Que vous soyez un explorateur culinaire, un fin gourmet ou simplement curieux de découvrir la cuisine locale, le marché de Port-Louis est une expérience sensorielle qui vous plonge dans un tourbillon de couleurs et de saveurs authentiques. Ce dimanche, bienvenue dans ce lieu vibrant, bien plus qu’un simple marché.
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Il est 7 h 30 en ce mardi. À peine avons-nous franchi l’entrée du marché de Port-Louis que nous sommes accueillis par une scène de vie animée, avec des stands colorés regorgeant de fruits tropicaux et de légumes frais. À cela s’ajoutent les arômes enivrants d’une multitude d’épices et les plats traditionnels alléchants qui captivent nos sens. Mais en ce beau matin ensoleillé où Port-Louis se réveille, l’odeur du poisson salé et du « bomli » nous chatouille le nez, nous faisant rapidement redescendre de notre petit nuage !
« Alouda Pillay – We fresh your day »
Pour commencer notre expérience « Foodie », nous avons le choix entre un « alouda » ou une tasse de « dite avyon ». Nous nous dirigeons vers le food court. À l’enseigne flottante « Alouda Pillay – We fresh your day », nous commandons un alouda servi avec une boule de glace vanille. Ce coup de fraîcheur matinale nous réveille en douceur. À Rs 35 le verre et à Rs 110 le litre, le bonheur est à portée de main ! En échangeant un brin de causette avec le gérant, celui-ci nous raconte que son père a commencé ce commerce au marché de Port-Louis en 1940 et que depuis la tradition familiale se perpétue de génération en génération.
Le plein de « zi limon » chez Hassen
Comme notre aventure dans « bazar Porlwi » va durer un moment, nous nous rendons chez Hassen pour faire le plein de « zi limon » dans notre gourde. Sur place, nous sommes accueillis par Mushirah. Le sourire aux lèvres, elle prend notre commande. Dans les bacs de jus frais qui ornent joliment la devanture de son échoppe, nous trouvons toute une panoplie de saveurs : melon d’eau, kiwi-pomme, orange-fruit de la passion, citron, tamarin ainsi que de l’alouda et de « lamouss nwar ». Les prix varient de Rs 15 à Rs 25 le verre. Comme deux verres de jus remplissent notre gourde, nous finissons par obtenir un litre de « zi limon » pour Rs 30. Rien de mieux pour se rafraîchir dans la chaleur de Port-Louis ! Mushirah, qui est la fille de Hassen, indique que son père a ouvert ce commerce lorsque le food court a été installé après la rénovation du marché de Port-Louis.
« Dite avyon » chez Nullah
Notre « Food Tour » se poursuit à l’échoppe de Nullah. Ce vieux routier travaille au marché de Port-Louis depuis des années et il est populaire auprès des marchands de légumes, des colporteurs, des éboueurs, des passants, des plantons et des employés de bureau. Ces derniers s’arrêtent chez lui tous les jours pour prendre le thé avant d’aller travailler. Qu’ils soient habitués ou novices, tous raffolent d’une tasse de thé chez Nullah.
Qu’est-ce que ce thé a de si spécial ? Déjà, il ne coûte que Rs 20. Un client arrive et lui lance : « Enn tied. » Nullah prend une tasse et y ajoute quelques cuillerées de lait en poudre. Ensuite, il ouvre le robinet d’un récipient pour remplir la tasse de thé noir préalablement préparé. Puis, il mélange le tout et verse la boisson dans un bac en métal qu’il place ensuite sur l’eau se trouvant dans un autre grand récipient.
D’un tour de main, il fait tourbillonner le bac avant d’en retirer en quelques secondes, le contenu et de le servir dans une tasse à son client. Nous comprenons que c’est le fameux « dite avyon » d’antan. Pourquoi cette appellation ? C’est simplement une astuce folklorique pour refroidir le thé bouillant, explique Nullah dans un éclat de rire. Ne voulant pas le déranger davantage dans son art, nous allons chez Maraz, l’incontournable adresse pour déguster un « dhall puri » ou des « chana puri » au marché de Port-Louis.
