Les négociations MSM-PMSD entravées par des obstacles internes

Alors que l’on s’attendait à une officialisation imminente de l’alliance entre le MSM et le PMSD, la réalité politique semble plus complexe que prévu. Xavier-Luc Duval avait récemment laissé entendre à son Bureau politique que la situation politique se clarifierait cette semaine. Pourtant, les négociations entre les deux partis piétinent, révélant des divisions internes majeures.

L’une des principales difficultés concerne la circonscription n°12 (Mahébourg/Plaine-Magnien), où la candidature d’Aurore Perraud, membre du PMSD, suscite de vives résistances. Déplacée de la circonscription n°4 (Port-Louis Nord/Montagne-Longue), son bastion depuis 2010, Aurore Perraud se heurte maintenant à l’opposition des partisans de Stephan Toussaint, ministre des Sports et figure influente du MSM. Ceux-ci, conscients de la menace électorale qu’elle représente, mènent une campagne active pour bloquer sa candidature au n°12.

Aurore Perraud n’en est pas à son premier obstacle. Déjà, lorsque le PMSD s’alliait avec le PTr et le MMM, des complications similaires étaient apparues. À cette époque, une tentative de l’aligner dans la circonscription n°19 (Stanley/Rose-Hill) avait échoué en raison de l’opposition de Paul Bérenger. Cette réticence persistante envers elle reflète également une méfiance croissante du MSM à l’égard du PMSD.

Une autre difficulté qui complique les négociations entre le MSM et le PMSD concerne Lindsay Morvan, directeur de la Tourism Authority (TA), dont la candidature potentielle au n°4 se retrouve aujourd’hui en suspens. Ancien membre du PMSD, Lindsay Morvan s’était rapproché du MSM, une décision toujours mal digérée par la direction du PMSD. En guise de représailles, le PMSD aurait imposé son exclusion de la liste des candidats pour les prochaines élections générales.

Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Le MSM, dans sa volonté de renouveler une grande partie de son équipe, se heurte à un surplus de candidats dans plusieurs circonscriptions clés, notamment les n°s 4 et 6. La situation est aggravée par les lobbys internes et la résistance de certains élus à être repositionnés. C’est le cas de Joanne Tour, députée du n°4, qui semble réticente à l’idée de quitter sa circonscription actuelle.

Son cas a même été pris en charge par la Fédération créole mauricienne (FCM) du père Jocelyn Grégoire. Le père de Joanne Tour, Jean-Claude Tour, a été l’un des fondateurs de la FCM, ce qui lui permet de bénéficier du soutien stratégique de cette fédération.

D’autres difficultés émergent également autour des discussions concernant les portefeuilles ministériels que convoite le PMSD. Les bleus manifestent un vif intérêt pour les ministères de l’Éducation, de l’Intégration sociale, ainsi que de l’Égalité des genres, des postes actuellement occupés par des figures influentes du MSM.

Ces exigences du PMSD sont de plus en plus mal accueillies au sein du MSM, où l’on rappelle que le PMSD a été un fervent opposant au gouvernement ces dernières années. Cette situation crée des tensions, d’autant plus que les membres du MSM estiment que ce sont leurs fidèles qui sont sacrifiés au profit du PMSD.