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Lettre ouverte au PM – Pension de vieillesse : Bodha plaide pour le maintien du seuil à 60 ans

Dans une lettre adressée au Premier ministre Navin Ramgoolam, Nando Bodha, ancien ministre et leader du Rassemblement mauricien (RM), exprime son inquiétude face à la réforme annoncée concernant l’âge d’éligibilité à la pension de vieillesse, actuellement fixé à 60 ans. 

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« Personne n’a le mandat pour mettre fin à un tel système de manière brutale, d’autant plus que vous aviez promis le contraire », a écrit Nando Bodha. 

Et d’ajouter que « ce seuil n’est pas un simple chiffre administratif. Il constitue depuis des décennies un repère psychologique, un symbole d’équité intergénérationnelle, et la base sur laquelle sont construits les projets de vie de milliers de Mauriciens ». 

Le leader du RM conclut en appelant à une approche fondée sur la justice sociale, le respect des engagements pris, et la cohérence nationale.

Retrouvez ci-dessous l'intégralité de la lettre ouverte de Bodha :

À : L’Honorable Navinchandra Ramgoolam, GCSK, SC, MP

Premier Ministre

Port-Louis

République de Maurice

Objet : Maintien de la pension de vieillesse à 60 ans — Une demande de justice sociale et de cohérence nationale.

Monsieur le Premier Ministre,

Je me permets de vous adresser la présente en mon nom propre, mais également au nom de nombreuses citoyennes et citoyens inquiets face à la réforme annoncée concernant l’âge d’éligibilité à la pension de vieillesse (Basic Retirement Pension), actuellement fixée à 60 ans.

Personne n’a le mandat pour mettre fin à un tel système de manière brutale, d’autant plus que vous aviez promis le contraire.
 

Ce seuil n’est pas un simple chiffre administratif. Il constitue depuis des décennies un repère psychologique, un symbole d’équité intergénérationnelle, et la base sur laquelle sont construits les projets de vie de milliers de Mauriciens. Reculer cet âge de manière progressive jusqu’à 65 ans revient à bouleverser silencieusement le pacte social qui unit les générations. Une telle réforme mérite non seulement une concertation nationale, mais suppose surtout un mandat démocratique clair, que nul n’a reçu.

Maintenir l’âge de 60 ans comme repère universel pour tous les calculs sociaux : pension de vieillesse, retraites privées, allocations, seuils d’exonération, etc.

La fondation est non négociable pour le peuple mauricien. Vous aviez dit dans le passé ;

Put people first.

Nous ne sommes pas contre l’adaptation du système, mais elle doit être fondée sur l’équité, la justice sociale et la compassion. Voici les fondations à préserver et les pistes à explorer :

Des propositions concrètes et équilibrées

Les possibilités :

  • Droit à la pension à 60 ans pour les métiers pénibles, sans condition supplémentaire. Ceux qui ont exercé des fonctions physiquement éprouvantes doivent accéder à la pension dans les mêmes conditions que tous, mais avec reconnaissance spécifique dans les dispositifs d’accompagnement.
  • Pension pour les femmes au foyer et autres personnes exclues du travail formel, sur la base de critères sociaux (absence de revenus réguliers, prise en charge familiale, etc.).
  • Pension universelle à 60 ans OU possibilité de continuer à travailler volontairement : un choix libre.
  • Suppression ou réduction de la pension de vieillesse pour les personnes bénéficiant déjà d’une pension publique ou privée élevée (à définir selon un seuil raisonnable).
  • Suppression ou réduction de la pension pour les personnes bénéficiant de revenus conséquents (à définir selon un seuil raisonnable)
  • Pension modulée selon les revenus, sans jamais descendre en dessous d’un minimum vital garanti par l’État.
  • Une pension avec un montant modulé pour tous les autres cas.

Propositions à bâtir sur cette base :

C’est la base de tout. Toute modification de ce seuil entraînerait un bouleversement de l’ensemble du système social.

Une politique durable, pas brutale

L’État doit prévoir sur le long terme sans pour autant fragiliser ceux qui arrivent aujourd’hui à l’âge de 60 ans. Le vieillissement de la population n’est pas une surprise. Il doit être anticipé par des réformes structurelles et progressives, mais jamais imposé sans consensus social.

Conclusion

Toucher à la pension de vieillesse à 60 ans sans débat, sans justice, sans vision, c’est briser un pacte entre les générations.

Nous appelons donc à un moratoire immédiat sur toute réforme précipitée, et à l’ouverture d’un grand débat national.

C’est une question qui appelle à la compassion, au bon sens et à la solidarité.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma très haute considération.

Nando Bodha

Rassemblement Mauricien

 

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