L’industrie touristique à Maurice est frappée de plein fouet par la Covid-19. Une situation qui a forcé les opérateurs du secteur à revoir leurs activités. Dans ce contexte, les employés risquent-ils de perdre leur emploi ?
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« Je suis dans un vrai dilemme. Depuis la semaine dernière, la direction de l’agence où je travaille m’a demandé de prendre deux mois de congé sans solde », déplore Emmanuel, employé pour un tour-opérateur. Toutefois, il affirme que la direction de l’entreprise lui a assuré que son emploi est préservé. « Je suis informé que c’est uniquement pendant la période de crise. Dès que la situation retourne à la normale, je reprendrai le travail », dit-il. Comme lui, ils sont nombreux dans le tourisme à s’inquiéter quant à la sécurité de leur emploi.
Des pertes d’emploi d’ici la fin du mois
Ajay Jhurry, président de l’Association of Tourists Operators (ATO), avance que, pour l’heure, il n’y a aucun hôtel entamant un exercice de dégraissage. « Cependant, si la morosité dans le secteur de l’hôtellerie persiste, la possibilité de réduire le personnel dans les hôtels n’est pas à écarter », dit-il. Un avis que partage Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionnals. « Face à une baisse drastique dans les arrivées touristiques, les emplois dans le secteur sont gravement menacés. D’ailleurs, on prévoit que d’ici à la fin de ce mois, il y aura des pertes d’emploi », dit-il. Selon lui, les pertes concernent toutes les activités de l’industrie, des tour-opérateurs aux hôtels.
Qu’en est-il chez les opérateurs?
« Pour le moment, nos opérations hôtelières continuent normalement et nos équipes sont mobilisées auprès de nos clients. Dans le cas de baisse drastique du taux d’occupation, nous prendrons toute mesure nécessaire dans le cadre de la loi », fait ressortir Jean-Louis Pismont, Chief Operations Officer de Beachcomber Resorts & Hotels.
Le cadre indique que le groupe a constaté un recul des réservations pour les mois de mars et d’avril. « Si cette tendance se poursuit, les prochains mois risquent d’être particulièrement difficiles pour nos hôtels. Nous n’avons aucune visibilité sur l’évolution de cette crise sanitaire et sur les annulations majeures que cela pourrait engendrer si elle perdure », avance Jean –Louis Pismont.
Chez Mautourco, une baisse dans les arrivées touristiques est à déplorer. « Cependant, nous n’avons aucun employé en congé forcé à ce stade. Nous sommes en situation d’attente par rapport à la situation à l’étranger », indique la direction
Gel des recrutements
Une aggravation de la situation aura des répercussions sérieuses sur l’industrie touristique. Selon Ajay Jhurry, le gouvernement doit se pencher sur une politique de travail pour que les employés ainsi que les hôteliers ne soient pas pénalisés.
Jean-Louis Pismont, abonde dans le même sens. « Il faudra des mesures fortes face à cette situation. Une réduction du nombre d’employés n’est cependant pas à l’ordre du jour. Mais compte tenu de cette conjoncture très difficile, nous sommes d’ailleurs contraints de geler les recrutements prévus pour les prochains mois », fait-il ressortir.
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