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Les regards croisés de Harry Mootoosamy

Âgé d’une cinquantaine d’années, Harry Mootoosamy est l’unique portraitiste de la police. Au-delà, il est également un artiste accompli. Nous sommes allés à sa rencontre.

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Il est l’unique portraitiste au sein de la police. Harry Mootoosamy, qui est également membre du département Photographie des forces de l’ordre, se distingue par son talent à créer avec minutie des portraits-robots, que ce soit avec le tracé fin du crayon ou la précision de l’ordinateur, une compétence de première importance dans son rôle. Pourtant, derrière ce métier délicat se cache un artiste autodidacte. 

Dès sa tendre enfance, Harry Mootoosamy explore sa passion pour l’art à travers le dessin et les nuances des couleurs. Cette passion grandissante est son fil conducteur tout au long de sa formation. Après avoir terminé ses études secondaires, il choisit de peaufiner son art du portrait au sein du Mahatma Gandhi Institute, plongeant ainsi dans le monde des beaux-arts pour affiner sa technique. 

Son insatiable curiosité l’emmène plus loin encore, le propulsant vers la reconnaissance internationale alors qu’il suit des cours de « forensic » en Inde, à l’université de Gujarat. En effet, il crée minutieusement un portrait au crayon du Premier ministre indien, Narendra Modi. Le directeur de l’université où il étudie a remis ledit portrait à ce dernier. La réaction surprise et enthousiaste du Premier ministre Modi, largement diffusée par les médias, propulse Harry Mootoosamy sous les projecteurs. C’est avec une légitime fierté qu’il affirme avoir honoré son pays et la nation mauricienne. Pour lui, cet accomplissement sonne comme une consécration dans son voyage artistique.

À la recherche constante de l’amélioration, le quinquagénaire explore de nouvelles techniques pour ses œuvres de dessin et de photographie. Il a déjà réalisé plus de 1 000 portraits, parmi lesquels des personnalités éminentes, des artistes locaux et internationaux, ainsi que des gens qui les ont offerts en témoignage d’affection envers leurs proches. 

Harry Mootoosamy souligne que capturer l’essence d’une personne à travers un dessin est un véritable art. Un portrait doit capturer la vivacité et l’expression, transmettant des émotions palpables à ceux qui le contemplent, tout comme la photographie, dit-il. Un exemple poignant est le portrait de l’ancienne directrice de l’association Autisme Maurice, Géraldine Aliphon, une ancienne collègue. Il y travaille actuellement pour l’offrir aux proches de cette dernière et par ce biais lui rendre hommage. 

« Mon inspiration provient principalement des portraits, qui pour moi, agissent comme une thérapie, me procurant détente et sérénité. Deux ou trois fois par semaine, en dehors de mes activités sportives, je me plonge dans mes crayons et mes portraits pour recharger mes batteries par le biais de cette thérapie. Être portraitiste est complexe, demandant concentration, techniques et patience. Les expressions doivent être vivantes, et je suis satisfait de mon travail », confie-t-il. 

Son parcours inclut également une formation en photojournalisme. En avril 2023, il a réalisé un « Upside down painting » au Centre Nelson Mandela, un portrait du défunt Serge Lebrasse en seulement cinq minutes.

Harry Mootoosamy, résidant à Coromandel et père de deux fils, aurait aimé transmettre son savoir-faire à ses collègues dans son lieu de travail. D’autant qu’après sa retraite, il ne restera personne dans son département pour occuper le rôle de portraitiste.

Ses conseils pour les jeunes sont simples mais puissants : « Ne vous cachez pas, exprimez-vous pleinement et mettez à profit vos talents. Faites vivre vos passions, cela favorisera votre épanouissement et vous permettra de vivre de votre art. »

 

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