Navin Ramgoolam est convaincu que Pravind Jugnauth panique. Selon lui, le branle-bas de combat dans le camp du MSM prouve une chose : « Ils ont peur de moi. Mon meilleur agent est Pravind Jugnauth. » C’est ce qu’il a déclaré face à la presse, lors d’une séance de questions-réponses, le mardi 8 octobre 2019. Le leader du PTr a dit qu’il a convoqué une réunion du comité pour ratifier l’alliance PTr/PMSD. Il a annoncé la tenue d’un congrès le dimanche 13 octobre à Valentina/Phœnix. Son premier meeting avec le PMSD aura lieu ce vendredi, à 17 h 30, à Flacq.
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Où en êtes-vous avec votre liste de candidats ?
Elle sera finalisée avant le 22 octobre. Au sein du Parti travailliste (PTr), c’est déjà arrivé qu’on la modifie le jour du Nomination.
Est-ce difficile de dresser cette liste ?
Cela a toujours été difficile. On ne peut pas donner de ticket à tout le monde, car il n’y a que 60 places.
La promesse de quatre investitures au Mouvement Patriotique (MP) tient-elle toujours ?
On va voir.
Qu’en est-il du parti de Jean-Claude Barbier ?
Si je ne me trompe pas , l’affaire est en cour.
Où comptez-vous vous présenter ?
Je vais faire un tirage au sort tout à l’heure. Je pense qu’il y a plusieurs circonscriptions dans lesquelles je peux être candidat. Certains me disent de venir au no 7 (Piton/Rivière-du-Rempart). D’autres me demandent de venir au no 9 (Flacq/Bon-Accueil). C’est fort possible que je parte au no 10 (Montagne-Blanche/GRSE), mais rien n’est finalisé. La circonscription no 5 (Pamplemousses/Triolet) restera toujours une option.
Que pensez-vous du court délai entre la dissolution du Parlement et la tenue des élections générales ?
Cela a déjà été fait dans le passé. Mais c’est clair que Pravind Jugnauth panique. Trouvez-vous normal d’organiser des élections générales à une période où de nombreux élèves prennent part à des examens. Li foupamal avek bann zelev la.
Appréhendez-vous des coups bas durant la campagne ?
J’ai entendu dire qu’ils feront des vidéos et des photos. Toutes ces choses ont été manipulées par des Israéliens. J’ai entendu dire qu’une autre équipe viendra bientôt. Ils feront ce qu’ils veulent. Qu’est-ce que cela prouve ? Cela prouve qu’ils ont peur de moi. Mon meilleur agent est Pravind Jugnauth.
Certains comptes Facebook ont été supprimés car l’administrateur du réseau social les a informés qu’ils constituent une menace pour le pays…
Si c’est à l’instigation du gouvernement, c’est très grave. J’ai déjà été Premier ministre. Il y avait plusieurs attaques contre moi, mais je n’ai jamais fait supprimer des comptes Facebook. Un jour il y avait une panne générale de quelques heures. On n’a jamais donné d’instructions.
Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) dit avoir obtenu 20 % d’investitures et 20 % de nominations éventuelles. Est-ce exact ?
On a travaillé pendant longtemps avec le PMSD. Il n’a jamais été question de pourcentage. C’est une question de confiance.
Le PMSD aurait aussi demandé le ministère des Finances…
Cette prérogative revient au Premier ministre. N’oubliez pas que Xavier-Luc Duval a déjà occupé le portefeuille des Finances.
On parle d’un froid entre vous et Shakeel Mohamed. Qu’en est-il exactement ?
Le Mouvement socialiste militant (MSM) est réputé pour inventer de fausses nouvelles. Pas plus tard que lundi j’ai parlé à Shakeel Mohamed avant la tenue de son congrès. Il y aura des rumeurs tous les jours. Je me rappelle bien de l’élection partielle de Xavier-Luc Duval en 1999 à Beau-Bassin/Petite-Rivière. Il est venu me voir un matin, m’invitant à marcher avec lui sur la route, car nos adversaires avaient dit qu’on s’était disputé. Maintenant le MSM va faner de l’argent et des rumeurs. Il y aura des fake news et fake videos. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. C’est notre alliance qui remportera les élections. Dans un mois, vous aurez les résultats.
Parlant de cette alliance, vous avez tout le temps dit que vous irez seul aux élections. Pourquoi ce revirement ?
