- Sa famille lance un appel à l’aide pour financer son traitement
«Madam, pa gard fos lespwar. » À ces paroles de certains médecins à Maurice, son cœur de mère s’est rebellé. Comment Lisebie Merite pourrait-elle accepter que sa fille, Sarah Lee, n’ait que deux ans à vivre ? Ne dit-on pas que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ?
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À seulement 25 ans, Sarah Lee Merite est atteinte d’un cancer métastatique en phase terminale. Son combat contre cette maladie insidieuse a commencé il y a plusieurs années de cela. À l’âge de 19 ans, on lui diagnostique un cancer du sein. C’est le début du cauchemar pour cette famille.
« Sarah Lee m’a dit qu’elle avait une grosseur au sein », raconte Lisebie Merite. Sans perdre de temps, elle emmène sa fille consulter un médecin. Sarah Lee est soumise à une biopsie et d’autres tests médicaux. Le diagnostic tombe : c’est un cancer du sein.
Mais une autre bataille commence alors, face à l’incrédulité du corps médical. « Son cas a été rejeté par un médecin mauricien, car il a dit que c’était rare d’avoir un cancer du sein à l’âge de 19 ans », se remémore Lisebie Merite. La famille doit se rendre en Afrique du Sud. « Là-bas, ils ont confirmé qu’elle souffrait bel et bien d’un cancer du sein », souligne-t-elle.
Les traitements s’enchaînent. Le combat est long et difficile. Sarah Lee, qui rêve de devenir coach sportif et esthéticienne, ne baisse pas les bras malgré les effets secondaires. Enfin une lueur d’espoir lorsqu’elle se retrouve en rémission. La famille pense alors que ces jours sombres remplis de doutes et d’incertitude sont derrière elle.
Et pourtant… Trois ans plus tard, Sarah Lee Merite rechute. Elle a 22 ans. C’est l’hécatombe pour la famille Merite. Le cancer, agressif, s’est propagé à diverses parties de son corps : sa colonne vertébrale, ses poumons, son foie, son sein… En décembre 2023, de nouveaux symptômes révèlent que le cancer a atteint son cerveau, avec des métastases le couvrant entièrement.
Les Merite encaissent le coup face à la sévérité et ce diagnostic sans appel. La maladie est incurable. « Les médecins lui ont donné une espérance de vie de six mois à deux ans » selon l’efficacité du traitement, murmure Lisebie Merite.
Le traitement de Sarah Lee comprend une chimiothérapie pour éradiquer le cancer et une immunothérapie, par voie orale, pour prévenir sa propagation. De plus, elle doit également suivre un soin spécial importé d’Afrique du Sud, qui coûte environ Rs 100 000 par mois, tous les 28 jours. « Elle doit également prendre des médicaments antiépileptiques à cause du cancer au cerveau, sans oublier les antinauséeux, les antidouleurs, les tests sanguins… »
Le traitement coûte cher, très cher, et la famille peine à recueillir les fonds requis (voir encadré). Mais il n’est pas question pour Lisebie Merite de baisser les bras, ni d’accepter que sa fille ne soit bientôt plus à ses côtés. Elle entend remuer ciel et terre pour que Sarah Lee jouisse d’une belle vie. « Moi, en tant que maman, je n’ai pas le courage d’abandonner. Je continuerai à me battre jusqu’à ses dernières heures », affirme-t-elle.
Ce n’est pas facile tous les jours. En tant que mère, elle se bat contre ce sentiment d’impuissance profonde, débilitante parfois, face à la souffrance de sa famille. L’incompréhension la tenaille : pourquoi sa fille ? « J’ai beaucoup de questions sans réponses », admet Lisebie Merite. Il lui est encore plus difficile de voir les conséquences de la maladie qui ravage le corps de sa fille et les effets secondaires que provoque le traitement. « Elle était en fauteuil roulant l’année dernière… Heureusement, aujourd’hui, elle marche à nouveau. » (voir plus loin)
Ces petites victoires sont une source d’espoir pour la famille, qui s’est regroupée autour de Sarah Lee, lui prodiguant amour, réconfort et un soutien indéfectible. Cette épreuve a rapproché mère et fille. « Et toute la famille est soudée face à ce parcours du combattant. Ils sont présents pour toutes les visites médicales et nous avons mis en place une certaine organisation pour ne pas trop perturber la vie familiale », sourit Lisebie Merite.
