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Leurs cadavres découverts à Britannia vendredi : le destin brisé de Lakshana, 29 ans, et d’Akshay, 28 ans

C’est dans ce champ de canne que les deux cadavres ont été découverts vendredi après-midi. Akshay Cathan laisse un grand vide autour de lui. Lakshana Nowbuth avait quitté sa maison depuis le 7 juin et n’est jamais rentrée.
  • Le mystère autour de leur mort reste entier

ÀTrou-d’Eau-Douce et Chemin-Grenier, le choc est immense. Lakshana et Akshay, disparus depuis une semaine, ont été retrouvés morts dans un champ de canne à Britannia. Ce double drame laisse leurs proches dans une douleur sans nom et un mystère profond.

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Le village de Trou-d’Eau-Douce est en deuil. Depuis le samedi 7 juin, la famille de Lakshana Nowbuth vivait dans l’angoisse. Ce jour-là, cette jeune femme de 29 ans, fonctionnaire au ministère du Commerce, leur avait dit qu’elle ferait des heures supplémentaires. Elle n’est jamais rentrée. Une semaine plus tard, son corps en décomposition avancée a été retrouvé dans un champ de canne à Camp Payen, Britannia. À quelques mètres de là, les policiers ont ensuite découvert un second cadavre, également en décomposition : celui d’Akshay Cathan, 
28 ans, de Chemin-Grenier. Lui aussi avait disparu le 7 juin. Le mystère autour de leur mort reste entier.

Lakshana, décrite comme une jeune femme discrète, douce et très réservée, ne sortait jamais de son train-train quotidien. Son entourage parle d’une personne droite, effacée, qui se rendait chaque jour au travail à Ébène en quittant la maison dès l’aube. «  À 6 h 10, elle était déjà partie. Quand elle rentrait, elle marchait la tête baissée, allait directement chez elle. Je ne l’ai jamais vue sur son téléphone ni en train de bavarder avec quelqu’un. » Ces mots de son oncle, Rajen Seetohul, traduisent une routine bien ancrée, loin de toute agitation. « Elle ne fréquentait personne. Une fois, elle avait parlé d’un garçon qui s’intéressait à elle, mais elle ne voulait pas de relation », raconte sa famille.

Le samedi 7 juin, rien n’annonçait le drame. «  Elle a dit qu’elle travaillait tard et dimanche aussi. Puis, elle est partie  », raconte son père. Vers 16 heures, ne la voyant pas revenir comme à son habitude, la famille commence à s’inquiéter. La jeune femme ne répond ni aux appels ni aux messages. Ses proches se rendent alors au poste de police pour signaler sa disparition. Grâce à son téléphone, sa dernière position est localisée à Britannia. La police fouille la zone, sans résultat immédiat. Les jours passent, l’attente devient insupportable.

Puis, le vendredi 14 juin, un appel vient briser le silence : le corps d’une femme vient d’être retrouvé dans un champ de canne. Une carte d’identité gît non loin de ses pieds. C’est le frère de Lakshana qui est appelé pour faire l’identification. Ce qu’il découvre ce jour-là dépasse tout ce que la famille avait redouté.

Un champ de canne comme seule réponse

Le même après-midi, les recherches reprennent dans le champ, avec l’aide de la SMF et des chiens renifleurs. À une vingtaine de mètres du corps de Lakshana, un second cadavre est retrouvé. Il s’agit d’Akshay Cathan. Il porte une veste bleu pâle, un pantalon noir, des chaussures vertes. Lui aussi était porté disparu depuis le 7 juin. Sa mère avait rapporté sa disparition à la police le 10 juin.

Akshay est décrit comme un jeune homme au grand cœur, serviable et débrouillard. Une voisine, très émue, parle de lui comme d’un membre de sa famille. « En pleine saison cyclonique, il est venu réparer ma toiture. Il a pris tous les risques. Il savait tout faire, c’était un bosseur. » Elle ajoute, la voix tremblante : « Il ne parlait pas de sa vie privée, il gardait tout pour lui. »

Une tante d’Akshay évoque, quant à elle, un garçon généreux. « Il aidait tout le monde. Même dans les mariages, il s’occupait des gens avant lui-même. » Sa mère, inconsolable, pleure sa perte. « Mo pa konn tifi-la, mo pa konn so figir mem. Me mo zanfan, li pa ti lager ek personn. Li ti res trankil dan lakaz », dit-elle.

L’autopsie de Lakshana a révélé une blessure à l’abdomen causée par une arme blanche. Celle d’Akshay a mis en évidence une plaie par balle, mortelle, au ventre. La balle a traversé son foie. La cause exacte du décès de Lakshana, en revanche, n’a pu être déterminée de manière formelle. Plusieurs objets suspects ont été retrouvés près du corps d’Akshay. Les enquêteurs de la MCIT explorent toutes les pistes, y compris celle d’une relation entre les deux victimes.

Selon les proches de Lakshana, elle n’entretenait pas de relation amoureuse. Mais la double disparition, survenue le même jour, puis la découverte de leurs corps à quelques mètres l’un de l’autre, laisse penser que leurs chemins s’étaient bien croisés. Reste à comprendre dans quelles circonstances, et pourquoi cette rencontre s’est terminée ainsi.

Les policiers poursuivent leur enquête. Ils cherchent à reconstituer les dernières heures des deux jeunes, à savoir où ils se sont rendus, avec qui, et comment ils se sont retrouvés dans ce champ isolé de Camp Payen. L’une des pistes envisagées serait celle d’un guet-apens ou d’un acte prémédité. Mais pour l’instant, rien ne permet de conclure.

Les familles, elles, tentent de faire face. À Trou-d’Eau-Douce comme à Chemin-Grenier, le vide est immense. Deux jeunes vies arrachées brutalement. Deux familles plongées dans l’incompréhension, la douleur, et l’attente de réponses.

 

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