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Les tractations se multiplient pour une trêve entre le Hamas et Israël

Une boule de feu éclate après une frappe israélienne sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023, dans le cadre des combats entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas.

Le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh a entamé mercredi en Egypte des discussions sur une nouvelle trêve provisoire dans la guerre avec Israël, parallèlement à des tractations en coulisses, qui permettrait des libérations d'otages et davantage d'aide humanitaire à Gaza.

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Dans la bande de Gaza assiégée, les bombardements aériens israéliens dévastateurs et meurtriers n'ont pas cessé, de même que les combats entre soldats israéliens et combattants palestiniens, alors que la moitié de la population civile souffre de faim extrême ou sévère, selon l'ONU.

Israël a promis de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par le mouvement palestinien sur son sol le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP effectué à partir du dernier bilan israélien. Quelque 250 personnes avaient été en outre prises en otage, dont 129 sont toujours à Gaza, selon Israël.

Plus de deux mois de bombardements israéliens intensifs par air, mer et terre sur Gaza, ont coûté la vie à 19.667 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, d'après un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Avec la poursuite des bombardements et des opérations au sol israéliens, les négociations et les pressions internationales pour obtenir une deuxième trêve se sont multipliées.

Négociée par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis, une pause d'une semaine dans la guerre fin novembre a permis la libération de 105 otages et 240 Palestiniens incarcérés par Israël, de même que l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, soumise à un siège total israélien depuis le 9 octobre.

- "40" otages libérables -

Basé au Qatar, Ismaïl Haniyeh est arrivé mercredi en Egypte, selon le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Les discussions au Caire porteront notamment sur "une trêve provisoire d'une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes", a indiqué une source proche du Hamas à l'AFP.

Seuls des civils seraient libérés et non des militaires pris en otage, a-t-elle précisé, ajoutant que cette trêve serait "susceptible d'être renouvelée".

Néanmoins, un responsable du Hamas parlant sous couvert de l’anonymat a affirmé à l’AFP à Gaza, qu'un "cessez-le-feu total et un retrait de l’armée d’occupation israélienne de Gaza sont un préalable à toute négociation sérieuse pour un échange" d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Avant son départ, M. Haniyeh s'est entretenu à Doha avec le ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir Abdollahian, dont le pays est un allié du Hamas et un ennemi d'Israël.

Selon une source au Jihad islamique qui combat au côté du Hamas, son chef Ziad al-Nakhala, ira également au Caire au début de la semaine prochaine.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué, lors d'une rencontre avec des familles d'otages, avoir récemment envoyé "deux fois le chef du Mossad (le service secret israélien) en Europe pour promouvoir un processus de libération".

Et mercredi, une source proche des pourparlers a affirmé à l'AFP que les "discussions se poursuivent" après "une rencontre constructive plus tôt cette semaine à Varsovie entre le directeur du Mossad (David) Barnea, le Premier ministre qatari (Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani) et le directeur de la CIA (William) Burns".

"L'objectif est de parvenir à un accord sur la libération des otages (...) en échange d'une trêve et de la libération éventuelle de (prisonniers) Palestiniens", a-t-elle ajouté.

- Apres négociations à l'ONU -
Au Conseil de sécurité de l'ONU, d'âpres discussions doivent également se poursuivre mercredi, l'institution ayant été incapable d'adopter depuis lundi une résolution permettant d'accélérer l'acheminement de l'aide à Gaza.

Le vote a déjà été reporté deux fois et les membres cherchent la bonne formule pour éviter un veto des Etats-Unis, principal allié d'Israël. Le texte, qui réclamait initialement une "cessation urgente et durable des hostilités" à Gaza, évoque désormais une "suspension" des combats.

Sur le terrain, la guerre continue de plus belle.

Des sources du gouvernement Hamas ont fait état mercredi de frappes israéliennes à Rafah, Khan Younès (sud), Deir el-Balah (centre) et à Gaza-ville (nord), qui ont fait au moins 11 morts.

L'armée israélienne, qui a perdu 134 hommes depuis le début de l'offensive terrestre le 27 octobre, a fait état de quelque 300 cibles frappées depuis mardi, évoquant un raid mené à Khan Younès sur des centres de contrôle et de commande où étaient stockés des armes et d'où des combattants du Hamas faisaient feu.

Des fusils d'assaut, des munitions, des engins explosifs et une vingtaine d'obus y ont été découverts, selon elle.

La population de la bande de Gaza reste, elle, confrontée à une situation catastrophique. Selon l'ONU, la plupart des hôpitaux sont hors service, 85% de la population, soit 1,9 million de personnes, a dû fuir les bombardements qui ont détruit des quartiers entiers.

- "Faim extrême" -
"Nous avons été réveillés par une énorme explosion", a raconté à l'AFPTV une résidente dans le camp de réfugiés d'Al-Chaboura à Rafah, Samar Abou Luli. "On a réussi par miracle à fuir. Mais où aller? Il n'y a aucun endroit, aucune école, aucune mosquée, aucune clinique, aucun hôpital, tout est détruit".

A l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), de nombreux Palestiniens blessés reçoivent des soins après des frappes nocturnes. Trois corps gisent au sol.

"Un missile est tombé subitement sur notre maison, nous avons retiré des gens des décombres mais d'autres s'y trouvent encore. Toute une famille a été touchée", a dit à l'AFPTV Abed Abou Aisha, son fils dans les bras, tous les deux le visage couvert de poussière et de gouttes de sang.

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU mercredi, la moitié de la population de Gaza souffre de faim extrême ou sévère, et 90% est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière.

Malgré l'entrée de camions d'aides, dont un premier convoi provenant de Jordanie mercredi, les ravitaillements sont très loin de répondre aux besoins.

"Sans l'eau potable, la nourriture et les installations sanitaires que seul un cessez-le-feu humanitaire peut apporter, les décès d'enfants dus à la maladie pourraient dépasser ceux qui ont été tués dans les bombardements", a averti l'Unicef.

© Agence France-Presse

 

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