Live News

À l’hôpital de Mahébourg : au lieu de gouttes pour les yeux, on lui a remis une injection contre le cancer

Premautee Ramphul suit un traitement pour les yeux. Ce médicament est utilisé dans le traitement du cancer.

La famille de Premautee Ramphul est toujours sous le choc. Si un neveu n’avait pas remarqué que les médicaments de sa tante étaient différents, ses yeux auraient pu être endommagés pour toujours. Au lieu de gouttes pour les yeux, à la pharmacie de l’hôpital, on lui a remis un médicament pour traiter le cancer. 

Publicité

C’est une négligence médicale qui aurait pu avoir de graves conséquences pour Premautee Ramphul, 65 ans, confie sa nièce, Ashny Gunputh. Cette dernière dit ne pas comprendre jusqu’à l’heure comment on a donné à sa tante une injection utilisée dans le traitement du cancer à la place des gouttes pour les yeux. Cet incident s’est déroulé le dimanche 18 septembre dernier à l’hôpital de Mahébourg. « Y’a-t-il un problème avec les étiquettes ? Est-ce que les préposés à la pharmacie ne savent pas quels sont les médicaments à donner aux patients ? », s’interroge la jeune femme. 

Sa tante, dit-elle, a des problèmes de vue. « Quelques années de cela, elle a été opérée de cataracte. Malgré tout, elle continue à souffrir de tension oculaire. Si elle ne suit pas son traitement correctement, cela provoque des saignements aux yeux. Pour éviter cela, elle va à ses rendez-vous à l’hôpital de Moka régulièrement. De plus, chaque deux semaines, il faut aller récupérer des gouttes à l’hôpital de Mahébourg », explique-t-elle. « Ma tante habite chez sa sœur aînée, une septuagénaire qui a aussi des soucis de santé. Au vu de ses problèmes de vue, c’est un cousin qui va prendre ses médicaments à l’hôpital. Le dimanche 18 septembre, il les a récupérés vers 14h30, puis il les a donnés à notre tante », indique Ashny Gunputh. 

Gouttes différentes

Toutefois, le lendemain, il informe sa cousine que les gouttes pour les yeux étaient différentes des précédentes. « Je lui ai alors dit que j’allais m’enquérir, mais pris par le travail et une séance de prières, j’ai dû attendre jusqu’à mercredi pour me rendre chez ma tante. Cette dernière, qui n’arrivait pas à mettre les gouttes dans ses yeux, s’est rendue à une pharmacie de la région  où on lui a informé qu’il s’agissait en fait d’une injection. Elle m’a appelé pour m’informer de la situation », ajoute notre interlocutrice. 

Une fois chez sa tante, elle a examiné attentivement l’étiquette du médicament sur laquelle il était écrit « Eye drop » avec des consignes stipulant qu’il fallait mettre une goutte dans les yeux chaque soir. « J’ai pris le médicament et je me suis rendue à l’hôpital. Quand je l’ai montré à un préposé à la pharmacie, ce dernier a appelé ses deux collègues. L’un d’eux a paniqué en voyant le médicament. Il a voulu savoir comment je me le suis procuré. Il a voulu le récupérer avec moi, mais je lui ai dit qu’il ne pouvait pas le faire et qu’il y avait des caméras », indique Ashny Gunputh. Cette dernière a eu la présence d’esprit de vérifier sur internet. « Et c’est là que j’ai vu, à ma grande stupéfaction, qu’il s’agissait d’une injection pour le cancer qui est prescrit uniquement par un médecin. Ma tante aurait certainement perdu complètement la vue si elle l’avait utilisé », s’indigne-t-elle.

Le même jour, elle a voulu porter plainte auprès du surintendant de l’hôpital de Mahébourg. « On a refusé d’enregistrer ma plainte et j’ai dû hausser le ton. On a essayé de me dire que celui qui avait donné le médicament avait une famille à nourrir. Toutefois, je ne suis pas d’accord.  On va à l’hôpital pour recevoir des soins et non mettre sa vie en danger. Finalement, le surintendant a dit que ce genre d’erreur n’allait pas être toléré et il a enregistré ma plainte pour négligence médicale », poursuit-elle. 

Après cet incident, Ashny Gunputh a l’impression que ce type de cas est récurrent et que la plupart du temps, les officiers responsables tentent de dissimuler les erreurs. « Je leur ai dit que je ne comprenais pas comment une telle erreur a pu être commise. Puis, j’ai fait remarquer que de tels incidents n’arrivent pas dans les cliniques privées et des employés ont rétorqué que leurs services sont payants. Mais à l’hôpital aussi, ils ont un salaire, ils ne travaillent pas gratuitement », fait-elle ressortir. Quelques jours plus tard, elle s’est rendue à l’hôpital pour récupérer d’autres médicaments pour sa tante et on l’a informé que le préposé qui a fauté a été transféré. « Il ne s’agit pas de le transférer. Il faut que cette erreur ne se répète pas et des sanctions doivent être prises », espère-t-elle. 

Une chose est sûre, Ashny Gunputh ne compte pas lâcher prise. Au cours de la semaine, elle compte se rendre au département Health and Safety du ministère de la Santé pour porter plainte. On a essayé d’avoir la version dudit ministère, mais nos tentatives sont demeurées vaines.
 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !