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Les téléphones portables sur le marché local sont-ils authentiques ?

Smartphones

À la rédaction, on reçoit pratiquement chaque semaine des plaintes concernant des  téléphones portables. N'est-ce pas étrange qu'ils tombent en panne à peine quelques semaines après avoir été achetés ? Quelle est la durée de vie d'un smartphone, censé neuf ?

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« Je me suis vite rendu compte que le téléphone prétendu neuf, n’était pas un original, mais tout simplement une « high copy ». Pour preuve, ce genre de smartphone ne s’allume pas aussi rapidement »

Les cas varient. En avril dernier, Serwan a acheté un téléphone (une marque pas très prisée, il est vrai) chez un commerçant connu à Curepipe. Après quelques mois, il a remarqué que la caméra du cellulaire ne fonctionnait pas. Il est retourné chez le commerçant pour le faire réparer. La caméra a bien fonctionné pendant quelques mois avant de retomber en panne. D'autres problèmes sont venus se greffer au problème initial : l'écouteur ne marchait plus, le téléphone se chauffait trop rapidement et plusieurs  touches ne fonctionnaient plus. De plus, l'appareil s'allumait et s'éteignait de lui-même. Tout ça pour un téléphone neuf.

Un peu plus tôt, en février, Suzanne a acheté un téléphone portable à Rose-Hill. Une marque prisée par les bourses moyennes. Elle l'a payé Rs 5 000 cash. En rentrant chez elle, Suzanne a remarqué que la caméra ne fonctionnait pas. Le comble, c'est qu'elle avait justement acheté le smartphone afin que son mari, qui avait subi une congestion et ne pouvait plus parler, puisse au moins voir via un apps leurs enfants qui sont en France. L'agence de services après-vente a certifié que le smartphone ne pouvait pas être réparé. Sur son rapport remis à Suzanne, il était mentionné : « motherboard faulty. Pending for motherboard. Returned unrepaired ».

Remontons à un cas plus antérieur. En novembre 2015, Niven achète un smartphone de la 6e génération dans un magasin de Chemin-Grenier. L’appareil coûte Rs 33 999, payable en mensualités de Rs 2 833 à travers la facture de téléphone. À peine sept mois plus tard, le jeune homme remarque que la batterie est souvent à plat. Le revendeur lui annonce que le smartphone ne pourra pas être réparé et qu'on lui remettra un autre tout neuf.

Mais quand on lui présente le téléphone « neuf », Niven a des doutes. « Le smartphone n'était pas dans un emballage scellé comme cela doit être pour ce type de téléphones ultrasophistiqués. Je peux dire, par expérience, car j'ai toujours utilisé ce type de smartphones. Je me suis vite rendu compte que le téléphone prétendu neuf n'était pas un original, mais tout simplement une « high copy ». Pour preuve, ce genre de smartphone, ne s'allume pas aussi rapidement. Quelqu'un qui n'avait pas utilisé ce genre de smartphone, ne le saurait pas, mais ce détail ne m'a pas échappé », explique le jeune homme.

Sur l'insistance de Niven, le magasin persiste que le smartphone en question n'est pas une copie – il est envoyé en France pour être réparé. Pour que ses droits de consommateur d'une marque aussi prestigieuse soient respectés, on le prie aussi d'envoyer un e-mail à la maison-mère qui est basée aux États-Unis. Le cas est aussi référé à la Consumers Protection Unit du ministère de la Protection des consommateurs qui le réfère à son tour à l’Anti-Piracy Unit de la police.

La rédaction a demandé à l'Association des consommateurs de l'île Maurice (ACIM) son opinion sur la qualité des téléphones portables présents sur le marché local. Si son secrétaire, Jayen Chellum, reconnaît qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec les commerçants, il souhaite disposer de plus de preuves pour confirmer ses craintes.

Chiffres

395
C’est le nombre de revendeurs de téléphones portables qui ont une licence en bonne et due forme, selon l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA).

493
C’est le nombre recensé de téléphones portables perdus ou volés depuis janvier à juillet 2017, selon la police.

Best sellers

Prakash Aubeeluck, gérant bien connu d’une ‘mobile shop’ du Nord, signale que les trois marques de smartphones les plus prisées à Maurice sont Samsung, iPhone et Huawei.
Le smartphone le plus cher est l’iPhone (256 GB) qui coûte Rs 45 000. Il est suivi de Samsung S8+ (64 GB) dont le prix est de Rs 38 000.

Pour ceux qui n’oseraient même pas rêver d’acheter un téléphone à ces prix, ils peuvent acheter un Logicom pour seulement Rs 499. C’est le téléphone le plus bon marché qu’on peut trouver sur le plan local. Sachez tout de même qu’il est équipé d’une double carte SIM et d’une... caméra.

Quant aux apps le plus souvent utilisés par les Mauriciens, ils sont Facebook, WhatsApp, Viber WeChat et Twitter (contrairement à l’étranger, il reste loin derrière Facebook ici).

Il est bon de savoir que l’iPhone et Samsung disposent d’un fonctionnement intégré qui permet de repérer le téléphone s’il a été volé ou s’est égaré. L’iPhone dispose d’un service qui s’appelle FindMyPhone qui permet à son propriétaire de le localiser grâce à une synchronisation avec Google Maps. Quant à Samsung, il propose le service BackToYou.

