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Les malheurs d’une mère célibataire : Marie craint de perdre son appartement de la NHDC

Marie subvient seule aux besoins de son fils.

Une femme pleure toutes les larmes de son corps. La raison : elle craint de perdre sa maison NHDC. Si elle ne trouve pas Rs 60 000 assez rapidement, elle retrouvera à la rue avec son fils qui ne jouit pas d’une bonne santé. Elle nous raconte les déboires qui l’ont amenée à cette situation délicate.

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Au début des années 2000, Marie, qui a alors 23 ans, fait la connaissance de Michel. Il a le même âge qu’elle. Il est doux et gentil. Ce qui tombe à point pour la jeune femme qui a besoin de réconfort alors qu’elle est en instance de divorce d’un mari violent. En effet, Marie est une femme battue depuis plusieurs années.

Le divorce consommé, Marie goûte à un semblant de bonheur avec Michel. « Semblant », le mot est approprié puisque cela ne durera pas. Marie emménage dans un appartement de la National Housing Development Company (NHDC) situé dans le district de Moka. Avec le mince salaire d’ouvrière d’usine qu’elle touche, elle paie elle-même pour tous les frais ainsi que ceux du déménagement.

La jeune femme est fermement convaincue que ses années de galère sont derrière elle. « Michel ne m’a jamais battue », concède-t-elle, d’ailleurs.

Un comportement inacceptable

Un jour, un incident va bouleverser Marie. Elle en portera les séquelles jusqu’aujourd’hui. Alors qu’elle est à l’usine, elle apprend que sa sœur qui habite non loin de chez elle la cherche en toute urgence. « Mon Dieu ! Qu’est-ce qui s’est passé ? » se demande-t-elle, affolée. Sa sœur lui apprend alors une nouvelle des plus perturbantes. L’homme avec qui elle vit a laissé leur fils tout seul dans la cour des appartements et est parti. Ce sont les pleurs du bébé, âgé de seulement un an, qui ont attiré l’attention de la sœur de Marie. « Comment a-t-il pu faire cela ? Comment a-t-il pu abandonner son propre fils comme ça et partir ? Et s’il était arrivé quelque chose à l’enfant ? Quelqu’un aurait même pu enlever l’enfant », dit-elle. 

Je ne refuse pas de payer, mais où vais-je trouver Rs 150 000 ou même Rs 60 000 ?»

Marie raconte que depuis ce jour, elle n’a plus revu Michel. On imagine bien le désenchantement que ressent Marie. Alors qu’elle croyait refaire sa vie avec un homme plaisant, avec qui d’ailleurs, elle venait d’avoir un enfant, voilà qu’elle se retrouve seule.

Toutefois, elle trouve de la consolation en son enfant et décide de se battre. Mais, on ne roule pas sur l’or avec une paye d’ouvrière d’usine. Il y a les dépenses ménagères et les soins médicaux pour son fils. Elle finit par ne plus pouvoir régler ses mensualités auprès de la NHDC.

Bien que la maison soit au nom de son ex-compagnon et à son nom, Marie avance que ce dernier n’a jamais donné un sou pour l’appartement.

Lourdement endettée

À cause des mensualités impayées, aujourd’hui, les dettes de Marie auprès de la NHDC s’élèvent à quelque Rs 150 000.

Elle a ainsi reçu un courrier de l’organisme en question. Le document est daté du 30 octobre 2020. « Nous constatons qu’un montant de Rs 151 194 n’a toujours pas été réglé. Nous vous demandons de procéder à la régularisation de la situation dans les meilleurs délais », peut-on y lire.

Le lundi 30 novembre, elle s’est rendue dans les locaux de la NHDC. Elle a été choquée d’apprendre que sa maison risquait d’être saisie. Sa seule alternative : régler une partie de la dette, soit au moins Rs 60 000.

Depuis, Marie a perdu le sommeil. « Je ne refuse pas de payer. Je peux m’acquitter les mensualités, mais je n’ai pas d’argent pour régler les arrérages. Où vais-je trouver Rs 150 000 ou même Rs 60 000 ? », déclare-t-elle tout en éclatant en sanglots. Elle lance un appel à des organisations, à des ONG pour lui venir en aide.

Quels recours en pareils cas ?

La National Housing Development Corporation, explique que si les noms de deux personnes figurent sur le contrat, cet organisme reconnaîtra ces deux personnes comme propriétaires. Si l’engagement pris n’est pas respecté, la NHDC contactera les  deux signataires. Si l’une des deux personnes n’est pas joignable, il incombera à l’autre de régler les arriérés. 

La maison sera-t-elle saisie si Marie n’arrive pas à rembourser les arrérages dans le délai imparti ? « Non, on ne saisit pas une maison comme ça. On discutera avec la personne plusieurs fois pour parvenir à un consensus. La maison ne sera pas saisie du jour au lendemain, une telle chose peut arriver après 10 ans. Nous traitons cas par cas. Si la personne fait preuve de bonne foi, montre une volonté pour rembourser les arrérages, la NHDC va prendre tout cela en considération. Si la personne fait un petit effort et ajoute une somme sur le montant de ses mensualités, son geste ne sera pas ignoré », a expliqué une préposée de la NHDC.

Elle a ajouté que l’autre option pour Marie, c’est qu’elle demande à son ex de renoncer à la maison puisqu’il ne vit plus avec elle et qu’il ne contribue pas au remboursement. Si Marie arrive à le convaincre, la maison sera uniquement à son nom. Elle ne courra pas le risque qu’un beau jour Michel ne réclame sa part de ce bien.

 

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