Economie

L’exportation ne se relèvera pas cette année

Déjà fortement en baisse en 2016 par rapport à 2015, l’exportation domestique reculera davantage en 2017 selon les analystes, d'autant que la stratégie nationale d’exportation leur paraît peu stimulante.

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1. Comment voyez-vous l'alliance gouvernementale ?

Gouvernement instable et fragile

Neuf sondés sur dix observent que l'alliance gouvernementale est instable, voire fragile. « This has become evident given the recent problems of Muvman Liberater », persifle un analyste. Et un autre de préciser : « Le nouveau scandale Vijaya Sumputh démontre la fébrilité qui règne au niveau de la coalition gouvernementale ». Cependant, « ML would not rock the boat and is more likely to accept everything ». On ne voit personne « leaving a lucrative job. They will swallow their pride and make the most of it until the next elections. » Reste qu’il existe « too many scandals, too many stories, and nothing is transparent » de la part d’un gouvernement « très imprévisible » qui « manque de leadership ».

2. La stratégie nationale d'exportation vous paraît...

Une stratégie qui n’impressionne pas

La National Export Strategy, élaborée par le ministère de l'Industrie en collaboration avec Enterprise Mauritius et l’International Trade Centre, n’impressionne pas la grande majorité des analystes qui la trouvent peu stimulante. C’est du « old wine in new bottle », et c’est comme « Vision 2030 – lots of gas and no action ». En effet, « it is a government of plans and programmes ». Il doit plutôt « walk the talk », sachant que « we are poor at implementation ». Jusqu’ici, « actions have been very few in the past two years », et « the results from Enterprise Mauritius have shown rather moderate outcomes ». Il faut savoir que « the only way to achieve a decent market share proportional to our capacity is by increasing productivity and by investing in the latest technologies ».

3. Selon vous, la valeur de l'exportation domestique en 2017, par rapport à 2016, va...

L’exportation glisse sur une pente

D'après Statistics Mauritius, l'exportation domestique a baissé de Rs 3 milliards (-5,2 %) en 2016 par rapport à 2015. Elle va encore diminuer en 2017, selon 63 % des personnes interrogées. Pour un économiste, « le Brexit, la perte de compétitivité, la bureaucratie et l’absence de réformes auront un impact négatif sur nos exportations ». De plus, « the scattered actions of the government do not contribute towards growth and export promotion ». Les exportateurs ne sont pas en reste, car « our exports are not carrying enough value added, meaning the often cited moving up the value chain is only a slogan ». Au vu de la faible performance économique de l’Europe, nous aurions dû diversifier vers les marchés asiatiques depuis longtemps.

4. D'après vous, un protectionnisme commercial à Maurice est susceptible de...

DÉTRUIRE des emplois 43%
PRÉSERVER des emplois 47%
CRÉER des emplois 10%

Le protectionnisme ne crée pas d’emplois

Neuf sondés sur dix sont d'avis qu'un protectionnisme commercial, que réclament des industriels mauriciens, ne favorise pas la création d'emplois. Il peut toutefois préserver des emplois, du moins dans le court terme, admettent 47 % des répondants. Mais 43 % craignent qu'il détruise des emplois, surtout dans le long terme, en raison d'un « negative income effect ». Une économiste affirme que « very rarely has protectionism proved to give good results », alors que « most countries are finding benefits in opening up ». Du reste, l’île Maurice doit se conformer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce et des arrangements commerciaux régionaux. Ainsi, « we cannot continue to protect inefficient industries, but the best thing to do is to have an enabling environment » qui promeut une production locale de qualité supérieure.

5. Pour vous, le secteur privé crée actuellement...

BEAUCOUP d'emplois 10%
PAS ASSEZ d'emplois 70%
TROP PEU d'emplois 20%

Création insuffisante d’emplois privés

Le taux de chômage officiel est passé de 7,9 % en 2015 à 7,3 % en 2016. La baisse du nombre de chômeurs est due principalement à une réduction de la population active (3 600) et à la création d’emplois publics. De son côté, notent neuf analystes sur dix, le secteur privé ne crée pas assez d’emplois, voire génère trop peu d’emplois actuellement. Et encore que des postes privés soient partiellement financés par l’État dans le cadre du Youth Employment Programme. Ils constituent en fait des sous-emplois. Pour que les entreprises privées créent des emplois durables, elles doivent trouver des compétences qu’elles recherchent, mais il faut aussi « a stable and business-friendly environment, which includes a stable government ». Sinon, « the industry captains will not invest in new enterprises until the next elections ».

6. Comment voyez-vous l'avenir du secteur offshore au regard de la vente de l'IFS et de Cim Global aux étrangers ?

Avenir PROMETTEUR 37%
Avenir DIFFICILE 53%
Avenir SOMBRE 10%

Le secteur offshore au-devant des difficultés

Nos deux plus grandes sociétés de gestion offshore, International Financial Services et Cim Global, ont été vendus, le premier au groupe anglais Sanne pour 127,3 millions de dollars, et le second au groupe européen SGG pour 90,3 millions de dollars. Ces ventes sont vues par 37 % des sondés comme indiquant un avenir prometteur pour notre secteur offshore, car « il y a des opportunités à prendre, mais il faudrait mieux faire connaître le pays comme un centre financier international » qui soit « well integrated in the local economy ». Pour la majorité des répondants toutefois, l’avenir du secteur est difficile parce que « the sale of these entities is perhaps the result of a shrinking offshore market in Mauritius ». Alors que « there is a lack of visibility », un analyste entend dire que « a number of international investors are already packing their bags or considering moving to the United Kingdom which is planning to reduce corporate tax ».

7. Selon vous, le marché indien de l'offshore mauricien, pour la période transitoire d'avril 2017 à mars 2019, sera en...

Une période d’incertitude s’ouvre

Le nouveau traité fiscal entre Maurice et l'Inde est entré en vigueur le 1er avril 2017 avec des clauses transitoires pour deux ans. Pour 73 % des répondants, le marché indien ne va ni croître ni décliner durant cette période, car l'Inde n'aura pas encore tous les droits d'imposition, et « there is still the grandfathering clause ». On anticipe que « any gain in new entities using debt instruments where Mauritius has a comparative advantage will be offset by stagnation in entities using equity instruments ». Mais « if India goes for big infrastructure projects where debt is an attractive financing instrument, the outlook may be positive ». Il demeure que « the revised fiscal treaty is no longer attractive » et « aura un effet destructeur sur le secteur sauf si celui-ci arrive à se diversifier et à trouver d'autres marchés porteurs avant 2019 ».

8. Pour vous, le Métro Express sera, en fin de compte, pour le pays...

Un bénéfice net 23%
Un coût net 57%
Un désastre financier 20%

Le métro plus coûteux que bénéfique

Le Métro Express peut-il générer un bénéfice économique et social net pour le pays ? Trois quarts des sondés ne le pensent pas. D’abord, « the project has wrongly been conceptualised ». Puis, « there is no transparency ». Ensuite, « government has a history of poor planning, and so if the project is not done properly, it has the potential to be a disaster ». Aussi, « it will not work unless civil servants no longer get duty free car facilities, and those driving through Port Louis pay an important toll fee, but such measures will be highly unpopular ». De plus, « it will definitely be a financial burden on the government budget, given the situation of the country ». C’est dire que « the finance could have been used to the benefit of the sector which was traded for it, the offshore sector ».

Enquête réalisée par PluriConseil du 3 au 5 avril 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers.

 

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