Live News

L’ex-ASP Roshan Kokil : «Il faut geler le système du Reward Money»

Murvind Beetun et ses invités Roshan Kokil et Khushal Lobine.

L’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Murvind Beetun, le mardi 19 août, sur Radio Plus, a été marquée par un débat animé autour de l’affaire « Reward Money », qui secoue la force policière. Ce scandale met en lumière de graves soupçons de détournements, estimés à au moins Rs 250 millions, et soulève des questions fondamentales sur la transparence et la gestion des fonds au sein de l’institution policière. Pour en débattre, l’ancien assistant-surintendant de police (ASP), Roshan Kokil, et l’avocat parlementaire Khushal Lobine.

Publicité

Roshan Kokil a livré un constat sans détour. Selon lui, la Financial Crimes Commission (FCC) ne pourra mener son enquête à terme que si le système actuel du Reward Money est gelé. « Nous ne parlons pas ici d’un million, mais de plusieurs millions de roupies qui ont transité sur les comptes de nombreuses personnes », a-t-il dit. Pour l’ancien ASP, l’ampleur du scandale exige une rupture immédiate : « Pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise à l’avenir et permettre aux enquêteurs d’avoir une meilleure compréhension des flux financiers, il faut geler le système du Reward Money en lui-même et instaurer un modèle alternatif. »

La solution proposée par Roshan Kokil viserait à remplacer ce dispositif par un système d’allocation spéciale, accordée uniquement aux policiers directement engagés dans la lutte antidrogue. À ses yeux, ce ciblage permettrait non seulement de reconnaître le travail de ceux qui prennent des risques quotidiens dans les enquêtes sur le trafic de stupéfiants, mais aussi de réduire considérablement les risques d’abus et de dérives financières.

De son côté, Khushal Lobine, avocat et leader des Nouveaux Démocrates, a également pointé du doigt les failles d’un système qu’il juge « opaque et dépassé ». Selon lui, il est inconcevable que le Commissaire de police (CP) soit celui qui supervise le décaissement de ces fonds. « Il est temps d’en finir avec ce dispositif et d’approfondir l’enquête en cours », a-t-il déclaré, avant de saluer le travail de la FCC. 

Prête-noms 

L’homme de loi a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance des officiers et du public: « Nous faisons face à un crime financier de plusieurs millions de roupies. Et si l’on regarde au fond de l’affaire, il ne s’agit pas seulement de policiers, mais aussi d’autres maillons qui ont utilisé des prête-noms pour faciliter certaines transactions. »

Khushal Lobine a rappelé qu’il a, à plusieurs reprises, alerté sur les risques liés au système actuel, notamment en matière de blanchiment et de corruption. Pour lui, cette affaire démontre qu’il est urgent de repenser en profondeur la manière dont ces fonds sont attribués et contrôlés. Il a également souligné la responsabilité de l’État dans ce dossier : « Ce gouvernement a montré qu’il pouvait instaurer la démocratie. S’il faut recourir à l’expertise d’étrangers pour le money trail et comprendre les mécanismes financiers derrière cette affaire, il faudra le faire. »
 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !