Le mardi 21 septembre est un jour à marquer d’une pierre noire pour Richard Laurent. Ce jour-là, sa mère âgée de 89 ans admise à l’hôpital ENT, demeurait introuvable dans le registre. Le protocole pour le transfert n’a pas été respecté par le personnel. La famille crie au scandale tandis que la direction de l’établissement hospitalier garde le silence.
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Richard Laurent, un habitant de Curepipe, a téléphoné à l’hôpital ENT mardi dernier pour avoir des nouvelles de sa maman, Andréa Laurent. Celle-ci y a été admise après avoir été testée positive à la Covid-19 le 5 septembre. Elle a été transférée de l’hôpital Victoria Candos, après avoir fait une chute chez elle il y a quelques semaines de cela. À sa grande surprise, les divers infirmiers qu’il a au bout de la ligne lui donnent la réponse suivante : « Non, nous ne retrouvons pas le nom de votre mère dans nos registres ».
Le fils est estomaqué et révolté, mais, plus encore, il craint le pire, d’autant que sa mère souffre d’Alzheimer et d’autres complications de santé. Il insiste auprès du personnel afin d’avoir une explication plausible. « Un infirmier s’est rendu dans la salle générale et aux soins intensifs, mais ma mère demeurait introuvable », indique Richard. Il a cherché à savoir si elle est retournée à Candos, mais personne n’a été incapable de lui donner une réponse valable. C’est alors que ses proches et lui décident d’aller à Candos. Sur place, ils se rendent dans les deux chambres où Andréa se trouvait quand elle a été admise pour la première fois, mais elle n'y était pas.
Les services sociaux sur le point d’être alertés
C’est alors que les infirmières leur conseillent de s’enquérir auprès des « isolation wards » où sont placés les patients atteints de la Covid-19 ou en phase de récupération. Après plus d’une demi-heure de recherche, l’octogénaire est toujours introuvable. « Nous avons sollicité l’aide du bureau d’information de l’hôpital. On pensait que quelqu’un allait pouvoir retrouver son nom dans la base de données des patients admis. À notre grande surprise, on nous a fait comprendre clairement qu’il n’existe pas de base de données ! Nous étions tous consternés. Aucun de ces deux hôpitaux n’était en mesure de me dire où se trouvait ma mère », raconte Richard. Sans aucun recours, il décide d’avertir d’autres membres de sa famille, dont ses frères et son beau-frère. « Je leur ai demandé de faire appel à leurs relations pour retrouver ma mère », explique-t-il. Entre-temps, une déposition est consignée au poste de police de l’hôpital Victoria pour signaler la disparition d’Andréa Laurent.
Après plusieurs heures d’angoisse, la chance a enfin tourné en faveur de Richard. « Mon beau-frère, dont une nièce travaille à Candos, nous a appris que ma mère était dans la salle 16 », relate-t-il. C’est là qu’ils ont appris que la patiente a été transférée de l’hôpital ENT vers celui de Candos depuis une semaine. « Pire encore, une infirmière m'a expliqué que l’hôpital s’apprêtait à contacter les services sociaux pour signaler la présence de ma mère, car elle n’avait aucun dossier à son nom. C’est pour cela qu’aucun personnel médical n’a été en mesure de nous contacter », relate Richard. Exaspéré par la situation, il dit ne pas comprendre comment l’hôpital ENT a fait preuve d’une telle négligence envers une personne âgée qui ne dispose plus de toutes ses facultés.
Faute grave commise par le personnel de l’hôpital ENT
Selon les informations obtenues par le Défi Plus auprès de l’hôpital ENT, le dossier d’Andréa Laurent aurait été égaré. C’est la raison pour laquelle, le personnel n’a pas prévenu les membres de la famille de la patiente de son transfert. Or le protocole exige que la famille doive être absolument informée, surtout quand c'est une personne âgée qui souffre déjà d’autres complications. « Il est clair que le personnel en poste le jour du transfert a fauté », nous a déclaré un cadre de cet établissement de soins.
En plusieurs occasions, nous avons tenté de rentrer en contact avec la direction de l’hôpital ENT, mais en vain. Toutefois, selon des sources autorisées qui ont accepté de parler sous le couvert de l’anonymat, on nous a fait comprendre qu’il s’agit bel et bien d’une faute grave.
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