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Les opérateurs de la production locale : certains peinent à sortir la tête de l'eau, d’autres remontent la pente

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Comment se porte la production locale dans un contexte marqué par la prédominance des variants et la crise économique découlant de la pandémie ? Comment devrait évoluer la situation ? Le point avec les opérateurs. 

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Sonny Wong, Chief Operating Officer (COO) d’Innodis.

C’est un fait ! Certains opérateurs font face à des difficultés. Asvin Kumar Bokhoree, Chief Executive Officer (CEO) du Chartreuse Group, ne nous dira pas le contraire. Cet entrepreneur ne cache pas son inquiétude quant au secteur du thé. Il explique que de juillet à décembre, la récolte de feuilles de thé a chuté de 30 % en raison d'un retard dans la récolte et certains planteurs n'ont pas cultivé leur plantation de thé car cela nécessitait beaucoup d'investissements financiers alors que les subventions pour les fertilisants n’ont pas été accordée jusqu’à présent. Il lance un appel au gouvernement pour accorder un subside sur les fertilisants et d’autres produits agricoles. Il souhaite que l’État établisse un plan stratégique pour la relance de l’industrie théière à Maurice car la production est en chute libre. 

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Lawrence Wong, fondateur de La Trobe.

Vidhya Sarjua, directrice de Khilesh Co Ltd, observe une baisse de 30 % dans la demande des achards de fruits et légumes exotiques, de pâtes, de chutneys, de poudre d'épices mélangées. Pour sa part, Ansuya Callar, secrétaire chez V. Kanhye Health Foods ajoute que cette année, comme l’an passé, avec les confinements et la fermeture des frontières, la production locale est tombée drastiquement. « Mais, faisant preuve de résilience, l'entreprise commence à remonter la pente », renchérit-elle. Elle explique que la Covid -19 était un gros challenge car la société est passée d’une « growing company à un surviving company ». « Bien que l'entreprise continue à évoluer dans le contexte marqué par les variants, nous avons étendu nos prestations en offrant des services de contrat manufacturing tels que le séchage et l'emballage pour d'autres entreprises qui n'ont pas les ressources ou les équipements nécessaires afin de maintenir le tissu économique et la productivité des entreprises », soutient-elle. 

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Vinay Kanhye, directeur de V. Kanhye Health Foods.

De son côté, Sonny Wong, Chief Operating Officer (COO) d’Innodis, explique que les usines de poulet, yaourt, dessert et crème glacée tournent à une cadence normale pour la saison. « Compte tenu de la Covid-19, la société a suivi un protocole strict et bien défini afin de faire face à la pandémie qui ne semble pas s’affaiblir dans le pays. Dans le contexte marqué par les variants de la Covid-19, c’est très encourageant de voir nos collaborateurs doublement vaccinés et une bonne partie ayant déjà fait le booster dose car la santé prime en cette période de crise sanitaire », fait-il souligner. 

Même constat chez V. Kanhye Health Foods. Vinay Kanhye, son directeur affirme qu’au début de cette année, il était difficile d’avoir des clients, toutefois, avec la réouverture des frontières, la reprise s’annonce positive puisque la société a pu exporter ses produits en France, à La Réunion et aux Seychelles. Il indique que la demande pour des infusions et tisanes a connu une hausse en raison de la pandémie Covid-19. 

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Asvin Kumar Bokhoree, Chief Executive Officer du Chartreuse Group.

Lawrence Wong, fondateur de La Trobe, une compagnie de distribution et de production spécialisée dans le commerce de produits de première nécessité, affirme que « la production locale doit se retrouver au cœur de notre économie. Désormais, surtout avec la Covid-19 qui a exposé notre fragilité, nous dépendons beaucoup des importations. Aujourd'hui se posent la question sanitaire et des conditions dans lesquelles ces produits sont fabriqués. » 

Selon Lawrence Wong, il faut permettre aux entreprises locales de contribuer à l' « import substitution ». Et d’ajouter : « Nous avons déjà une production locale de qualité. Il faut maintenant continuer à innover et mettre sur le marché des produits de qualité. »

Quid du comportement des consommateurs ? Lawrence Wong trouve que de nos jours, les consommateurs sont de plus en plus conscients de ce qu’ils achètent. « Ils lisent les listes d’ingrédients, font attention au taux de sucre, de sel, au nombre de calories, à la matière grasse. Cependant, le choix d’un produit ne dépend plus uniquement du prix, du goût, de la forme ou du packaging ; tenir compte de la santé des consommateurs est désormais tout aussi important », ajoute-t-il.

La production laitière locale toujours affectée 

Adil Veer Sohawon, secrétaire de la Cow Breeders Cooperative Society observe que le secteur laitier est en difficulté en raison des facteurs externes, notamment l’augmentation du coût du fret en cette période de crise. Il reconnaît que le gouvernement a apporté plusieurs mesures pour soutenir ce secteur néanmoins il juge important de mettre en place une « réforme dans les services vétérinaires » et assurer la disponibilité des médicaments pour des animaux afin de soutenir ce secteur qui peut promouvoir la sécurité alimentaire dans le pays. Pour relancer ce secteur, il est persuadé qu’il faut impérativement importer des vaches de bonne qualité pour augmenter la production locale. 

Ces six difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises 

  • Augmentation du prix de la matière première. 
  • Manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité. 
  • Le retard des marchandises importées. 
  • Le manque de cash-flow. 
  • L’indisponibilité de conteneur. 
  • Des commandes annulées car certaines compagnies travaillent avec un effectif réduit pour éviter la propagation de la Covid-19. 

Les conséquences de la pandémie

  • Un fort taux d’absentéisme dans le monde du travail. Plusieurs employés sont en isolement. Cela a impacté la production. 
  • Les coûts d’opération et les matières premières ont augmenté. Selon les producteurs, il faut miser sur la production locale pour réduire la dépendance des importations. 
 

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