Les gardiens de prisons contre le passage quotidien aux rayons X

Levée de boucliers des gardiens de la Prison centrale de Beau-Bassin. Ils digèrent « très mal » le fait de devoir impérativement se soumettre tous les jours aux rayons X du scanneur de la prison. Ils s’interrogent sur cette mesure de la direction et demandent au ministère de la Santé et du Bien-être ainsi qu’au bureau du Premier ministre de prendre position dans cette affaire.

Les gardiens des prisons sortent de leurs gonds, remettent en question une décision de la direction des prisons et menacent d’alerter le bureau du Premier ministre (PMO). « Le ‘Full X-Ray Body Scanner’, qui a été introduit en février 2022, est destiné aux prisonniers. L’appareil dernier cri est installé dans la salle des fouilles (Search Room) de la Prison centrale de Beau-Bassin.

Zis prizonie ki pass ladan. Les gardiens étaient, eux, soumis à une ‘rub-down-search’ et à une ‘strip search’ en cas de soupçons. Cela nous arrangeait. Mais il y a environ deux semaines, la direction a ordonné que tous les gardiens, gradés et hauts gradés soient soumis au scanneur. Cela, afin de détecter toute présence de drogue ou autres substances prohibées dans leurs vêtements ou organismes », avancent des gardiens de la General Duties. Nous ne sommes, poursuit-on, pas contre cette mesure. Mais dans la pratique un gardien doit être soumis au moins une fois au scanneur lorsqu’il entre en prison. Quels seront les effets de ces rayons X sur le long terme ? « Nou pe poz nou la kestion sipa laparey la bon pou nou la sante parski ena rayon X la dan ». 

L’avis d’un médecin

Selon des renseignements, une « psychose » gagne du terrain à la Prison centrale. Certains gardiens sont en train de rédiger une correspondance qui sera envoyée au PMO et au ministère de la Santé et du Bien-être d’ici vendredi matin. « Nous voulons non seulement connaître le sens profond de cette mesure, mais également savoir à quel point les rayons électromagnétiques émis par cet appareil dernier cri peuvent être néfastes à notre organisme », disent-ils. La direction, qui a été sollicitée au téléphone, avance que cette mesure a été introduite afin de briser l’axe gardiens-prisonniers concernant le trafic de drogue et d’autres produits prohibés en prison.

Au niveau du Bureau du Premier ministre, on avance qu’on préfère « attendre la correspondance des officiers des prisons afin de s’enquérir de la situation ». Le ministère de la Santé et du Bien-être a également été contacté. « Si un ‘Full X-Ray Body Scanner’ a été introduit en prison, cela sous-entend que l’appareil a été conçu d’une sorte que les rayons ne nuisent à la santé. Nous devons solliciter un spécialiste afin d’avoir un avis médical concernant l’utilisation de l’appareil », indique-t-on. L’intervenant a promis de revenir vers nous « jeudi matin avec les renseignements nécessaires ».