Les travaux de l’enquête judiciaire dans le sillage du drame survenu à Grande-Rivière-Sud-Est, le 8 juin 2016, se sont poursuivis, jeudi, devant le tribunal de Flacq. L’émotion était à son comble avec les témoignages de deux policières et de Lovena Mungur, la veuve de la victime Chetalsing Mungur.
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Lovena Mungur est revenue avec peine sur les événements du 8 juin dernier où elle a perdu son époux, le policier Chetalsing Mungur et son bébé de sept mois. Leur embarcation avait chaviré à GRSE et ce drame avait fait deux autres victimes, dont la policière Urmila Mewa et un garçonnet de quatre ans. Les travaux sont présidés par la magistrate Navina Parsuramen.
Selon Lovena Mungur, le jour du drame, ils revenaient de l’île-aux-Cerfs. Il pleuvait et la mer était agitée. Elle essayait de protéger sa fille de trois ans et son bébé de sept mois avec un parapluie.
Si elle admet que quelques passagers avaient consommé de l’alcool, par contre, elle dira que personne ne dansait sur la pirogue, le faisant ainsi chavirer. « Bato la inn verse. Kan linn redrese, monn santi linn akselere apre linn devire. Tou inn pass dan enn fraksion segonn », raconte la jeune femme.
Elle s’est retrouvée sous le bateau avec son bébé dans les bras. Elle a tenté de s’agripper à la pirogue et de pousser son enfant vers la surface pour qu’il respire. Son époux est venu lui demander où était leur fille et il est parti à sa recherche. C’était la dernière fois qu’elle entendait sa voix. Elle dit qu’elle a commencé à crier et à prier avant de perdre connaissance. À son réveil, son bébé avait disparu.
Lovena Mungur dit qu’elle a été informée que les recherches se poursuivaient pour retrouver son mari et son bébé. Entre-temps, sa fille et elle ont été transportées à l’hôpital. Ce n’est qu’après qu’elle a su que son bébé a été retrouvé et qu’il était dans un état critique. Peu de temps après, elle apprendra le décès de son enfant et de son époux. Elle précise qu’elle n’a vu aucun gilet de sauvetage sur la pirogue et personne n’est venu la secourir avant qu’elle ne perde connaissance.
Fausse manœuvre
« C’est après une fausse manœuvre du skipper que le bateau a chaviré », affirme Pooja Shamloll. La policière a perdu son fils, Vagish, âgé de quatre ans, lors de ce drame. La jeune femme affirme que le jour du drame, elle était en arrêt maladie. Elle avait été victime d’un accident deux jours plus tôt. « Monn soufer parski mo kone mo zanfan inn soufer dan delo », dit-elle en sanglots. Elle ajoute avoir réussi à sortir la fille du défunt Chetalsing Mungur hors de l’eau, qu’elle a essayé d’y retourner pour sauver son fils, mais qu’on l’en a empêché. La policière déplore le fait que le skipper n’ait rien fait pour leur venir en aide. Elle dit n’avoir vu aucun élément de la National Coast Guard (NCG) plonger sous la pirogue et à aucun moment, le skipper n’a fait mention des gilets de sauvetage.
Quant à la policière Vaishinee Veerasamy, elle a souligné que c’est après que la pirogue a amorcé un virage qu’elle a chaviré. Elle s’est retrouvée avec Urmila Mewa et Lovena Mungur sous le bateau. La policière ajoute qu’elles y sont restées plus d’une dizaine de minutes. Le témoin avance aussi qu’elle a entendu le policier Mungur parler à sa femme avant de partir à la recherche de sa fille. Elle a ensuite perdu connaissance. Elle ne sait ni comment ni par qui elle a été secourue. Vaishinee Veerasamy a maintenu que ni la NCG, ni le skipper ne leur ont donné des consignes de sécurité avant qu’ils n’embarquent. L’audition des autres témoins est prévue le 6 octobre.
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