Ce soutien est d’autant plus important qu’il lui est impossible, désormais, de regarder vers l’avenir. « Il n’est pas possible de prévoir quoi que ce soit à l’avance… » Malgré tout, dans son cœur de mère brûle intensément la flamme de l’espoir. « Quand les personnes me posent la question de savoir comment je fais depuis deux ans, en sachant qu’elle ne sera plus là dans ma vie, je n’y pense pas », confie Lisebie Merite. « Je fais ce que n’importe quelle mère au monde ferait. Ce que je fais pour ma fille, seule une maman le ferait. »
Un modèle de force
Elle n’est pas inconnue des internautes sur les réseaux sociaux. Des tiktokeurs, notamment. Sarah Lee Merite livre sans artifice son combat contre la maladie sur la page Bellator (Combattant) à ses 40 000 abonnés, les inspirant par son courage et sa résilience. Malgré le pronostic des médecins, la jeune femme de 25 ans reste déterminée à se battre et à profiter pleinement de la vie.
À la tête de son propre business d’esthéticienne depuis l’âge de 19 ans, Sarah Lee Merite est également diplômée en sport de l’université de Maurice. Si chaque jour est un combat perpétuel, il est aussi rempli de petites victoires personnelles. Des victoires pour lesquelles elle se dit reconnaissante.
« Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux que l’année dernière, quand j’étais paralysée du pied gauche. Aujourd’hui, j’arrive à marcher et à courir. Je suis heureuse et reconnaissante », confie-t-elle.
Cette amélioration s’est produite récemment, sans même qu’elle s’en rende compte. « Ce jour-là, on était venu me récupérer à la maison, je ne devais pas être en retard. Mais en entrant dans la voiture, je me suis rendu compte que j’avais oublié quelque chose d’important. J’ai fait l’aller-retour de 60 mètres entre la maison et la voiture en courant », raconte Sarah Lee.
Au départ, elle ne s’en aperçoit même pas. Jusqu’à ce que sa mère Lisebie lui crie : « Hé, tu cours ! Tu cours à nouveau ! » Un progrès considérable et, surtout, une nouvelle source d’espoir pour la jeune femme, qui n’avait plus couru depuis sa paralysie due au cancer généralisé dont elle souffre.
Si elle prend la vie un jour à la fois, Sarah Lee ne prend surtout rien pour acquis. « Je continue de suivre mes passions : la danse et les voitures sportives. » La maladie n’a pas entamé son ambition. « J’ai même envie de recommencer à suivre des cours pour agrandir mon petit business », révèle-t-elle.
D’où tire-t-elle la force et la motivation d’avancer chaque jour ? À cette question, Sarah Lee Merite répond simplement : « Dieu. »
Appel à la générosité des Mauriciens
Les traitements de Sarah Lee Merite sont coûteux. Et la famille peine à rassembler la somme requise. Elle a fait une demande de quête publique auprès de la police. L’autorisation est valable du 2 mai au 1er août 2024.
C’est Sarah Lee elle-même qui sillonne l’île malgré le stade avancé de sa maladie. Sa mère Lisebie, soutien indéfectible, est à ses côtés, pour tenter de recueillir les fonds nécessaires à son traitement. Aux âmes généreuses, cette mère de famille dit ceci : « Vous êtes en train d’acheter ou de payer quelques mois de plus pour permettre à ma fille, Sarah Lee, de vivre ses rêves. »
Lisebie Merite tient également à remercier tous ceux qui ont fait des dons depuis qu’elle a lancé son appel à l’aide : « Un grand merci à toute la nation mauricienne dans son ensemble, toutes les communautés sans exception qui sont en train de nous aider. Cela est vraiment très réconfortant. »
Ceux qui souhaitent soutenir financière Sarah Lee Merite dans son combat peuvent le faire à travers l’application Juice sur le numéro de compte suivant : 000448001624, ou le numéro de téléphone suivant : 5918 2094.
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