C’est une barre psychologique qui a été franchie fin mars. Les réserves internationales du pays, que gère la Banque de Maurice, ont progressé de quelque 58 millions de dollars. Ce faisant, ces réserves ont franchi le cap des 5 milliards de dollars. Certes, c’est symbolique. Il est tout aussi important quand on tient compte de la taille de notre économie, notre facture d’importations et les risques auxquels le pays fait face.
De Rs 175,85 milliards à fin février 2017, les réserves ont atteint Rs 176,57 milliards, selon le dernier relevé mensuel de la Banque centrale, rendu public sur son site web le vendredi 7 avril. Ce montant a progressé de 10,9 % par rapport au même mois l’année dernière. Et cette somme représente 9,2 mois d’importations pour le pays en se basant sur la valeur des biens et services achetés de l’étranger en 2016.
« Cette hausse est positive. Elle est un signe que la Banque de Maurice a acquis des muscles monétaires pour empêcher toute fluctuation indésirable de la roupie. C’est-à-dire, la Banque centrale pourra intervenir si la roupie se déprécie à une vitesse accélérée ou prend de la valeur, qui ne reflèterait pas la réalité économique du pays », affirme l’économiste Éric Ng. « Accumuler des réserves permettra de répondre à la demande en devises étrangères des banques – s’il y a une pénurie sur le marché – pour permettre aux importateurs de payer leurs factures. »
Selon notre interlocuteur, la Banque de Maurice a accumulé ces réserves en absorbant l’excès de devises prévalant sur le marché, une situation causée par le flux monétaire vers le secteur des services financiers. Il s’agit là d’assurer un certain équilibre dans le taux de change, précise-t-il.
Pour Takesh Luckho, économiste et chercheur chez KMDL Consults Limited, des réserves en croissance sont un filet de protection pour la population dans son ensemble. Si, demain, le pays ne peut pas produire et doit dépendre exclusivement de l’importation, ces réserves seront d’une aide non-négligeable.
« La Banque centrale joue un rôle très important. Sa politique sur l’entrée et la sortie en devises reflète une gestion saine. Qui plus est, on pourrait même dire que sa stratégie d’investissements dans des produits financiers internationaux, toute en étant prudente, génère des surplus », explique Takesh Luckho.
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