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À l’hôpital Dr A.G Jeetoo : admis pour une égratignure, il meurt d’une septicémie

Après 43 jours à l’hôpital, Jacques Police est mort d’une septicémie le 15 novembre. Cet habitant de Ste-Croix avait été admis à l’établissement Dr A.G. Jeetoo pour une égratignure au pied droit. Ses proches crient à la négligence médicale. Deux plaintes ont été déposées auprès du surintendant et du médecin traitant de l’hôpital.

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Fac-similé de la plainte déposée auprès du médecin traitant du sexagénaire.

C’est le 28 septembre que Jacques Police s’est égratigné le gros orteil du pied droit. Le lendemain, cet homme de 69 ans est conduit au dispensaire de la localité. On le renvoie alors vers l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour des soins appropriés. Après un examen poussé, le sexagénaire est admis en salle 2/3. Dans la nuit du 29 au 30 septembre, le vieil homme est conduit au bloc opératoire pour une intervention. Mais il est renvoyé chez lui le lendemain. 

Deux jours après, l’épouse de Jacques se rend à l’hôpital pour rencontrer son médecin traitant. On la prie de revenir le 5 octobre, car lui dit-on, le dossier de son époux « est introuvable ». « Le 5 octobre, ma mère s’est rendue à l’hôpital, mais le dossier de mon père demeurait introuvable. On lui a dit de revenir le 19 octobre. Entre-temps, au dispensaire, on a refusé de faire le pansement de mon père », relate Cindy, la fille de la victime.

Le 6 octobre, Jacques Police est de nouveau admis à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Durant la nuit, loin des regards des infirmiers, le vieil homme fait une chute dans le couloir de la salle. Le 10 octobre, son épouse signe un document autorisant l’amputation du gros orteil du pied droit de son époux.

À la suite de cette amputation, l’état de santé du vieil homme se détériore davantage. Le médecin impute cette détérioration à « un trou profond causé au pied affecté ». Il envisage une autre amputation le 17 octobre. Toutefois, cette intervention sera reportée : Jacques Police est dans un état second. Il aura besoin d’une transfusion sanguine.

Un trou profond

« Le mercredi 19 octobre, des patients nous ont expliqué que c’est mon père lui-même qui aurait signé les documents autorisant son opération. Les membres de la famille n’ont pas été informés de cette situation : l’état de mon père s’est gravement détérioré et voilà qu’on annonce une autre amputation, cette fois au niveau de la jambe », explique Cindy avec amertume.

Cindy recherche l’avis d’un médecin du privé. Le mardi 25 octobre, Jacques Police est vu par le Dr Dehouxet. C’est alors que la famille découvre avec stupeur l’état de son pied : il y a un trou profond, la blessure atteint l’os (NdlR : les clichés remis par les proches sont impubliables). La famille est priée de revenir le 28 octobre avec un dossier complet du patient.
Entre-temps, une plainte a été consignée le 27 octobre auprès du surintendant de l’hôpital Dr A.G Jeetoo, et une autre plainte déposée auprès du médecin traitant de Jacques Police.

État comateux

Le 31 octobre, un nouveau médecin entre en jeu. C’est lui qui pratiquera l’intervention. Le 3 novembre, Jacques subit une amputation au niveau de la jambe. Il est alors admis à l’unité des soins intensifs. Il sombre dans un état comateux et ne reconnaît plus ses proches.

Le 12 novembre, le sexagénaire est conduit en salle. Dans la nuit du 12 au 13 novembre, son état de santé se détériore encore. Il est de nouveau transféré vers l’unité des soins intensifs. Et ce qui était redouté par la famille arriva : Jacques Police rend son dernier soupir sur son lit d’hôpital. Il est alors 1 heure du matin.

Depuis le vendredi 9 décembre, le Défi Quotidien a formulé une requête au ministère de la Santé pour en savoir plus sur le cas de Jacques Police. À l’heure où nous mettions sous presse, aucune réponse ne nous est parvenue. « Pena repons », laisse-t-on entendre dans les couloirs du ministère.

 

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