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Les maisons de jeu et casinos, une plaque tournante pour le blanchiment d’argent

Les casinos et maisons de jeu restent une préoccupation par rapport au blanchiment d’argent.

La situation dans les casinos et maisons de jeu est jugée inquiétante. Cela, en raison du nombre de transactions illicites dénoncées auprès des autorités.

«Un grand nombre de rapports ont été déposés concernant des transactions dans des maisons de jeu et des casinos visant à contourner les impôts sur les gains cumulatifs dépassant Rs 100 000, encaissés par des parieurs utilisant des prête-noms ». C’est ce dont fait état un rapport déposé à l’Assemblée nationale, la semaine dernière, au sujet des différentes opérations récemment menées par la Financial Intelligence Unit (FIU). 

Ainsi, malgré les efforts mis en œuvre par le ministère des Services financiers depuis 2021 pour se mettre en règle avec les recommandations de la Financial Action Task Force (FATF), ce document de la FIU continue de faire état de mauvaises pratiques visant à blanchir de l’argent. 

Selon des informations obtenues au niveau de diverses autorités impliquées dans la lutte contre le blanchiment d’argent, « les tactiques utilisées pour le blanchiment d’argent dans les casinos et maisons de jeu sont sophistiquées. Les criminels utilisent souvent des prête-noms, des sociétés écrans ou des comptes bancaires offshore pour dissimuler l’identité réelle des bénéficiaires des fonds. Les transactions sont effectuées de manière complexe afin de rendre difficile la détection des activités illégales », fait part un enquêteur. 

Penny Hack, avocat et ex-vice-président de la Gambling Regulatory Authority (GRA), ne se dit nullement surpris par de tels aveux de la FIU. « Ce qui a été mis en avant par la FIU fait état du problème fondamental auquel le pays est confronté. Il s’agit tout simplement de l’efficacité et de l’indépendance des institutions. Il y a certes un cadre légal afin de mieux combattre les crimes financiers à Maurice, mais est-ce que les institutions chargées de veiller au respect de ces lois font bien leur travail ? Prenons l’exemple de la Police des jeux. Est-ce qu’elle est suffisamment à l’affût des criminels ? », s’interroge l’homme de loi. 

Dev Beekharry, membre du Conseil d’administration de la GRA, n’est pas du même avis. « Le problème dont fait état la FIU ne tient certainement pas compte des différentes mesures que nous avons mises en place depuis plus d’un an », fait-il ressortir. « Nous avons mis en place une unité Anti-Money Laundering/Combating the Financing of Terrorism (AML/CFT) afin de mieux superviser les opérations liées aux jeux de hasard. Il y a un cadre légal bien établi pour veiller à ce que les casinos et les maisons de jeu s’y plient », ajoute-t-il.

Fraude fiscale

Outre les problèmes de blanchiment d’argent dans les maisons de jeu et casinos, la FIU fait également état du fait que « des entités à Maurice ont été utilisées à diverses occasions pour blanchir des fonds provenant des fraudes fiscales commises dans des juridictions étrangères ». Commentant cette observation de la FIU, Penny Hack, qui reconnaît l’existence d’un cadre légal bien défini à Maurice, déplore que les institutions engagées contre le blanchiment d’argent aient « trop tendance » à outrepasser les procédures établies à travers des accords (Memorandum of Understanding) qui ont été signés entre des agences à Maurice et à l’étranger. « Bien souvent, des départements, comme le bureau de l’Attorney General, ont été complètement contournés. Ce qui conduit à des lacunes importantes au profit des criminels », dit-il. Selon lui, il est « important que des agences, comme la Commission anticorruption (Icac), la FIU ou encore la Mauritius Revenue Authority (MRA) fassent preuve de rigueur ».
 

 

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