Les Salines de Yemen : les mystères du sel… à découvrir

Les salines de Tamarin font partie des lieux emblématiques du paysage mauricien. Si la libéralisation de l’importation du sel nuit à la production artisanale, cette dernière ne se laisse pas abattre pour autant. Les Salines de Yemen reprennent des couleurs et se doteront très bientôt d’un circuit balisé où le sel livrera tous ses secrets.

Les Salines de Yemen appartiennent à la famille Maingard, qui œuvre pour sa protection et lutte pour la maintenir en vie. Cela, dans le but de sauvegarder cette tradition et le travail des paludiers qui y exercent, comme leurs parents, depuis plusieurs générations.

Vieux de plus de 100 ans, ces bâtiments et cette tradition fascinent les Mauriciens et les touristes qui veulent immortaliser les salines et les visitent pour s’immerger dans cet univers unique, laisse entendre Pascale Montocchio, Manager des Salines de Yemen. « Pour les habitants, les salines sont le cœur-même de Tamarin. C’est un cachet qui n’appartient qu’à ce petit village et n’existe nulle part ailleurs à travers l’île. Les salines sont la fierté de cette région », affirme-t-elle.

Pour sauver ce patrimoine familial, empreint d’histoire et donner un nouveau souffle aux Salines de Yemen, un circuit est en passe d’être inauguré, afin d’en faire un lieu de détente et de découverte, tout en gardant son authenticité. « Donner la possibilité au public de découvrir les salines dans toute sa splendeur, prendre conscience de sa valeur ancestrale et sentimentale, de son histoire, à travers un circuit balisé, afin de s’imprégner de ce savoir-faire nous semble être un devoir plus qu’une nécessité. Nous travaillons dans ce sens », confie-t-elle.

En effet, si le public connaît uniquement une infime partie des Salines de Yemen, le circuit permettra de découvrir les salines dans son intégralité. « Nous ne pouvons pas dévoiler tout le projet, mais le public sera informé aussitôt que le projet sera terminé », dit-elle.

Technique ancestrale

« Ces salines conservent la tradition de fabrication qui n’est pas une simple affaire. Un travail assidu est abattu pour les “alimenteurs”. Ces derniers sont les deux responsables chargés de veiller perpétuellement à la densité du sel dans l’eau, la distribution de l’eau dans les œillets, etc. Ils sont les magiciens du rendement et de la qualité du sel », explique-t-elle.

Puis viennent les récoltes. Elles sont faites par une petite équipe de femmes et d’hommes qui s’emploient à « casser » le sel pour l’empiler en petits monticules, avant de les transporter dans les magasins.

Ces petits monticules de sel font le bonheur de tous et on ne se lasse jamais de leur beauté. Ces petites collines d’un blanc immaculé scintillent comme des diamants au soleil. Ce travail est coordonné sous l’œil vigilant du contremaître, véritable chef d’orchestre veillant sur chaque note de ses musiciens.