
Inculpé le mercredi 24 septembre 2025 devant le tribunal de Port-Louis, l’ancien commissaire de police (CP) Anil Kumarsing Dip, âgé de 64 ans, est maintenu en détention provisoire jusqu’à sa prochaine comparution. La Financial Crimes Commission (FCC) s’est opposée à sa remise en liberté sous caution. Par ailleurs, l’Acting Chief Investigator de l’instance, Raju Naiken, a expliqué l’avancement de l’enquête et révélé que les originaux des bons de paiement (payment vouchers) destinés aux informateurs étaient introuvables.
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«One witness, upon the instruction of the accused (NdlR : Anil Kumarsing Dip), handed over the original documents to Assistant Commissioner of Police (ACP) Dunraz Gangadin, another co-accused in this case. These documents, which are payment vouchers of reward money to informers, have now disappeared », a déclaré l’enquêteur Raju Naiken lors de son interrogatoire par Me Trishul Naga, assisté de Me Ghireesh Bundhoo, avocats de la FCC.
D’emblée, l’enquêteur a précisé que la FCC possède des copies certifiées de ces documents, tout en soulignant que « nous faisons tout notre possible pour retrouver ces documents originaux », qui, selon lui, devraient se trouver dans les locaux des Casernes centrales à Port-Louis.
De plus, il a indiqué que la FCC n’a recueilli la première déclaration de l’ancien CP que le 23 septembre 2025 et que cinq témoins restent à être entendus. Il s’agit d’officiers de police ayant été témoins de « certain happenings » dans le sillage de l’affaire Reward Money. L’Acting Chief Investigator a également précisé que l’ACP Dunraz Gangadin avait été interrogé à ce sujet.
Interrogé par Me Ivan Collendavelloo, Senior Counsel, Raju Naiken a rappelé que l’enquête dans cette affaire a débuté en mars 2025. L’avocat de l’ancien commissaire de police a demandé, devant le tribunal de Port-Louis, la remise en liberté sous caution de son client. Cependant, la FCC s’est opposée à cette demande, citant des risques d’ingérence avec les témoins et de manipulation des preuves.
Ainsi, l’ancien numéro un des Casernes centrales restera en cellule policière jusqu’à sa prochaine comparution, prévue pour le 30 septembre 2025. Anil Kumarsing Dip a retenu les services d’un panel d’avocats, dont Christelle Sohun, Kanen Collenday et Seety Naidoo.
Ce qui lui est reproché
L’ancien commissaire de police Anil Kumarsing Dip fait face à deux accusations provisoires de « public official using his office for gratification » devant le tribunal de Port-Louis. Il est poursuivi en vertu des articles 7(1) et 83 du Prevention of Corruption Act 2002, ainsi que des articles 22 (1) et 145 du Financial Crimes Commission Act 2023.
Les faits reprochés se seraient déroulés sur deux périodes distinctes : de mai 2022 à mars 2024 pour le premier chef d’accusation, et de juin à octobre 2024 pour le second.
Selon la première accusation, Anil Kumarsing Dip aurait approuvé, de manière illégale et systématique, le versement de Reward Money excessif à des informateurs liés à plusieurs unités, notamment de la Police Headquarters Special Striking Team, la Force Crime Intelligence Unit et la Special Supporting Unit Intelligence Cell, pour une somme de Rs 132 269 500.
Concernant la deuxième accusation, pour ces mêmes unités, la somme impliquée est de Rs 66 119 700.
Un regard perçant et sérieux
Vêtu d’un costume noir impeccable, d’une chemise rouge à carreaux, d’une cravate noire et jaune à motifs, Anil Kumarsing Dip se tenait droit, le visage sévère et marqué, ses traits tirés par une tension palpable. Son regard, perçant et implacable, restait figé, dépourvu de la moindre émotion. Aucune expression n’effleurait son visage, ni aucun sourire n’adoucissait ses traits. Il scrutait la salle d’audience avec un regard froid et intense.

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