Chez Baby : les roselles à Rs 100 la livre
En nous dirigeant vers la section artisanat du marché de Port-Louis, nous parcourons l’allée où les marchands disposent machinalement leurs légumes et leurs fruits sur leurs étals. Nous nous lançons à la recherche de fruits rares et c’est là que nous faisons la rencontre de Baby.
Sur son étal, une éclatante teinte grenat attire notre regard. Nous nous approchons, curieux, et découvrons qu’il s’agit de la roselle, proposée à Rs 100 la livre. Quelle utilisation peut-on en faire ? « Confiture, ‘achard’… jus. Le choix vous appartient », répond Baby qui vend des fruits de saison tels que fruit de la passion, ananas, ainsi qu’un assortiment de fruits confits et cristallisés.
La roselle, apprenons-nous, a de nombreux bienfaits. Ce fruit aide notamment à réduire la tension artérielle, agit sur le mauvais cholestérol et le diabète. Mais encore, il facilite la perte de poids, lutte contre certains troubles digestifs. Il soigne également les infections urinaires et agit contre les coups de fatigue.
Cela fait 50 ans maintenant que Baby gagne sa vie au marché de Port-Louis. Selon les saisons, il vend des mangues, des litchis ainsi que d’autres fruits exotiques. Avec une pointe de nostalgie, il évoque le temps où une pomme se vendait à « 3 pour Rs 10 » tandis qu’à ses débuts, une banane ne coûtait que… 5 sous.
Rs 18 la paire de « dhall puri » chez Maraz
Dès 6 h 30, les employés chez Maraz sont en poste pour servir des « dhall puri » tout chauds à nombre d’entre nous qui en mangeons pour le petit-déjeuner avant d’aller au boulot. Une cliente arrive et commande « enn pair ». Elle est servie en un rien de temps. Dans la vitrine, nous trouvons samossas au fromage, « gato pima », « chana puri », « roti » et « dhall puri ». Nous trouvons également des galettes de manioc.
Actuellement, c’est la troisième génération de la famille Ramsahye qui dirige ce commerce. Contrairement aux autres marchands de « dhall puri », le prix de « enn pair » de « dhall puri » chez Maraz n’est pas de Rs 20 mais Rs 18.
Eau de coco chez Premduth
Pour conclure notre exploration « foodie », nous nous rendons chez Premduth Hurkhoo. Cela fait déjà 58 ans qu’il vend des noix de coco au marché de Port-Louis. Nous achetons une noix de coco pour Rs 50. Saviez-vous que le lait de coco, riche en électrolytes, est une source indispensable pour réguler les fonctions nerveuses et musculaires ainsi que pour maintenir l’équilibre acido-basique de notre organisme ?
Malgré ses 70 ans, Premduth continue de gagner sa vie en vendant des noix de coco et des produits dérivés tels que les « bross coco » autrefois utilisées pour faire briller les sols imprégnés d’une cire rouge dans les maisons d’antan. Nous découvrons également des balais, des produits en feuilles de Vacoas et d’autres décorations artisanales.
Comment tout a commencé ? Il nous explique qu’il a commencé ce métier en tant qu’apprenti auprès de son oncle. « À cette époque, les noix de coco se vendaient à 25 sous. Lorsque mon oncle est décédé, j’ai pris la relève du commerce », dit-il. Autrefois, son étal était situé dans la grande allée du marché mais après la rénovation, il a élu domicile au fond du marché dans la section artisanat.
« À 70 ans, vous n’avez jamais envisagé de prendre votre retraite ? » lui demandons-nous tout en savourant notre eau de coco. « Ce métier m’a demandé de nombreux sacrifices pour subvenir aux besoins de ma famille que je voyais à peine étant donné que je devais me consacrer entièrement à mon travail. Tant que la nature me donne le courage, je continuerai à travailler », répond le marchand de coco, le sourire aux lèvres.
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