaient sur la table.
"Nous disons à l'ennemi qui peut songer à attaquer le Liban ou à mener une opération préventive que ce serait la plus grande bêtise de son existence", a déclaré le chef du Hezbollah, qu'une guerre avait opposé à Israël en 2006.
Le chef du Hezbollah a souligné que les alliés de l'Iran s'étaient également mobilisés à travers la région pour soutenir le Hamas, saluant les formations irakiennes et yéménites "entrées dans cette bataille bénie" en revendiquant des tirs sur Israël.
© Agence France-Presse
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