Prakash Aubeeluck rappelle que si un téléphone portable a de multiples avantages, il faut aussi faire attention aux désavantages. Par exemple, c’est un gros souci si quelqu’un utilise son téléphone portable pour des transactions bancaires puis oublie de fermer l’apps et égare ou se fait voler le cellulaire.

Quand quelqu’un vole un téléphone, il jettera la carte SIM pour la remplacer par une autre à son nom. Le propriétaire du cellulaire volé peut l’empêcher de l’utiliser en demandant à l’opérateur concerné de le faire bloquer. Mais une fois bloqué, l’opérateur ne pourra plus le débloquer même si le téléphone est restitué à son propriétaire ou qu’il le retrouve. Mais il existe quand même une solution...

Lutte contre le trafic de drogue : les cartes SIM désactivées après le départ des touristes

Les cartes SIM (de l’anglais « Subscriber Identity Module ») utilisées par les touristes seront dorénavant désactivées quand ils quittent le pays. Cela sera possible à travers la connexion des serveurs du Passport and Immigration Office (PIO) à ceux des opérateurs de téléphonie mobile.

Le PIO ne lésine pas sur les moyens pour combattre la criminalité et le trafic de drogue dans le pays. Dans les semaines à venir, les cartes SIM enregistrées sous l’identité des touristes foulant le sol mauricien pourront être désactivées par le PIO car ses serveurs seront connectés aux opérateurs de téléphonie mobile du pays : Emtel, Orange et Chilli.

Passeports

Dans la pratique, explique un officier du PIO, les opérateurs de téléphonie mobile seront appelés à exiger le passeport du touriste quand il procède à l’enregistrement de sa carte SIM. Son numéro de passeport permettra aux officiers du PIO de désactiver sa carte SIM après son départ.

Des pourparlers seraient en cours entre le PIO et les opérateurs de téléphonie mobile en vue de finaliser le partenariat. Le ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation et l’Icta seront également approchés, dans le cadre du projet. Les services de l’immigration sont, par ailleurs, dans l’attente d’une réponse du bureau du Premier ministre (PMO) et du commissaire de police, Mario Nobin.

Trafic de drogue et séjour illégal

« Cette décision a pour objectif de combattre le trafic de drogue à travers l’utilisation des cartes SIM. De nos jours, les cartes SIM utilisées par les touristes restent actives après leur départ du pays. Ces objets tombent bien souvent entre les mains de n’importe qui et ces derniers peuvent facilement causer du tort aux autres, étant donné que l’objet n’est pas enregistré sous leur identité. La désactivation des cartes à puces viendra déjouer le plan des criminels et des autres trafiquants de drogue. Cette devise nous permettra également de savoir si le touriste en question séjourne illégalement dans le pays », déclarent de hauts gradés du Passport and Immigration Office.

Au niveau des Casernes centrales, la cellule de presse confirme la mise en place de cette mesure. « Mais à ce stade, tout est encore en phase embryonnaire… », déclarent les ‘Press officers’. 

28 000 cartes au nom d’une personne

Un Accounts Clerk, Kailash Harkoo, a défrayé la chronique tout récemment quand il a déclaré, devant la Commission d’enquête sur la drogue présidée par Paul Lam Shang Leen, détenir pas moins de 28 000 cartes SIM. Des cartes SIM qu’il a achetées à raison de 200 par semaine pour des raisons professionnelles : il les remettait aux touristes chinois lors de leur séjour ici.

Abordant la question avec Fabien Lefébure, président de l’Association of Inbound Operators Mauritius (AIOM), la rédaction lui a demandé comment compte faire cette association pour régler le problème des SIM cards que chaque tour opérateur est tenu à remettre à ses clients. Ne pense-t-il pas qu’il serait mieux de signaler à Orange, Emtel ou encore Chili de désactiver les cartes SIM quand les clients étrangers rentrent chez eux ?

L’on sait que ces SIM cards restent toujours actives quand elles sont récupérées par quelqu’un d’autre au départ des touristes. Et elles finissent par atterrir entre les mains de n’importe qui. Ainsi, au moins quatre parmi ces cartes qui étaient initialement au nom de l’Accounts Clerk ont servi à communiquer avec des détenus, dont Peroomal Veeren.

Fabien Lefébure a répondu que l’AIOM est consciente de ce problème. « Après ce qui vient de se passer, une nouvelle procédure sera mise en place en ce qui concerne l’opérateur Orange (il ne peut se prononcer pour les deux autres).

Dorénavant, les cartes SIM remises aux touristes ne seront plus au nom d’un individu, mais au nom du tour opérateur qui les fait venir ici. Au départ des touristes, ce sera au tour opérateur de décider ce qu’elle va faire de ces cartes », a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’idéal serait que ces cartes soient automatiquement désactivées quelques jours après le départ des touristes.

Dans sa déposition, l’Accounts Clerk a déclaré qu’il pensait que l’opérateur téléphonique désactiverait les cartes après le départ des touristes. Selon lui, elles devaient supposément être détruites après trois mois.

Soulignons que, jusqu’ici, rien n’est prévu par nos lois en ce qui concerne ces cartes SIM. Les touristes, quand ils partent, peuvent en faire ce qu’ils veulent. Ils peuvent les jeter  ou les offrir à qui ils veulent...

 

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