Les six sœurs Ramnauth toutes détentrices d’un MBA

En guise de reconnaissance pour les sacrifices consentis par leurs parents, les six sœurs Ramnauth se sont donné à fond dans leurs études. Cela n’a pas été de tout repos mais Mita, Pritty, Medha, Ruma, Anuja et Yashna Ramnauth ont cru en leurs rêves. 

«Garson premie lot, tifi deziem lot… lespwar finn tom dan dilo », chantait la ségatière et militante des droits des femmes Micheline Virahsawmy. Et pourtant, pour Jagdish et Anjani Ramnauth, être les parents de six filles est un honneur. « Mon papa dit toujours avec fierté que ses filles sont son premier lot », confie Yashna Ramnauth.

Selon la plus jeune des sœurs Ramnauth, ses parents n’ont jamais fait la discrimination entre filles et fils. « Je les admire car ils ont fait tant de sacrifices pour nous éduquer et faire de nous des femmes indépendantes. Ils ont tout le temps mené une vie simple et intègre. Papa a travaillé dans la fonction publique et il est à la retraite. Maman est femme au foyer », dit-elle.

Pour cette habitante de Quatre-Bornes, qui vit toujours avec ses parents, sa mère « est une femme courageuse et représente l’image de ce que devrait être une femme forte ». Celle dont les cinq sœurs sont toutes mariées, est féministe.

Yashna Ramnauth est la secrétaire d’une association dédiée au bien-être de la gent féminine. « J’encourage et je motive les femmes à être indépendantes. » Une des façons pour y arriver est l’éducation. Elle a eu le choix de partir à l’étranger mais elle a préféré rester auprès des siens. 

Elle travaille actuellement dans le département des ressources humaines d’un organisme parapublic. « Ma soif d’apprendre m’a poussée à décrocher un Master of Business Administration (MBA) à temps partiel. J’ai maintenant l’objectif de terminer mes cours auprès du Chartered Institute of Procurement and Supply. » 

Elle concède que c’était un défi de travailler et d’étudier parallèlement. « Je n’ai pas baissé les bras. J’ai surtout été inspirée par mes sœurs, principalement l’aînée. Elle m’a toujours guidée dans mon développement professionnel. » Il y a 16 ans d’écart entre elle et sa sœur aînée.

« Étant l’aînée de la famille, je devais lutter pour mes études. Mais mes parents étaient déterminés à ce qu’aucune de leurs filles ne manque de rien pour réussir académiquement », fait ressortir Mita Ramnauth. Après son Higher School Certificate, elle a pris de l’emploi pour financer ses études supérieures et soutenir sa famille. Elle s’est spécialisée en Human Resources Management, puis a complété son MBA. 

Foncez. Les échecs ne sont que les pavés de la réussite. En tant que mères, élevez des filles courageuses pour qu’elles soient les leaders de demain»

Mita Ramnauth se concentre actuellement sur son doctorat. « Nous sommes très fières d’être détentrices d’un MBA et d’être des femmes qui travaillent. On n’aurait pas pu accomplir cela sans le soutien de nos parents », avance-t-elle. 

Sarina Ramnauth croit que les Mauriciennes peuvent atteindre des sommets dans leur profession si elles en ont l’opportunité. « Les femmes bénéficient des mêmes chances dans divers secteurs. Je pense aux femmes évoluant dans l’ingénierie et le transport public », dit-elle. 

Pritty Ramnauth est aussi maman. « J’ai complété mon MBA après le mariage. Cela n’a pas été facile car je devais me consacrer à mes deux enfants. Heureusement, mon époux m’a soutenue. » Elle évolue dans la filière informatique dans une organisation parapublique. 

Son parcours lui fait dire qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. « Foncez. Les échecs ne sont que les pavés de la réussite. En tant que mères, élevez des filles courageuses pour qu’elles soient les leaders de demain », partage Pritty Ramnauth. 

En tant que présidente d’une association dédiée aux femmes, Medha Ramnauth contribue aussi à l’autonomisation de la gent féminine. Elle jongle entre ses différents rôles au quotidien. « En tant qu’épouse, j’offre tous les bonheurs et mon soutien à mon époux. Je veille aussi au bien-être de mes deux enfants. Je leur donne tout mon amour et mon affection », dit la troisième fille de la famille Ramnauth. 

Inspirée par ses sœurs Mita et Pritty, Medha Ramnauth a continué ses études supérieures. « Je dois mon intérêt pour le côté académique à mes parents. Même s’ils n’étaient pas très éduqués, ils nous ont toujours encouragées à apprendre et à être indépendantes. Ils sont contents de notre parcours car cela n’a pas été facile pour eux d’élever six filles », fait-elle savoir. 

Élève appliquée, elle a décroché de brillants résultats au HSC. « Ensuite, j’ai choisi de travailler afin d’aider mes parents financièrement. » Elle a achevé son MBA à l’université de Maurice. L’occasion s’est présentée à elle d’être éducatrice au niveau secondaire et chargée de cours à temps partiel dans différentes institutions d’enseignement supérieur. 

« Je suis satisfaite de mon développement personnel. Je suis également fière et contente de dire que mes cinq sœurs ont aussi un MBA. Cela est rare dans une famille », observe-t-elle. 

« Cela me rend fière de dire que je fais partie d’une famille où toutes mes sœurs sont bien qualifiées », renchérit Anuja Ramnauth. Elle est l’avant-dernière des six sœurs. Comme les autres, elle a également travaillé après avoir terminé sa scolarité. Elle a voulu aider ses parents financièrement. 

Anuja Ramnauth a enchaîné avec un MBA à l’Open University of Mauritius après avoir décroché sa licence à l’université de Maurice. Aujourd’hui, elle exerce l’informatique dans le secteur bancaire. Mariée, elle a trois enfants. « Mes parents et mon époux m’ont aidée à accomplir tout ce que j’ai pu. » 
Elle encourage les femmes à donner le meilleur d’elles-mêmes pour atteindre leurs objectifs. « Nous devons nous défendre et défendre les autres femmes », affirme Anuja Ramnauth. 

Yashna Ramnauth, pour sa part, indique qu’il y aura des phases difficiles dans la vie. « Vous ferez face aux défis tout en luttant pour vos droits et vos valeurs. Les gens essaieront de vous décourager et vous aurez envie d’abandonner. Mais ce sera le moment de se lever, d’être plus forte et de ne pas avoir peur d’aller plus loin », conclut-elle.