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Les malheurs de Kamal : après avoir perdu ses deux parents, il est licencié et menacé par sa famille

Le jeune homme devant sa modeste maison qu’il devra abandonner.

La vie ne fait aucun cadeau à Kamal Dantal. Ce dernier, âgé de 36 ans, fait face à une série de malheurs. En l’espace de trois mois, il a perdu son père, puis sa mère. Son employeur l’a licencié et sa famille fait pression sur lui pour qu’il quitte sa maison. Comment trouver une lumière au bout du tunnel ? Récit d’un homme sur lequel les tragédies s’acharnent. 

Le 2 novembre 2019, quelques mois avant que l’ile Maurice ne soit touchée par la pandémie de Covid-19, Kamal Dhantal perd son père. Ce dernier décède des complications dues au diabète, ce qui a conduit, tout d’abord, à l’amputation de sa jambe droite. « Il a subi le martyre après cinq amputations. C’était terrible pour un homme qui approchait la soixantaine. Tout a débuté quand il a été blessé par un clou rouillé qui s’est enfoncé dans son talon. La plaie ne s’est jamais cicatrisée et son pied a été rongé par la gangrène », relate le jeune homme. 

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Pendant toute la maladie de son père, Kamal et sa mère ont fait  le va-et-vient entre la maison et l’hôpital. Au bout de deux ans de souffrance extrême, son père rend l’âme à l’âge de 60 ans.  Après avoir travaillé en tant que chauffeur de bus pour la compagnie Triolet Bus Service pendant 13 ans, il n’a pas eu le loisir de profiter d’une retraite bien méritée. Cette mort a terriblement affecté la mère de Kamal qui souffrait d’un problème au cœur. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, elle décède à son tour, trois mois après la mort de son cher époux, à l’âge de 56 ans.

C’est ainsi qu’en l’espace de trois petits mois, Kamal se retrouve orphelin. Comment vivre sans ses deux êtres auxquels il était très attaché, ayant vécu toute sa vie avec eux ? Certes, il a un jeune frère, mais ce dernier est parti en Australie pour y vivre avec sa femme et leur enfant.

Un troisième malheur s’abat sur lui

Jamais deux sans trois, affirme le dicton. Et dans le cas de Kamal, c’est tout à fait vrai. En effet, après 14 ans de bons et loyaux services comme receveur d’autobus, il est licencié. « On m’a reproché de m’absenter trop souvent. Mais avec les maladies de mes parents, il était devenu impossible pour moi de me rendre à mon travail régulièrement. De plus, j’étais le seul à m’occuper d’eux. Je n’arrivais pas à me concentrer et j’ai pris mes congés, puis j’ai commencé à avoir des problèmes avec la direction. Ils m’ont suspendu lors de la deuxième semaine de septembre dernier. Ensuite, j’ai reçu ma lettre de licenciement le 30 septembre, sans un mois de préavis. Le même jour, je me suis rendu au Bureau du travail à Victoria House, Port-Louis. J’ai obtenu un premier rendez-vous le 8 octobre, mais celui-ci a été renvoyé pour le lundi 18 octobre », raconte Kamal. Il révèle que son désir est de regagner son travail.

Et un autre encore…

Au lot de souffrances du jeune homme, vient s’ajouter un autre problème. Depuis la mort de ses parents, il est devenu indésirable sur les terres sur lesquelles il vit depuis plus de 30 ans. Auparavant, ses parents et lui résidaient à Sainte-Croix où il a vu le jour. Puis, quand il avait quatre ans, sa famille est venue s’installer à Triolet. « Le terrain sur lequel est située la maison familiale appartient à deux de mes cinq oncles maternels. Ils me demandent de partir et d’aller construire ma maison sur le terrain laissé en héritage par ma mère. Il est situé à quelques pas de là. Le problème, c’est que je ne suis pas le seul héritier. Il y a aussi mon frère. Comme il est en Australie, je l’ai appelé pour qu’il m’accorde son consentement, mais en vain. J’ai réussi à appeler ma belle-sœur et j’ai appris que mon frère a un problème avec son téléphone portable. J’ai demandé à sa femme de lui passer le message, mais il ne m’a jamais appelé. Mes démarches ne peuvent pas aboutir », relate-t-il.

Entre-temps, Kamal vit sous pression, étant conscient qu’il doit quitter les lieux rapidement. Ses parents ne sont plus là pour le protéger. Désormais, il se sent tout seul et vulnérable. 

Quel avenir ?

Est-ce que le malheur va le frapper à nouveau ? Son seul espoir réside dans un quelconque développement lors de son rendez-vous au Bureau du travail. Comme il ne travaille plus, avec quoi vit-il ? A-t-il des économies ? N’est-il pas intéressé par un poste de receveur au sein d’une autre compagnie ? « Bien que je suis embarrassé de le dire, j’ai une amie qui me soutient financièrement. J’aimerais bien aller travailler ailleurs, mais je préfère continuer à mon ancienne compagnie. Leur bureau est près de mon domicile, surtout que je n’ai pas mon propre moyen de transport », avoue-t-il.

Envisage-t-il de changer de métier ? « J’ai étudié au Cosmopolitan College, Plaine-des-Papayes, jusqu’à la SC, et je n’ai pas réussi aux examens. J’ai travaillé dans une usine de textile de ma région avant d’être aide-maçon. Cela fait 15 ans que j’ai arrêté de travailler dans le secteur de la construction. Je pense que ce sera difficile d’y retourner. Mais je verrais bien après la rencontre de lundi prochain. Un mes oncles est entrepreneur. Il m’a proposé de rejoindre son chantier. Si je suis obligé de revenir vers la construction, je vais le faire », explique Kamal.

 

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