When circumstances change, I change. On est dans une situation où le MSM a fait du poaching chez le MMM. Dans cette situation, on a décidé de contracter une alliance.
Êtes-vous à l’aise, car le PMSD s’était séparé de vous en 2014 ?
Le PMSD ne nous n’a jamais laissé tomber. On a travaillé ensemble pendant plusieurs années. En 2014, quand j’ai contracté une alliance avec le MMM, Xavier-Luc Duval est venu me voir dans mon bureau. On s’est séparé en toute amitié. Il m’a dit que si je faisais une alliance avec le MMM, il n’aurait pas de place. Il m’avait assuré qu’on resterait en bons termes.
Avez-vous déjà choisi un nom pour cette alliance ?
Oui. Mais on doit consulter d’autres personnes.
Le MSM n’a pas octroyé de tickets à plusieurs députés. Comment l’interprétez-vous ?
Ce sont des gens que Pravind Jugnauth a tolérés et qui ont donné de l’argent. Maintenant à l’approche des élections, il veut se présenter comme « Mr Clean » alors qu’il ne l’est pas.
Il y a des candidats MSM qui ont été éclaboussés par des scandales et qui n’ont pas reçu de tickets. Seront-ils ensuite nommés sur des conseils de direction d’organismes parapublics ?
C’est sûr. Il a promis de nommer certains présidents et vice-présidents. À d’autres encore il a promis des postes d’ambassadeurs. Toutes ces personnes qu’il a tolérées, il leur a demandé de rester tranquilles.
La décision d’Alan Ganoo de s’allier au MSM vous surprend-elle ?
Effectivement. Une personne dit une chose le matin et une autre l’après-midi. Maintenant demandez-vous ce qui a pu bien se passer entre ces deux déclarations.
Alan Ganoo a dit qu’il voulait se rallier au MSM depuis longtemps ?
Alors pourquoi m’a-t-il rencontré à plusieurs reprises, et ce en compagnie de Tania Diolle. On n’avait rien finalisé. On voulait de nouveaux candidats et des femmes. Il y a le Give and Take.
Est-ce que le Premier ministre vous a pris de court en annonçant le Nomination Day et la date des élections ?
Depuis plus d’une année je dis à ceux de mon entourage que les élections auront lieu en novembre. Je ne suis pas un ojha. On ne savait pas la date. Il a clairement paniqué. C’est pour cela qu’il a tout fait rapidement. Il a porté de fausses accusations contre moi. Dix charges ont été rayées. Au moins ils n’ont pas touché au judiciaire. Il a manipulé plusieurs institutions. Trouvez-vous normal qu’un parti politique place ses proches au sein de l’Electoral Supervisory Commission ? C’est impensable. Cela n’existe pas dans aucune démocratie.
Pensez-vous que ce soit par exprès que les élections auront lieu avant le 15 novembre, date de votre prochaine comparution en cour ?
Je pense que cela a été un facteur dans son calcul.
Êtes-vous confiant pour le 15 novembre ?
Mes hommes de loi ont soulevé un point technique. On ne peut accuser quelqu’un quand l’acte d’accusation n’est pas claire. Si je vous dis que vous avez tué quelqu’un, vous devez me demander quand et comment. En ce moment, ils ne peuvent pas me dire.
Le fait que les candidats soient obligés de déclarer leur appartenance ethnique ne posera-t-il pas problème, compte tenu de la plainte constitutionnelle de Rezistans ek Alternativ ?
Nous avions apporté un amendement constitutionnel. Ce que ce parti demandait c’est de laisser le soin à la cour de trancher. Les membres de Rezistans ek Alternativ ont cru en la parole d’un menteur. Il avait dit qu’il viendrait avec les élections villageoises et la partielle à Piton/Rivière-du-Rempart.
Pensez-vous pouvoir remporter une confortable victoire ?
Je suis très confiant d’une victoire. On est sur le terrain. Je crois dans la proximité. J’ai tenu des réunions dans plusieurs régions. Depuis 2015 on tient des congrès et des meetings. Plus vite on remporte les élections, plus vite on sera délivré de ces personnes qui détruisent le pays.
Poursuivrez-vous le projet du métro ?
On viendra bientôt avec notre programme. On a beaucoup travaillé dessus. On a eu plusieurs suggestions. On le peaufine. Puis on le présentera.
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