Leur Noël le plus marquant

Retrouvailles personnelles, engagements humanitaires, découvertes culturelles… La période de Noël, au-delà de l’aspect festif, évoque une diversité d’expériences enrichissantes, qui nourrissent l’âme et le cœur. Témoignages de Jean-Marie Caliste, Nishta Goopee et Abhishek Gooransing.

Jean-Marie Caliste : son Noël à Maurice après… 59 ans d’attente

À 67 ans, Jean-Marie Caliste se trouve enfin chez lui, à Maurice, là où il est né, mais qu’il a dû quitter à l’âge de 8 ans. Aujourd’hui, après 59 ans, il réalise un rêve qui a traversé toute sa vie : celui de revenir dans le pays de ses racines et y fêter Noël. 

Ce Noël, Jean-Marie Caliste l’attendait depuis des décennies, et il est aujourd’hui plus qu’heureux de pouvoir vivre cette fête sous les tropiques. L’histoire de ce sexagénaire est marquée par une série de séparations et de quête de soi. Né à Maurice, il a été adopté à un très jeune âge. « Ma mère ne m’a pas déclaré. C’est avec mon père et ma belle-mère que je suis parti en France à l’âge de 8 ans », raconte-t-il. 

Cette adoption a marqué un tournant dans sa vie. Bien qu’il ait grandi dans une famille aimante en France, il a toujours ressenti un vide, un manque de ses racines, de son identité mauricienne. « Je savais que j’étais originaire de Maurice, mais tout ce que je connaissais, c’était la France », explique Jean-Marie.

Bien qu’il ait été élevé dans l’Hexagone, et éduqué dans une culture française, Jean-Marie Caliste n’a jamais oublié son île d’origine. « Je revenais chaque année en vacances depuis 2003, mais ce n’était jamais assez. Je savais que Maurice était ma maison, mais je ne pouvais y vivre », dit-il.

Après avoir pris sa retraite en France, il décide enfin de faire le grand saut. « Je n’avais plus rien à perdre, et tout à gagner. Je voulais revenir définitivement, finir mes jours à Maurice. Ma femme et moi en parlions depuis longtemps. On avait tout prévu, mais la vie en a décidé autrement », confie-t-il. Leur projet a été retardé par la pandémie de COVID-19, mais aussi par la maladie de son épouse, qui est décédée en septembre dernier. Un coup dur pour Jean-Marie Caliste, mais qu’il surmonte avec courage. « C’était notre rêve à deux, et même si je suis désormais seul, je suis resté fidèle à ce rêve. C’était un projet que je devais réaliser », explique-t-il. 

C’est ainsi qu’en février dernier, Jean-Marie Caliste a posé ses bagages à Maurice. Avec le soutien de son cousin Clifford, il s’est s’installé à Péreybère. Clifford lui a trouvé un appartement, et il lui a présenté des amis qui l’aident à s’adapter à son nouveau mode de vie. « Au début, c’était étrange, perturbant. La beauté de l’île me frappait, mais la vie ici est tellement différente de la France. Mais petit à petit, j’ai compris le rythme de l’île, la manière de vivre des Mauriciens. Ils sont si accueillants, toujours prêts à vous aider », sourit Jean-Marie Caliste. 

Les premiers mois de Jean-Marie Caliste à Maurice sont une période d’adaptation. « Tout est différent ici. Il y a une chaleur humaine incroyable, mais parfois un peu déstabilisante. Les gens vous abordent dans la rue, ils vous demandent où vous allez, s’ils peuvent vous aider. Ça m’a un peu perturbé au début, mais je me suis vite rendu compte que c’était normal ici. C’est juste comme ça qu’on vit à Maurice », dit-il.

Il évoque la chaleur et l’amabilité des Mauriciens, qui ont facilité son adaptation. « J’ai eu de la chance de rencontrer les bonnes personnes, des amis qui m’ont guidé, montré les endroits où il fallait aller, et comment s’intégrer à la vie locale », poursuit-il. 

Le Noël de tous les rêves

Peu à peu, Jean-Marie Caliste s’est senti chez lui. « Le climat, la mer, la nature... tout ça m’a apaisé. C’est comme un retour à la maison. » Ce Noël 2024 est un événement particulier pour lui. Après 59 ans d’attente, il s’apprête enfin à célébrer les fêtes de fin d’année sur l’île qu’il a toujours aimée, mais où il n’a jamais vécu.

« C’est un Noël que j’ai attendu toute ma vie », avoue-t-il, avec émotion. « Je n’ai jamais eu de Noël ici depuis que je suis parti à l’âge de 8 ans, et ce premier Noël à Maurice est un cadeau pour moi. » Jean-Marie Caliste a déjà décoré son appartement avec un sapin artificiel et quelques guirlandes, et il a commencé à acheter des cadeaux pour ses nouveaux amis. « C’est un Noël particulier, très différent de ceux que j’ai connus en France. Mais c’est ici que je voulais être, et c’est ici que je suis. »

Pour lui, ce Noël marque non seulement le début d’une nouvelle vie, mais aussi l’accomplissement d’un rêve qui le poursuivait depuis son enfance. « Mon cœur est toujours resté à Maurice, même si la France m’a offert une autre vie. Aujourd’hui, je suis de retour chez moi, dans ma terre natale. C’est tout ce qui compte », déclare-t-il. 

Jean-Marie n’a pas perdu de temps pour se réinventer à Maurice. En plus de ses activités quotidiennes, il a exploré les richesses de l’île : plongée sous-marine, snorkeling, promenades à vélo… Il s’implique également dans des activités de bénévolat, notamment en soutenant des enfants à Cap-Malheureux, dans leurs études. « C’est une belle manière de donner en retour ce que j’ai reçu. J’aime me sentir utile. Je me sens bien ici. » Et, fidèle à sa passion pour la musique, il a repris sa guitare et donne des cours aux enfants intéressés. 

Jean-Marie Caliste a également renoué avec sa famille mauricienne. Il est en contact avec les enfants de son frère, qu’il n’a jamais connu en raison de son décès prématuré. « Je regrette de ne pas avoir connu mon frère. Quand j’ai voulu venir à sa rencontre, il est décédé », regrette-t-il.

Le retour aux racines

À 67 ans, Jean-Marie Caliste est serein. « Je ne regrette rien. Mon cœur est ici, et je suis heureux de pouvoir enfin vivre ma vie à Maurice. Je n’ai jamais voulu être naturalisé français, c’était simplement un statut administratif. Mais mon vrai pays, c’est Maurice », affirme-t-il. 

Pour Jean-Marie Caliste, ce premier Noël à Maurice n’est pas qu’un simple événement familial ou festif. C’est l’aboutissement d’un voyage intérieur, un retour à l’essentiel, un cadeau qu’il s’est offert après une vie de séparation. Il vit désormais sa vie, pleinement, dans le pays qu’il n’a jamais cessé d’aimer.

Abhishek Gooransing : le Père Noël des enfants défavorisés

Abhishek Gooransing est un entrepreneur à la tête d’un portefeuille d’entreprises diversifiées : DGH7 Events, TomorrowIsland Music Festival, Hitman Security, et Paysagiste De L’Ile Maurice. Mais au-delà de son rôle de dirigeant, il se distingue par son engagement humanitaire et son profond amour pour les enfants, particulièrement durant la période de Noël.

« Pour moi, la magie de Noël est tout simplement incroyable. Depuis que nous sommes enfants, nous avons grandi avec l’image du Père Noël, et cet esprit est gravé dans mon cœur », explique Abhishek Gooransing. Sa passion pour Noël transcende les festivités personnelles. Les enfants « sont [sa] vie » et il estime que chaque enfant mérite de recevoir un cadeau et un bon repas pendant cette période festive.

C’est ainsi que le lundi 23 décembre, Abhishek Gooransing et son équipe ont organisé la troisième édition de « Noël pour tous les enfants », un événement devenu un véritable rendez-vous de solidarité. Lors de cette journée spéciale, plus de 500 enfants défavorisés ont eu la chance de recevoir un cadeau, de savourer un repas chaud et de participer à des activités ludiques. Parmi les animations proposées : matchs de football, chaises musicales et bien d’autres surprises qui ont ravi les plus jeunes. « Cette journée est un moyen pour nous de rendre la magie de Noël accessible à tous, particulièrement à ceux qui n’ont pas les moyens de célébrer cette fête comme il se doit », fait comprendre Abhishek Gooransing. 

Cela fait près de huit ans qu’Abhishek Gooransing et son équipe se consacrent à des actions caritatives pour offrir un Noël heureux à ceux qui en ont besoin. « Pendant la crise de la COVID-19, nous avons apporté notre soutien aux Mauriciens en difficulté, venant en aide à plus de 12 000 familles grâce à la générosité collective », fait-il ressortir. « Nous avons organisé des collectes pour acheter des cadeaux pour les enfants, fourni des repas chauds aux sans-abri et soutenu les personnes âgées dans les maisons de retraite », rappelle-t-il. Abhishek Gooransing n’a pas oublié les victimes des catastrophes naturelles qui frappent parfois l’île. « Lors des inondations, nous avons apporté notre aide en fournissant des vivres et des articles de première nécessité », ajoute-t-il, en soulignant l’importance de l’entraide dans une société soudée.